City kay – le périple rennais d’un berrichon

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En Off du dernier Printemps de Bourges, l’association berruyère Emmetrop organisait, en partenariat avec le Reggae Sun Ska Festival, une soirée autour de trois étoiles montantes de la scène reggae internationale : Rising Tide, City Kay & Papa Style.

Carré Barré s’est rendu au Nadir pour l’occasion et a rencontré City Kay dont l’un des guitaristes, Aurélien, est originaire de notre belle contrée berrichonne. Il n’a pas fallu longtemps pour que le guitariste se raconte.


City-Kay---Photo-Press#02-FX-(HD)Aurélien :
« L’aventure City Kay a démarré d’une curieuse et pourtant évidente manière pour ce qui me concerne. Suite à une rupture dont je peine à me remettre, je pars traîner mon malheur en Bretagne, où je débarque dans un endroit assez mystique, la Côte de Granit Rose, pas loin de Perros-Guirec à Ploumanac’h, et je vis deux semaines dans une espèce de grotte. C’est assez étrange de dire ça, mais il n’y a pas d’autre manière de le décrire, ce n’est pas une image.

Je me suis fait très rapidement un ami à qui j’ai raconté tous mes malheurs, qui se trouvait être patron d’un restaurant, qui m’a pris sous son aile et offert de quoi manger quelques jours.

Et puis je suis tombé sous le charme d’une femme là-bas, la plus noble des raisons pour rester.

Voilà pour la transition entre vie berrichonne et bretonne.

« Après ça, je suis parti à Rennes, mais je ne voulais pas vivre dans un endroit commun. Donc après quelques recherches, je suis tombé sur l’Elaboratoire, un squat d’artistes autogéré comptant pas moins de 110 habitants en plein cœur de Rennes, dans une friche industrielle qui n’est pas sans rappeler le Nadir d’ailleurs. J’y ai vécu pendant 6 ans.

« Là-bas, en connexion avec le milieu culturel, où l’on faisait principalement du punk et de la techno, j’ai écumé les annonces et j’ai fini par tomber sur celle de musiciens reggae, avec tout un laïus qui décrivait le pourquoi de la création de leur groupe, un texte qui m’a touché et beaucoup parlé, sauf qu’à la fin, il était noté « cherche batteur » (NDLR, Aurélien est guitariste).

« Je me suis quand même payé le luxe d’appeler. Cette annonce, elle était pour moi ! Je suis tombé sur Jay, le chanteur, qui n’était pas désintéressé par un second gratteux. La rencontre a été fructueuse, puisque 8 ans après nous voilà tous ici, pendant le Printemps de Bourges, en passant par les Inouïs en 2015 (c’était d’ailleurs la première fois depuis une quinzaine d’années qu’un groupe de reggae a été sélectionné), les Transmusicales de Rennes…

« Au départ, nous étions vraiment un groupe tourné vers l’essence du style, à fond côté roots. Aujourd’hui on a évolué vers cette fusion des genres. On avait vraiment envie de s’imprégner d’une certaine culture 70’s, jamaïcaine, anglaise, mais aussi d’évoluer vers des influences plus électro, pop, rock, car c’est aussi de là qu’on vient ! City Kay, c’est l’espace magique où se rejoignent tous les univers disparates des musiciens du groupe.

index« Pour le dernier album, on avait nos compos très reggae, toutes écrites. Tout était en place. On avait tout enregistré. Et puis Loeiz au clavier a commencé à remixer des morceaux chez lui, à leur « casser la gueule » comme il dit. On a été complètement séduits par cette découverte, bien qu’on y ait apporté quelques ajustements pour respecter l’essence de tous les musiciens.

« C’est une exploration perpétuelle, où l’on a appris à mettre son ego de côté pour créer à plusieurs mains tout cet univers complexe. On mène une existence très riche au sein de cette famille interdépendante qu’est notre groupe. Ce n’est pas tous les jours facile, parfois il y a des prises de bec. Mais pour évoluer, il est important de se rentrer dans la gueule. Je pense que ça ne peut pas marcher autrement ! Mais c’est toujours constructif et il y a aussi et surtout de vrais beaux moments de grâce.

« On est super heureux de revenir ici, au Printemps de Bourges. De toute façon, on est toujours enthousiastes pour faire des concerts. Là par exemple, on est tout contents de recroiser Rising Tide, avec lequel on avait joué il y a deux semaines et avec qui on s’était bien marré. Ça va être un sacré gros weekend pour nous, puisque ce soir on est ici à Bourges, demain soir à « la Niche du Chien à Plumes » dans l’Est de la France (au nord de Dijon), et dimanche au Trianon à Paris. Donc là on est un peu en mode « ça brille » !

« Pour finir, j’ai très envie de faire un clin d’œil aux amis berrichons, et un Big Up aux Black Warriors avec qui j’ai joué il y a longtemps (on s’appelait Emblème à l’époque) : Manu, Nico, Lawari. Ils représentent ma genèse à moi, mes premiers reggae ‘garage’. »

>> EN PLUS :

Les 6 musiciens de City Kay délivrent un reggae réfléchi, fier de ses racines mais résolument ancré dans le présent en y alliant des sonorités contemporaines. Découvrez leur univers !

http://www.citykaymusic.com/

L’excellent « Struck You », aux influences très électro, et son très beau clip :

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