Bourges, le Printemps émerge

C’est l’heure de la délicate alchimie d’un festival au coeur de la ville

par Nicolas Tavarès

La 43e édition du Printemps de Bourges c’est du 16 au 21 avril. Rencontre avec Boris Vedel, son directeur, et les Swans on the Groove qui se produiront à Cher en Scène.

Même s’il est parfois pluvieux, le Printemps de Bourges est annonciateur des beaux jours et de ces petits plaisirs musicaux qui viennent susurrer à votre oreille. À partir du 16 avril (jusqu’au 21), Jacques Coeur va à nouveau chauffer les guitares et c’est peu de dire que l’événement est attendu avec ferveur. Pour Boris Vedel, «ce rôle de lanceur de la saison des festivals habite le Printemps de Bourges. C’est d’ailleurs une mission que nous avons plaisir à avoir» reconnaît le directeur artistique. En place depuis 2015 avec une nouvelle équipe qui s’est attelée à remettre en lumière l’ADN du festival, Boris Vedel insiste sur la métamorphose constante que s’impose le Printemps : «C’est un festival d’émergence dans la ville, en contact direct avec l’époque. En 40 ans d’existence, ça a toujours été le cas. Les fondamentaux du Printemps de Bourges sont donc toujours présents : oui, nous avons des têtes d’affiche, mais elles étaient émergentes avant. Nous avons donc vocation à faire naître des talents.»

Swans on the Groove

Un discours qui ne tombera pas dans l’oreille d’un sourd, au Blanc, où Arnaud Schwarzwaelder a fait monter en puissance les Swans on the Groove qui se produiront le 20 à Cher en Scène, l’un des nombreux spots en liberté du festival. «Le groupe a déjà fait le tremplin des iNOUïs, mais il n’était pas encore assez pro pour passer cette étape. Ce sont des formations qui ont déjà pas mal de bouteille qui deviennent iNOUïs. Alors cette année, on a décidé de faire une sorte de pause, mais les Swans seront bien à Bourges, à Cher en Scène. Nous l’avions déjà fait l’an dernier, mais on avait pris la flotte. Le public avait quand même adoré et on a réussi à le maintenir sous la pluie. Ce n’était pas gagné pourtant!» Le Printemps de Bourges a donc « repêché » les Blancois pour ce qui est pris «comme un passage très important. L’an dernier, en plus de la pluie, nous avions joué le dimanche alors que les professionnels étaient déjà repartis à Paris. Là, nous jouerons le samedi et le but, c’est justement de rencontrer des pros. Aujourd’hui Swans on the Groove est aguerri à la scène. Ils y vont sans pression.» Sans pression, certes, mais avec la farouche volonté de sortir du lot.

Hommages et créations

Boris Vedel

Boris Vedel le reconnaît : «La scène gratuite vient anoblir la partie populaire du festival. Nous y mettons les moyens et depuis 2016 nous développons ce côté inclusif du Printemps avec toute la ville de Bourges.» Cela passe donc par une large place offerte aux artistes émergents. Mais le Printemps de Bourges c’est également un vaste espace de création artistique. Cette année, quatre événements portent ce label. D’un côté le projet électro « Akousma 360° » de Molécule (Salle du Duc Jean) ou Claire Diterzi et son « Je garde le chien…et l’orchestre » (Théâtre Jacques-Coeur), de l’autre deux énormes temps forts en guise d’hommages à des artistes indissociables du Printemps de Bourges. « L’homme à la tête de chou » de Jean-Claude Gallotta réunira Gainsbourg et Bashung (L’Auditorium) et surtout « Jacques, Joseph, Victor dort » saluera la mémoire de Jacques Higelin en compagnie d’Izia, Arthur H et Ken Higelin (Palais d’Auron). Boris Vedel se défend toutefois de dire que le Printemps est «orphelin de Jacques Higelin. Nous aimons les hommages, c’est patrimonial, mais un répertoire dort ; il ne meurt pas. Nous sommes simplement là pour le faire perdurer.»

De l’émergent, de la création, des têtes d’affiche – Lou Doillon, Thiéfaine, Gaëtan Roussel, Thérapie Taxi, Jeanne Added, Boulevard des Airs – et quelques coups de coeur du directeur du festival : «Il y a évidemment des choses qui me surprendront et la création Higelin sera certainement très forte, mais je suis très heureux, aussi, de voir Beirut, cet artiste américain que j’ai découvert il y a 15 ans, assez balkanique dans ses accents et qui vient cette année.» Et maintenant, faites votre choix, le menu est à la carte.

www.printemps-bourges.com

A vivre sur France Bleu Berry

Le Printemps de Bourges, on le vit dans la ville, dans les salles de concerts mais également sur les ondes de France Bleu Berry. Pascal Carré, directeur de l’antenne locale, et ses équipes mettent en place un gros dispositif offrant 15h de direct du mardi 16 au dimanche 21 avril. Chaque matin, Frédéric Denis présentera le journal du Printemps. À 16h, Manu Bonnefond accueillera des artistes en live. À 17h, place à Nicolas Bedin d’abord en compagnie des Tasons puis, de 18h à 19h, avec des invités en direct du plateau de la place Séraucourt. France Bleu Berry sera également en verve sur le web et les réseaux sociaux avec un Facebook live quotidien.

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