Dans les vignes par passion

Le Challenge Trail Com’Bawa reprend ses droits à Fontguenand

par Nicolas Tavarès

Il n’y a plus eu de courses à pied dans l’Indre depuis la mi-mars. Avec le Challenge Trail Com’Bawa à Fontguenand, le 30 août, les passionnés vont renouer avec le fil de leur passion.

L’actualité de ces dernières semaines l’a brusquement rappelé : l’essentiel n’est pas dans le laçage de ses chaussures de running ou de faire course en tête dans les chemins pierreux. Depuis le 16 mars dernier, les amateurs de trail, discipline nature très en vogue, rongent leur frein. L’ASPTT Sports Nature, organisatrice du premier Challenge Trail Com’bawa a dû se résoudre à annuler le Trail Harmonie Mutuelle d’Arthon (20 mai), deuxième manche de l’épreuve. Les espoirs de compétition se reportent désormais vers le Trail des Vignes à Fontguenand (30 août) si la situation sanitaire l’autorise. Pour les leaders du challenge, c’est une date butoir. Enfin.

Le 2 février dernier, à Tranzault, la première manche avait attiré près de 250 athlètes dans le froid et la pluie. Lou Duffaux (ASPTT SN), Corentin Boué (Coureurs de Fonds de Déols) sur 5 km, Marie-Pierre Penin (Gazelles de Vineuil) et Aurélien Guy (ASPTT SN) sur 10 km, s’étaient emparés des premiers maillots jaunes. Ils se sont maintenus en condition chacun à leur manière. Marie-Pierre Penin (dossard 287) attend de retrouver la compétition avec impatience même si le trail la rend indécise. On s’explique. La jeune femme s’est imposée comme l’une des meilleures coureuses hors stade de l’Indre. «Trail ou route, je n’arrive toujours pas à choisir. J’adore le trail pour ses dénivelés et les paysages la plupart du temps magnifiques que l’on peut y découvrir. Mais le côté négatif, c’est que j’ai peur de tomber et de me faire mal dans les chemins. Pendant le confinement, j’ai pu courir et faire des petits footings d’entretien. Par contre, j’ai mis du temps à trouver la motivation pour les séances de fractionné…»

Avant l’ouverture du Challenge en février, Lou Duffaux (dossard 545), évoquait la pratique du trail comme une base de travail vers d’autres objectifs. Une philosophie qui n’a pas trop changé avec le coronavirus. Mais la jeune athlète de l’ASPTT a dû revoir ses plans : «La première manche du Challenge Com’Bawa a été une belle expérience et surtout très bénéfique pour les cross. Pendant la crise, Gérald Fortuit (son entraîneur) m’a envoyé mes plans et je me suis plus entraînée que d’habitude. Maintenant, je suis impatiente de retrouver les membres du club pour participer à de nouvelles courses.»

Corenté Boué (dossard 12), lui, est déjà un vieux routard des trails qu’il a découvert en compagnie de son père, à Aubusson en 2018. «J’avais terminé premier cadet en le doublant dans la montée finale. Comme je suis plutôt à l’aise sur les courses avec du dénivelé, ma préférence va logiquement vers le trail.» Avant l’arrivée du Covid-19, le leader du Challenge courte distance parlait du Restonica en Corse, du Grand Trail de Clermont ou de la Pastourelle. Autant de rendez-vous rayés du calendrier. «J’ai arrêté de courir pendant un bon moment et comme je n’avais plus de programme, j’ai commencé à me remettre tranquillement au trail du côté de Montcocu.» C’est dans ces mêmes parages qu’Aurélien Guy a remis le couvert en juin.

Fan de trail nocturne

Aurélien est un véritable fan de trail. De préférence sur les (très) longues distances et de nuit «parce qu’à la frontale, j’arrive tout de suite à me mettre dans ma bulle et le temps passe hyper vite.» L’UT4M de Grenoble (170 km et 11 000 m de dénivelé positif) figurait au plus haut de ses objectifs de l’année. Le Trail des Vignes à Fontguenand va signifier son retour à la compétition. «Pendant le confinement, je n’ai rien fait car le travail s’est accéléré. Ça faisait trois ans que je n’avais pas fait de coupure !» Le 30 août, si on lui en laisse l’occasion, Aurélien (dossard 3651) espère bien renforcer sa position de leader au Challenge et faire de nouveaux émules : «Mon premier trail, c’était les 31 km du Gendarme et les Voleurs. Je me demandais ce que je faisais là et je regardais partir ceux du 58 km en me disant que c’était des grands malades.» Désormais, Aurélien figure au rang de ces grands malades qui avalent les bornes avec le sourire. «J’ai deux-trois idées de courses pour la fin d’année, mais je me tourne déjà vers 2021. Et en attendant que la situation revienne à la normale, je vais privilégier les grandes, très très grandes sorties.»

En matière de distance, celle du Trail des Vignes, désormais deuxième manche du Challenge Com’Bawa ne sera qu’une petite formalité. Mais avec un enjeu de taille : l’épreuve marquera le retour à la compétition pour les coureurs à pied de tous niveaux. Et ça, ça n’a pas de prix.

 

La finale à Crozon !

Obligé de faire l’impasse sur la manche d’Arthon, le 20 mai dernier, l’ASPTT Sports Nature a très rapidement rebondi en même temps qu’elle s’accrochait à la tenue du rendez-vous de Fontguenand. «Un des axes fort de notre projet, explique Jean-Noël Audebert, le président castelroussin, c’est d’être un acteur et un promoteur de l’attractivité locale par nos activités au quotidien mais également par la valorisation du territoire de l’Indre. Nous avons donc décidé d’organiser une manche supplémentaire, la finale du Challenge, le 29 novembre. Ce sera à Crozon-sur-Vauvre et le parcours ne sera qu’un échantillon de ce qu’offre la campagne autour de la commune. On promet une belle surprise pour les yeux et les jambes. Ce sera un vrai trail, très dépaysant…»

 

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