Une marque pour tous les goûts

Les marchés des producteurs de pays participent à la notoriété de l’Indre

Disposer de l’appellation Marché des Producteurs de Pays n’est pas donné à tous. Le grand public, lui, est en tout cas certain d’y trouver son compte qualitativement. Découverte d’un succès de l’été.

Depuis des années, ils participent à l’animation estivale des villages de l’Indre. Les uns les agrémentent de concerts, les autres de spectacles festifs. Ils, ce sont les Marchés des Producteurs de Pays (MPP). Pas le simple marché du week-end, non, nous parlons ici d’une marque déposée par les chambres d’agriculture dans le giron de « Bienvenue à la Ferme ». Pour disposer du logo au panier rouge fleuri, les villages se voient d’abord attribuer une licence. Les producteurs locaux, eux, glissent leur cotisation annuelle dans le pot commun de la chambre consulaire.

Après, et c’est là l’essentiel, il s’agit de répondre à un cahier des charges qui va participer au succès de ces rendez-vous saisonniers, souvent nocturnes. Qualité fermière des produits, évidemment du cru, de saison, qualité des pratiques de production et de transformation, contact direct avec les producteurs sont autant d’obligations à remplir.

Charlotte des Places est Indrienne, agricultrice et responsable nationale de la communication de « Bienvenue à la Ferme » et des MPP. En lien avec Sylvie Raffeau, de la Chambre d’agriculture de l’Indre, elle consacre la majeure partie de son temps à développer la marque, à attirer des producteurs, démarcher de nouvelles communes…

Pas une mince affaire même si l’Indre est monté très vite dans le bon wagon : « Les Marchés des producteurs de pays sont nés dans l’Aveyron, mais l’Indre a fait partie des fondateurs du mouvement et nous avons aujourd’hui une expérience assez forte de la chose, commente-t-elle. L’objectif est de faire travailler les producteurs, ceux qui transforment en premier lieu, et ça devient un atout touristique pour les communes. »

Restauration sur place : un plus

Des communes engagées dans la démarche, le département en compte une douzaine. Certaines sortent du lot. D’abord en permettant la restauration sur place – « un argument déclenchant et une assurance pour les producteurs qui sont là pour vendre leurs produits » -, ou en insistant sur la convivialité dans un cadre enchanteur. Voilà comment Chalais, par exemple, s’est installé parmi les marchés les plus courus en juillet et août. De son côté la petite localité de Diou, labellisée en 2016, organisera deux marchés cet été ! Quelque 80 producteurs locaux participent aux MPP. Leur présence est régie par la proximité géographique, mais aussi selon certaines règles de bienséance. Charlotte Des Places : « Nous limitons la concurrence durant les marchés. Vous n’aurez jamais plus de deux producteurs de vin ou de fromages sur un même lieu. »

« En revanche, il est plus difficile d’avoir des maraîchers ou des producteurs de fruits. Nous avons également de moins en moins de producteurs de foie gras » regrette Sylvie Raffeau. Ce qui n’enlève rien à la volonté des promoteurs de la marque : « Il faut que, systématiquement, on dise qu’il y a une richesse gastronomique, insiste Charlotte. On a aussi envie de dire aux gens mangez fermier, vivez fermier ! » Un slogan qui sera largement décliné en 2018 puisque « Bienvenue à la Ferme » va intensifier sa communication nationale et refondre entièrement son site internet afin que le grand public ne manque plus aucun rendez-vous sur tout le territoire hexagonal et parte ainsi à la rencontre du goût et de la qualité.