Équinoxe, 30 ans, rien que du bonheur

La Scène nationale de Châteauroux entame une saison de fête.

«Le théâtre est le premier sérum que l’homme ait inventé pour se protéger de la maladie de l’Angoisse.» Que les anxieux se réjouissent à la lecture de cette citation de Jean-Louis Barrault : Équinoxe, Scène nationale de Châteauroux, fête son trentième anniversaire et un théâtre en fête, c’est double dose d’immunité pour échapper à l’angoisse et la morosité. Anniversaire oblige, Jérôme Montchal, directeur d’Équinoxe, s’est attelé à préparer une programmation accrochée au fil du passé. «Vous le verrez, chaque spectacle ou presque a une résonance dans les saisons passées, rappelée à chaque fois, avec en tête de proue Le Banquet de la Sainte-Cécile. Joué en 1994, nous le diffusons encore cette saison (le 10 décembre à 20h30), lui qui n’a pas vieilli, tourne toujours, avec le même comédien (Jean-Pierre Bodin, vidéo), explique Montchal dans l’éditorial de la plaquette de saison. L’anniversaire a été pensé comme un festival en plus de nos trois festivals tous déclinés autour de la fête, du mouvement et du cinéma comme des marqueurs de notre identité.»

La Scène nationale entrera dans le vif du sujet dès le 20 septembre avec un lever de rideau où toute l’équipe d’Équinoxe jouera alors « La Grande fête » avec spectacles, invités, buffet partagé et bal trad mené par Ma Petite et l’accordéon de la Poitevine Perrine Vignault. Une petite respiration plus tard (28-29 septembre), c’est le cinéma L’Apollo qui prendra la main pour le festival Play it Again. Six grands films de l’histoire du cinéma, en version restaurée, s’afficheront à l’écran pour que la fête recommence, «celle où l’on danse, on rit, on s’étripe, on s’embrasse, on se sépare, on boit, on se dispute.»

En marge des trois coups frappés énergiquement à Châteauroux, Équinoxe repartira à la rencontre de son public avec « En Campagne » mise à profit pour visiter une douzaine de structures culturelles partenaires de l’Indre et se donner un aperçu des saisons de chacune. Musique (The Smoky House), théâtre associé à la danse (« Et donc ! » de Cécile Loyer et Violaine Schwartz) et cirque (« On avait dit qu’on se touchait pas » par le Cirque compost) viendront tour à tour enjoliver chacune des étapes et notamment la halte de Bélâbre (25 septembre, lire ci-dessous).

L’accompagnement à la création

La fête de rentrée d’Équinoxe sera encore l’occasion de braquer les projecteurs sur son accompagnement à la création auprès de tous les artistes associés : les chorégraphes Raphaëlle Boitel et Mélodie Joinville, le dramaturge Thomas Pondevie, l’autrice Élise Chatauret, le chef Joffrey Rouleau, le freestyleur Paul Molina, le photographe Romain Bassenne. Volonté de Jean-Yves Gateaud, alors maire de Châteauroux, conçue par l’architecte Jean-Louis Godivier, Équinoxe a été inaugurée le 15 octobre 1994. À l’époque, la salle castelroussine était déjà une aventure en soi ; lui accorder le label Scène nationale en 2000 en a fait une aventure singulière en milieu rural.

Aujourd’hui, Équinoxe est un pilier de la vie culturelle indrienne. Jérôme Montchal en a la lourde responsabilité et s’attache à en faire «un théâtre qui console, qui explique, qui nous fait réfléchir, qui divertit, dans toutes les acceptations du terme.» Le directeur de la Scène nationale veut croire qu’Équinoxe a maintenant atteint l’âge de la raison. Toujours dans son édito, il en appelle à Sacha Guitry qui disait : «Si tu savais ce que c’est que d’avoir trente ans ! Il faut sans doute les avoir au moins deux fois pour le comprendre!»
Grande fête de saison
vendredi 20 septembre à partir de 18h30
www.equinoxe-chateauroux.fr

Bélâbre a son temps fort

Troisième édition du festival de Cies 36. Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. Le Collectif Compagnies 36 peut aisément s’approprier ce proverbe à l’heure où s’avance la 3e édition du Temps Fort, le festival qui a vocation, outre la diffusion des spectacles, à mener des actions de transmission et d’échanges auprès d’un large public. Le collectif regroupe trente compagnies (dont Aour, photo) et structures professionnelles du spectacle vivant de l’Indre dont le fonctionnement est conditionné par l’activité de création. «Nous défendons l’accès à l’art et à la culture pour tous et promouvons la pratique artistique pour le plus grand nombre d’habitants de ce département» annoncent d’une même voix ses membres. Cette année, c’est à Bélâbre que Compagnies 36 a décidé de poser son Temps Fort. Concerts, théâtre, marionnettes, danse, cirque, entresorts, le festival va bousculer le calme apparent de la petite cité nichée au coeur du parc naturel régional de la Brenne. Du matin au soir, de la salle Joséphine Baker à la Grange de la basse cour en passant par le plan d’eau, le spectacle vivant sous toutes ses formes sera dans la place.
Le Temps Fort à Bélâbre
du 25 au 29 septembre
Voir l’agenda.

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