Fabrice Férin, tout un concept

Dans sa boutique, le Castelroussin transforme la fleuristerie en art

par Nicolas Tavarès

L’esprit Jardin d’Ombres souffle sur Châteauroux. Rencontre avec Fabrice Férin, fleuriste par passion, décorateur par envie.

Le temps passe si vite… Installé dans son salon de thé, Fabrice Férin se voit encore ouvrir Jardin d’Ombres, sa petite boutique de la rue Jean-Jacques Rousseau, à Châteauroux. Nous sommes en 1998 et déjà, le fleuriste n’en espérait pas tant. Vingt ans plus tard, à 46 ans, le voilà qui revient sur son parcours. De Loches, sa ville de naissance, à Jardin d’Ombres devenu concept store à force d’abnégation et d’un sens inné pour la décoration. «J’ai passé un CAP de fleuriste à Blois, puis un Brevet professionnel au Mans. C’est là que mes profs m’ont embauché. À l’époque, je n’avais pas envie d’ouvrir ma propre boutique. Je voulais faire des remplacements en métropole ou en outre-mer…» Nous sommes au milieu des années 90 et chez ce fleuriste prisé du Mans, Fabrice fait plus que ses armes. «Le monde de la fleuristerie avait déjà bien évolué. J’ai appris les styles, les couleurs. Aujourd’hui, je suis toujours en contact avec mes patrons de l’époque…» Entre Le Mans et Châteauroux, il y aura l’armée à Brive puis à Kourou en Guyane. «J’avais des amis à Châteauroux pour lesquels je suis venu faire une décoration. La ville était plutôt agréable. Le projet Jardin d’Ombres s’est monté en six mois.» Le 8 avril 1998, Fabrice ouvre sa boutique. «J’ai eu la chance d’avoir du monde tout de suite.»

D’Yves Saint Laurent aux Miss France

Une grosse clientèle mais aussi des récompenses qui vont asseoir sa crédibilité. Oscar national du jeune fleuriste et coupe d’argent Hortiflore 1998 ou lauréat de la Coupe de France 1999 qui lui permet de laisser une trace dans la profession : «J’ai été le dernier fleuriste à gagner au XXe siècle !» lâche-t-il pince sans rire. Puisque la passion le tient, Fabrice Férin va à son tour transmettre. «Pendant cinq ans, je suis devenu formateur  international avec la fédération nationale des fleuristes. J’ai eu l’occasion de puiser de nouvelles inspirations… Puis j’ai choisi de me consacrer à la boutique et à l’événementiel.» Il signera des compositions pour L’Oréal, Yves Saint Laurent, le concours des Miss France ou la sortie du parfum « La Vie est Belle » de Lancôme. L’heure d’un nouveau saut dans l’inconnu viendra plus tard : l’ouverture du concept store rue Diderot. «En 2014, je n’avais pas la volonté de changer, juste d’agrandir la boutique devenue trop petite. Mais Nadine, ma tante par alliance, fermait Pat’ de Velours. C’était une opportunité même si ces 300m2 me paraissaient trop grands. Aujourd’hui je trouverais ça presque trop petit !»

Le Jardin d’Ombres d’aujourd’hui respire le style Férin : épuré, mélange des genres où l’on passe allègrement de la mode à la gourmandise, du jardin à la déco sans oublier le salon de thé cosy. «La fleur reste quand même ma première et grande passion d’ailleurs, l’activité fleurs a doublé depuis que l’on est ici» annonce-t-il fièrement. La suite? «Une vie professionnelle n’est jamais aboutie. On a toujours des envies. Le concept store va évoluer, il nous appartiendra comme toujours de nous adapter.»

Jardin d’Ombres
rue Diderot à Châteauroux
www.jardin-dombres.fr
Facebook : Jardin d’Ombres

Bouges : un écrin pour vingt bougies

Il y a deux ans, Jardin d’Ombres s’était associé à la boutique Campagne en Ville pour organiser un magnifique marché de Noël au château de Bouges. La grande foule s’y était pressé. Du 15 au 18 puis du 23 au 25 novembre, c’est cette fois seul que Fabrice Férin investira l’endroit. L’occasion de fêter de manière grandiose le 20e anniversaire de sa boutique. «On nous a pour ainsi dire laissé les clés d’un château qui m’a toujours passionné. Le décorer est un véritable challenge. On va lui donner des habits de Noël, mais dans un tel endroit, on ne fait pas n’importe quoi.» Le château décoré, l’orangerie consacrée au marché avec des produits régionaux… Fabrice Férin veut profiter de l’événement pour fidéliser sa clientèle et proposer quelques surprises. «Noël reste le seul moment où l’on peut encore faire rêver les gens !» Fabrice Férin a même retrouvé le manège de son enfance qui sera installé dans l’enceinte du château pour l’occasion.

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