La complainte du macadam

Dix ans déjà que les Goualantes théopolitaines animent Villedieu

par Nicolas Tavarès

Dix ans de Goualantes Théopolitaines ça se fête dignement. Une cinquantaine de chanteurs de rue seront à la fête les 6 et 7 octobre.

Allez chercher au tréfonds de votre mémoire les voix de Fréhel ou Damia, madones de la chanson réaliste. Voyez tourner la manivelle du limonaire. Laissez vous porter par l’entraînant piano à bretelles. Ambiance début XXe siècle et entre deux guerres sur le pavé de Montmartre. Voilà le décor planté pour fêter la 10e édition des Goualantes Théopolitaines que Christian Collin, leur président, attend avec impatience. Une impatience mâtinée d’inquiétude, car la réussite de la manifestation de Villedieu tient aussi à la météo qui n’avait pas épargné les organisateurs l’an passé. Néanmoins, les Goualantes ont des ressources pour mettre en valeur la cinquantaine d’artistes qui vont se presser deux jours durant en cité Théopolitaine.

6 000 spectateurs en 2017

« Notre souci, ce n’est pas de trouver des chanteurs, mais plutôt de dire stop à tous ceux qui veulent venir parce que les artistes se passent le message sur notre réputation de convivialité. Ici, ils sont hébergés chez l’habitant » se satisfait Christian Collin. On est loin de la première édition et de la dizaine de chanteurs que Ricardo Fernandez (photo), artiste de rue lui-même et instigateur des Goualantes en 2009, avait convié à Villedieu après avoir participé au fameux festival de Quintin (Côtes d’Armor), l’un des plus prisés dans l’Hexagone. « Ricardo avait proposé de lancer les Goualantes à Jean-Paul Thibault, le défunt maire. Les associations de Villedieu qui le souhaitaient se sont rassemblées dans Villedieu Animation que je préside. On était une bande de fous avec une seule imposition : ne pas faire un concours du meilleur chanteur de rue comme c’est le cas à Quintin. »

Et c’est ainsi qu’en dix ans, la rencontre amicale de chanteurs de rue a fait son trou, attirant l’an dernier jusqu’à près de 6 000 spectateurs en deux jours. Cette année, Christian Collin et son équipe multiplieront les animations avec un temps fort très attendu : la soirée du samedi et la double organisation d’un gala au gymnase Théo’Sport (35€) et un cabaret reconstitué dans la salle des fêtes (10€). « Il y aura également des voitures anciennes pour étoffer le cortège du mariage à l’ancienne et la messe dominicale animée par tous les chanteurs. » À Villedieu, du samedi au dimanche, le spectacle sera permanent pour jouer la complainte du macadam.

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