La Bouinotte, agitatrice de terroir

Magazine et éditions du même nom sont des acteurs majeurs du Berry

Editions La Bouinotte

© La Bouinotte

Les éditions La Bouinotte sont inscrites dans l’ADN berrichon. Leur credo ? Valoriser les initiatives qui font la force et la mémoire du territoire local.

Des unes de magazines collées au mur, des affiches de salons littéraires, des piles de livres, essais, romans, polars… Bienvenue à La Bouinotte, au cœur du quartier populaire de Beaulieu à Châteauroux. La Bouinotte, née en 1982 sous l’impulsion de Léandre Boizeau, Gérard Coulon et Rolland Hénault. 138 numéros du magazine trimestriel et une maison d’éditions plus tard, elle est toujours là. Jusqu’à dépasser ses frontières naturelles de l’Indre et du Cher pour empiéter poliment chez nos voisins solognots ou limousins. Au hasard d’une rencontre avec un mosaïste, il s’est même trouvé des points de diffusion en Charente-Maritime (une quinzaine) !

Gilles Boizeau, « fils de » et désormais accroché aux rênes de la « Lucarne » en patois berrichon, concède que la vie de La Bouinotte est tout sauf un fleuve tranquille. L’inquiétude du moment réside dans la lente disparition des points de vente. « Nous sommes éditeur, diffuseur/distributeur, rappelle Gilles. Le secteur n’est évidemment pas très florissant. Mais en dépit de la disparition des points de vente, les lecteurs sont toujours là. » Ardents défenseurs d’un territoire qu’ils s’évertuent à mailler, Gilles et son équipe ont donc fait de l’omniprésence une force. « De petits réseaux se sont formés et au bout du compte, tu te rends compte qu’il y a de la matière alors que nous avons l’image d’une région et d’habitants en situation d’échec. »

A cette légende, La Bouinotte oppose donc sa marque de fabrique : la mise en lumière de vieux métiers – « souvent repris par des jeunes ! » -, des portraits, la mémoire berrichonne et la valorisation des initiatives. « Au bout de 35 ans, les sujets se renouvellent, assure Gilles Boizeau. Mais il y en a que l’on traite avec parcimonie – l’économie -, ou avec une extrême prudence comme la sorcellerie ! » La Bouinotte, le mag, c’est donc tout sauf du folklore. C’est surtout une écriture limpide pour ne pas noyer le lecteur et 80 pages d’un « format raisonnable dans lequel nous laissons de plus en plus de place à l’image depuis que nous sommes passés à la couleur intégrale il y a 8 ans. »

Un solide réseau pour représenter

Si la Bouinotte trouve un tel écho auprès de son lectorat, c’est parce qu’elle a su constituer un solide réseau de correspondants. Aux 5 permanents de la maison d’édition s’ajoutent en effet une trentaine d’adhérents, une grosse dizaine de contributeurs du magazine ainsi que les membres du Club des Amis de la Bouinotte. Autant d’acteurs que vous rencontrerez au gré des salons et marchés régionaux fréquentés par la « lucarne » berrichonne.

Le oui, mais du numérique

Editions La Bouinotte

© Agence Com’Bawa

L’ère du numérique n’y changera rien, « notre lectorat est relativement conservateur en la matière. » Comprenez qu’il préférera le papier à la tablette tactile ! « Mais certains ouvrages (12) des éditions La Bouinotte sont consultables sur la plateforme Numilog. Ça reste toutefois marginal par rapport aux ventes papiers. »
Car La Bouinotte n’a pas manqué le virage de la mode des ouvrages régionaux. En développant des collections originales. « Nous éditons 15 à 20 ouvrages par an avec des incontournables comme Alain Rafesthain, Jeanine Berducat ou Léandre Boizeau. Mais nous essayons d’introduire de nouveaux auteurs avec les polars de Black Berry depuis 2010 ou même de la BD avec Salade de Noises et les Légendes Rustiques, qui ont eu un bon retour critique et dont le second tome va bientôt sortir. »

La Bouinotte fête ses 35 ans et fait référence. Autant dire que toute l’équipe est prête à repartir pour un tour…

Des Plumes estivales

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© Agence Com’Bawa

Le Salon du Polar et Plumes en Berry figurent au rang des manifestations littéraires d’importance dans l’Indre. Bébés de la Bouinotte, ils remplissaient jusqu’à maintenant l’agenda automnal de la maison d’éditions. Trop lourd peut-être. L’avenir du Salon du Polar va continuer à s’inscrire à la Toussaint, Plumes en Berry, en revanche, devrait quitter les frimas de l’hiver approchant pour prendre ses marques à la mi-juillet. Une période plus favorable estime-t-on au cœur de la maison d’édition qui veut laisser l’événement prendre encore un peu plus d’ampleur.

La Bouinotte
26, rue de Provence à Châteauroux
www.la-bouinotte.org
Facebook : La Bouinotte

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