J’ai testé la gravure sur peau

Expérience initiatique & thérapie, voici l’histoire de mon encrage

J’ai passé le cap : morceaux choisis de mon baptême du feu à coup de peignes.

P12-TEST-DENISPremier rendez-vous. Des murs gris indus laissent voir des cadres remplis d’œuvres graphiques colorées. Inspirant. J-P le pierceur m’accueille. Puis je file dans l’atelier du premier étage  rencontrer Denis, le tatoueur, et sa souriante assistante Lucette. Une fois l’ébauche déterminée ensemble, je prends un second rendez-vous, durant lequel je découvrirai l’aspect final de mon futur tatouage. Enfin, c’est THE matin, celui de mon rituel initiatique ! Je pousse la porte en  avalant péniblement ma salive. Mon choix s’est porté sur le bas du dos. Je sais que je risque d’avoir mal, car la zone est nerveusement hypersensible. Tous mes amis tatoués m’ont mise en garde. Puis je l’aperçois sur son calque définitif. Lucette nettoie ma peau et l’appose dessus. Dans la glace, je tombe amoureuse tout de suite. Plus de doutes. Après une rapide installation sur le confortable siège, la machine se déclenche. Ce bruit est pour moi, il va cristalliser dans mon dos, à vie, tout ce dont je veux me rappeler tous les jours, comme un talisman. J’ai peur mais je ne peux m’empêcher de sourire de toutes mes dents.

Comme un talisman

Premières sensations, la piqûre intense me surprend. Je n’ai pas mangé le matin et le chahutage de mes nerfs me provoque un malaise vagal dans les premières minutes. Je me sens ridicule. Denis me rassure : «T’inquiète, ça arrive. Bois un grand verre d’eau, et on y retourne quand tu es prête.» Ok, le malaise passé et la sensation encore dans la peau, une seule envie : continuer ! Le martèlement des aiguilles continue, et la vibration est à la fois addictive et douloureuse (je sers si fort le fauteuil qu’à la fin de la séance de 50 minutes, j’ai des fourmis dans les bras !). Ça fait partie intégrante du rituel, comme un besoin de passer par ce cap de douleur. Au bout d’un moment, le tatoueur passe à la couleur, et là, ce n’est plus que volupté. Le dermographe reste beaucoup plus superficiel, c’est très agréable. La machine s’arrête. «Voilà», me dit simplement Denis, qui me passe une dernière fois une lingette sur la peau. J’ai presque un sentiment de trop peu. Je regarde dans la glace l’œuvre achevée avant que Lucette la recouvre de son film protecteur. Ma peau me chauffe, comme un petit coup de soleil. La sensation est étrangement rassurante. Je me sens entière, protégée, vibrante, secouée dans ma chair, c’est sûr, mais heureuse aussi, en un mot : vivante !

tatouage julie

Atelier D

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