Artis’up, objectif mutualisation
La manufacture de proximité ouvre ses portes et attend ses premiers usagers et résidents
par Nicolas Tavarès
Il a suffi d’un reportage au journal télévisé de France 2 (ici), un soir de juin 2020, pour que naisse l’idée d’Artis’up. Depuis le début, Jean-Christophe Léger affirme que le coup de projecteur sur la relocalisation de la production industrielle en plein COVID est vraiment la genèse de la manufacture de proximité. «Le reportage aura été une fantastique carte de visite» souligne celui par qui tout est arrivé. Artis’up, c’est l’histoire d’un parcours. Celui de Jean-Christophe Léger. D’abord informaticien, il a ensuite basculé dans le monde du bâtiment, plus précisément celui des matériaux de construction. On le retrouve enfin cuisiniste avec sa compagne Fabienne Boulay. Aujourd’hui, tous deux sont les salariés de la manufacture. À Fabienne l’administratif, le financier et l’animation ; à Jean-Christophe tout ce qui touche à la tech.
Au moment de lancer le projet Artis’up, il était aussi le président fondateur du Fab Lab de Saint-Maur qui s’illustra pendant la crise du COVID en fabriquant des visières de protection modélisées sur imprimante 3D. Le Fab Lab est toujours là et migrera vers les locaux castelroussins où ses membres auront un accès à toutes les machines et un rôle d’accompagnant auprès des usagers. Car trois ans et demi après avoir germé dans l’esprit de Jean-Christophe Léger, Artis’up est devenu réalité. Courant novembre, le pôle numérique, première tranche accessible au coeur d’un complexe de 1 600m2, ouvrira ses portes. Le reste du tiers lieu productif, couvrant trois secteurs d’activité – menuiserie, métallerie et couture/maroquinerie -, sera peu à peu opérationnel.
Ouvert aux quatre vents depuis une dizaine d’années, l’ancien site Mead Emballage va ainsi reprendre vie transformé par plusieurs mois de travaux. Artisans en activité ou en devenir, entreprises artisanales, PME, PMI, particuliers ou associations, ils vont être le coeur de cible d’Artis’up et vont profiter d’un système de mutualisation de locaux et de machines en location comme il en existe quelques dizaines d’autres en France. Jean-Christophe Léger a toutefois tenu à donner au site de Châteauroux une note personnelle : il se décline en codes couleurs et en espaces de détente avec mobiliers de récupération. Une touche de convivialité que la salle de restauration et le showroom d’accueil vont synthétiser. Reste que pour concrétiser son projet, le manufacturier s’est d’abord employé à convaincre les partenaires locaux, collectivités (Châteauroux Métropole, Région), chambres consulaires (des Métiers et de l’Artisanat, du Commerce et de l’Industrie) et quelques privés.
Des codes couleurs
Il s’est montré suffisamment persuasif pour qu’Artis’up puisse ensuite franchir sereinement les étapes menant à sa labélisation depuis la candidature à l’Appel à Manifestation d’Intérêt lancé par l’État jusqu’à son ouverture boulevard d’Anvaux. En août 2022, l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires notifiait à Artis’Up son soutien à hauteur de 274 000 €, la Région déposait 172 000 € dans la corbeille et Châteauroux Métropole valorisait à hauteur de 1,5 million d’euros la réhabilitation du site. «Nous avons ajouté un financement participatif pour aider à la sécurisation de la manufacture» raconte Jean-Christophe Léger. Mi-octobre, alors que les derniers coups de pinceaux étaient portés et que la plupart des machines patientaient encore sous emballage, la manufacture est apparue dans toute son étendue. Fraiseuse, découpeuse et graveuse laser, machine à boutonnière, à découpe de profils métalliques, à mise en forme, au pliage, au cintrage ou au roulage, toutes attendent les premiers utilisateurs qui multiplient les appels pour connaître les modalités d’accès à Artis’up.
«Ici, tout doit être une ressource», prévient Jean-Christophe Léger. Huit boxes (de 12 à 25m2) sont ainsi destinés à la création d’ateliers artisanaux, trois étaient déjà réservés en octobre. Des salles de réunion sont également ouvertes à la location. Les premiers résidents sont attendus dans les prochaines semaines. Mais ce sont surtout des usagers que Jean-Christophe Léger souhaite attirer à Artis’up. Et de remettre le lancement de la manufacture de proximité dans son contexte : «Nous disposons d’un plateau technique ce qui nous distingue d’une pépinière d’entreprises. Artis’up n’a pas vocation à être un sous-traitant. Nous louons nos machines. Nous allons également lancer une marque de vêtements, Artis’Mod. Au sein de la manufacture, nous sommes en mesure de modéliser des habits via le logiciel Vétigraph, de les concevoir et de les lancer en production, cite-t-il en exemple. Nous avons également l’ambition de faire une école de formation à Vétigraph !» Preuve qu’Artis’up n’arrive pas sans perspectives d’évolution…
Artis’up
32, Bld d’Anvaux à Châteauroux
Tél. : 06 21 87 51 39
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FB : MDP Artis Up