Le théâtre revient en scène

En route pour une nouvelle saison haute en couleurs à Équinoxe

par Nicolas Tavarès

Le rideau n’était pas encore tombé sur la saison 2018-2019 qu’il se levait déjà sur la prochaine. À partir d’octobre, le théâtre va retrouver une place de choix dans la programmation d’Équinoxe que François Claude va laisser filer sans lui.

La présentation d’une nouvelle saison d’Équinoxe se prépare minutieusement. Et pas seulement pour les équipes de la scène nationale. Au coeur du public qui s’installe chaque année pour assister au lever de rideau, il n’est pas rare de voir des spectateurs sortir le calepin. À l’intérieur, on notera le spectacle incontournable en s’appuyant sur les commentaires avisés de François Claude, le directeur d’Équinoxe, qui finiront de convaincre qu’il faut ajouter la date à l’abonnement. Le 20 mai dernier, pour la présentation de la saison 2019-2020, la dernière de François Claude (lire par ailleurs), il en a été beaucoup question de ces abonnements. Ils ont en effet connu une petite érosion que le directeur n’a pas cherché à cacher : «Le théâtre a toujours tenu une grande place dans la saison d’Équinoxe. L’an dernier, les arts circassiens étaient plus nombreux. Nous avons perdu des abonnés qui ne sont pas forcément allés du côté des arts de la piste. La saison prochaine, dans un mouvement de balancier, ce sera donc le retour en force du théâtre.»

La Grande Scène Équinoxe va s’ouvrir pour retrouver une large programmation de tous les genres de théâtres. Une vaste palette mise en exergue par les comédiens conviés tout au long de la soirée pour « teaser » la pièce qu’ils joueront bientôt à Châteauroux. Il y eut ainsi Julie Delille (« Le journal d’Adam et Ève », du 1er au 3 octobre en ouverture de saison), Laurence Cordier (« Ni les chiens qui boitent, ni les femmes qui pleurent » le 8 janvier), Sara Llorca (« Mort prématurée d’un chanteur  populaire dans la force de l’âge », les 3 et 4 mars), l’étonnant et pince-sans- rire Hugues Duchêne (« Je m’en vais, mais l’État demeure« , le 24 novembre) dont François Claude dira, à l’adresse du public : «Faites-vous plaisir ; c’est rare de voir des Pieds Nickelés jouer les Pieds Nickelés!»  Jean Lambert- Wild (« Dom Juan ou le festin de Pierre« , les 16 et 17 décembre) était également au rang des artistes conviés pour ce lever de rideau d’une saison où les grands noms du théâtre, de la musique, de la danse ou de l’humour ne manqueront pas. On pense à Arthur H, comédien cette fois, dans « Mort prématurée… », Sophia Aram (le 4 octobre), Bertrand Belin (le 19 octobre), Philippe Torreton dans « La vie de Galilée » de Brecht (les 11 et 12 novembre), Alain Chamfort (21 novembre), le Mystère des Voix Bulgares (8 décembre), Yolande Moreau et Christian Olivier des Têtes Raides (7 mai) ou Ray Lema (12 mai).

Équinoxe saison « 19-20 », c’est un pêle-mêle de spectacles qui portent pour la dernière fois la patte de François Claude. Cette touche d’un passionné qui a permis, selon Claude Fouassier, président de l’AGEC Équinoxe- Apollo «de hisser la scène Équinoxe parmi les meilleures et de mettre Châteauroux à égalité avec les citoyens des grandes villes.»

Équinoxe Scène Nationale
www.equinoxe-lagrandescene.com

La der de François Claude

Depuis 1994, François Claude était à la barre du navire, pardon du paquebot Équinoxe. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, surtout quand sonne l’heure de la retraite. La présentation de la saison « 19-20 », la dernière du directeur d’Équinoxe, ne pouvait pas être comme les autres. Michel Fouassier en appela donc à Boileau pour saluer le Pacha. La comédienne Julie Delille, longtemps en résidence en ces lieux, fit dans l’émouvant. Le metteur en scène Jean Lambert-Wild, lui, préféra l’humour : «J’espère que vous (le public) avez un peu de conscience militaire pour deviner que François, cet homme de combat, ne peut battre en retraite.» Et pourtant si, François Claude aura un ou une successeur le 17 juin. Et c’est sobrement qu’il quitta la scène : «Comme je ne sais pas quoi dire, je n’en rajouterai pas si ce n’est que l’an prochain, je serai parmi vous dans la salle…»

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