Micmacher à l’improviste

Spectacles, stages, formations… Rencontre avec un touche à tout des planches

Natif de la région parisienne, Sébastien Micmacher a adopté le Berry autant qu’Issoudun en a fait l’un de ses enfants. Acteur, metteur en scène, coach et formateur, sa vie ne tourne qu’autour du théâtre et de ses valeurs.

Avec Sébastien Micmacher, le domaine des possibles se décline à l’infini. Mais quels que soient les chemins empruntés, ces possibles ont un point de convergence qui constitue son équilibre, en un mot sa vie : le théâtre. « Je me cherchais, le théâtre m’a sauvé la vie. Quand je l’ai rencontré, je me suis senti à la maison. » C’est à 1998 que remonte cette première rencontre. Natif de Mitry-Mory (Seine-et-Marne), en bout de ligne du RER B, Sébastien suit pendant trois ans une formation théâtrale à Paris. Le virus est inoculé. Il faudra attendre des études de psycho jamais achevées, un périple de trois ans dans les Cyclades et six mois passés en Indre – « le voyage initiatique de bon ton » s’amuse-t-il – pour que notre homme entre véritablement en carrière. « Je m’y suis mis tard, mais aujourd’hui, je suis ravi de mon parcours et de mes détours. »

Le déclic arrive à l’Académie des arts de Minsk (Biélorussie) où il va prendre la mesure de la palette qu’offrent les arts de la scène : comédie, chant, danse, claquettes, combat de scène. C’est bardé d’une expérience dans tous ces domaines que Sébastien Micmacher arrive dans l’Indre. Nous sommes en 2004. « Je voulais quitter Paris. J’ai aimé Issoudun, découvert parce que ma compagne d’alors y avait des liens. Je souhaitais suivre une formation professionnelle de monteur-preneur de vue et finalement je suis arrivé au moment des fêtes de la Tour Blanche. Je suis resté, mais je n’ai pas commencé ma formation… »

Au lieu de ça, il commence par animer un atelier à la MELI. Dans la foulée, il créé le Collectif de la Lucarne. « En deux ans, c’est devenu du plein temps avec, notamment, les ateliers d’improvisation. L’impro me passionnait, c’est devenu mon travail principal. » Mais attention, pas l’impro des matchs, discipline dans laquelle excellent nos amis Québécois. « Je suis plus dans la tradition anglo-saxonne. C’est un art à part entière qui permet d’aller chercher toutes les émotions. Côté artistique, l’impro a des vertus : c’est l’art de l’écoute, de la disponibilité, de l’instant présent et du lâcher prise. »

Tradition anglo-saxonne

À 42 ans, Sébastien Micmacher s’avoue en perpétuelle quête de connaissances. Sa route a croisé Joe Bill, Lee White, Andrew Morrish, Mathieu Loos ou Mark Jane, acteurs et improvisateurs de renommée internationale. De ces rencontres, le metteur en scène a tiré bien des enseignements et ouvert son horizon professionnel. « Les retours que j’avais m’ont amené vers l’accompagnement des personnes, d’où ces formations de coaching que je dispense. Je travail sur les outils de communication efficaces, sur l’épanouissement personnel. » Un champ suffisamment vaste pour le coach certifié qu’il est devenu et qui pourra vous entraîner vers l’initiation et la mise en pratique de la communication non violente, la prise de parole en public, l’initiation, aussi, au cercle restauratif, « un outil de médiation efficace pour résoudre les conflits. »

Des planches, Sébastien bascule alors régulièrement vers le monde de l’entreprise, des administrations, de l’éducation. Il y croise DRH ou chefs d’établissements. « Aujourd’hui, on souhaite du moins directif. Nous sommes en pleine transition avec des méthodes de management basées sur l’horizontalité. » Le propos pourrait paraître alambiqué, il devient limpide une fois en situation. Du reste, ce n’est pas pour rien que la devise de la Lucarne, c’est pratiquer l’ouverture. Alors Sébastien Micmacher ouvre toutes les portes sans improvisation aucune. « Paradoxalement, le Collectif se professionnalise de plus en plus. Julie (NDLR, sa compagne) en est la chargée de production et l’administratrice en plus d’être actrice. Moi je suis free-lance et il y a plein de bénévoles qui nous ont rejoints. »

En mai prochain, toute l’équipe portera un nouveau bébé sur les fonds baptismaux. Le FAIL (lire par ailleurs) mettra l’improvisation pluridisciplinaire sous les feux des projecteurs issoldunois. Le projet, une fois encore, a été mûrement réfléchi…

Le FAIL au pouvoir

Le FAIL débarque en mai prochain @Crédit Photo La Lucarne Théâtre

C’est la dernière création du Collectif la Lucarne. Les 4, 5 et 6 mai prochains : le FAIL. Littéralement le Festival des Arts Improvisés Libres « ainsi nommé comme un clin d’oeil à la notion d’échec ou d’erreur, que les improvisateurs préfèrent considérer comme autant d’opportunités ou d’entrées dans la création, tant qu’elles sont accueillies et explorées » explique Sébastien Micmacher. Le rendez-vous, programmé au Centre des Congrès d’Issoudun proposera workshops, spectacles de pros et « d’amateurs « z’émérites » » en présence de nombreux intervenants, acteurs, musiciens et compagnies d’impro théâtrale. Le FAIL va mettre Issoudun en quatre.

Collectif La Lucarne
Tél. 06 89 30 00 03
www.lalucarnetheatre.com

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