Ciclic le patrimoine du futur

Coup de projecteur sur le pôle cinéma de l’agence culturelle régionale

par Nicolas Tavarès

Le festival Retours vers le Futur est le fruit d’une collaboration entre Équinoxe – Scène nationale et l’agence Ciclic Centre-Val de Loire sur laquelle Rémi Pailhou, responsable patrimoine, lève le voile.

«Ciclic gagne a être connu !» C’est l’avis de Rémi Pailhou, responsable du pôle Patrimoine de Ciclic, l’Agence régionale du Centre pour le livre, l’image et la culture numérique, niché au coeur du PIAF à Issoudun. Un avis que partagent sans doute les donateurs de films anciens et les habitués du festival Retours vers le Futur, dont la 17e édition se déroule du 22 au 28 mars 2023 à Châteauroux.

Trop nombreux sont en revanche ceux qui ignorent tout du service patrimoine de Ciclic. «Nous diffusons de l’image par le prisme de notre site, lors de projections publiques, d’expositions ou par le biais de la création» explique Rémi Pailhou. Les réalisateurs de la série documentaire « Apocalypse » ont par exemple puisé dans les archives conservées par Ciclic à Issoudun. Son responsable résume parfaitement ce qu’est le service Patrimoine : «Une sorte de faiseur de madeleine de Proust.»

Au moment de Retours vers le Futur, la collaboration entre Équinoxe-Scène nationale de Châteauroux dont dépend l’Apollo, et Ciclic touche au sublime. «RVF est un véritable laboratoire. Camille Girard gère la programmation (lire par ailleurs) et il nous laisse tester, tenter, essayer.» En l’espèce cela se traduit par plusieurs temps forts qui jalonnent le festival. Le premier d’entre eux a pour nom Kino Rétro. Lancé en janvier, ce concours vivra son point d’orgue le 25 mars. Il donnait à tous – amateurs et professionnels – l’occasion de créer son court métrage en s’appuyant sur près de quatre heures de rushs mis à disposition par Ciclic.

Une nuit sans fin

A Ciclic, c’est Rémi Pailhou qui tient bon la barre

«Il s’agissait d’images des années 30 à 90 que les participants pouvaient s’approprier avec l’obligation d’en utiliser 50 % dans leur montage. C’est un concours fait pour construire une communauté et susciter des vocations dans la réalisation, le montage ou l’utilisation du patrimoine. Tous les films seront présentés à l’Apollo le 25 au soir.» Plus d’une cinquantaine de personnes s’étant prises au jeu de cette première, l’Apollo s’apprête à vivre une nuit sans fin. Avant KinoRétro, il y aura eu la présentation du « Cycle des Neels« , «une création Ciclic, fable onirique du monde contemporain, menée par La Lucarne pour l’écriture, Amin Goudarzi pour l’animation musicale, Benjamin Theurier au montage et Morgane Barbotin, plasticienne et artiste visuelle, à qui l’on doit les Neels.»

L’équipe du service Patrimoine de Ciclic fait de la place aux Neels

Mis en lumière sur le grand écran castelroussin, les Neels partageront l’affiche de la soirée avec Bruno Bouchard, vidéo-jockey en chef du vijing participatif en lien avec Mission Val de Loire, «un bel happening de fin de soirée» promet le responsable du service Patrimoine avant d’évoquer la projection « Au fil des jours » initiée par Ciclic et la médiathèque Équinoxe autour de ce film tourné en 9,5 mm par Louis-Eugène Pintault. Rémi Pailhou, au sujet de RVF 2023 : «Il y avait depuis longtemps la volonté d’accélérer cette collaboration entre Équinoxe et Ciclic ; de se donner les moyens.» La voie de la reconnaissance peut aussi passer par une montée en gamme.