Le sport fait son cinéma

Retours vers le Futur : le festival qui décline la mémoire en thématiques

par Nicolas Tavarès

Les Rencontres cinématographiques dédiées à la mémoire s’annoncent à l’Apollo. Une thématique (le sport cette année) fixera désormais la ligne de conduite de Retours vers le Futur.

Plus que de la science-fiction, le festival Retours vers le Futur (RVF) – les Rencontres cinématographiques dédiées à la mémoire -, c’est de l’anticipation. Il y a un an de cela, les premiers tours de bobinos (numériques) pas encore donnés, Camille Girard, programmateur de l’Apollo, évoquait l’édition 2019 et la mise en place de thématiques, nouveau fil conducteur du rendez-vous. Le sport était déjà dans les tuyaux avec tout ce que ce terrain de jeu offre de possibilités… Cette fois nous y sommes et Retours vers le Futur va entrer dans une nouvelle dimension. Camille Girard veut le croire même s’il se montre «prudent. Ce serait trop facile de penser que nous allons amener un nouveau public à l’Apollo. Ce qui est certain, c’est que les gens aiment la captation de l’événement sportif.»

Un atout pour l’organisateur de RVF qui veut d’abord «reconstituer le puzzle avant de savoir si les vrais cinéphiles, eux, s’y retrouveront. Avec une thématique, il y a une nouvelle contrainte, mais surtout moult possibilités. Au sujet du sport, il y a tellement de films bien qu’il y a une certaine difficulté à choisir.» Pour autant, la programmation du cru 2019 s’annonce éclectique à souhait. Du long métrage, du court, du documentaire, de l’inédit, de l’avant-première, des échanges, de la création originale, un apéro live au Café Équinoxe, des démos et l’incontournable clin d’oeil à l’adresse du jeune public… Ce Retours vers le Futur nouvelle vague a de la gueule dira-t-on trivialement. Et ce, en partie, grâce aux acteurs du sport local appelés au soutien, «parce que donner la parole à ceux qui incarnent le sport sur le territoire était le plus pertinent». Mais RVF va surfer sur ce qui fait sa force : la surprise et l’inédit.

Ciné concert et direct live

Un large éventail de disciplines sera ainsi présenté hors des sentiers battus. Ainsi le « Free to Run » de Pierre Morath dédié aux «barjots de la course à pied. Un beau travail qui évoque aussi la question des femmes au début de ce sport.» Le skate, avec l’avant-première de « 90’s » de Jonas Hill. Les sports de raquette, la boxe, avec l’incontournable « Rocky », le cyclisme avec « Breaking Away » à l’affiche du festival au sens propre comme au sens figuré, ou « Un dimanche en enfer » du Danois Jorgen Leth. Le football – comment peut-il en être autrement – à travers le prisme du singulier « Coup de Tête » de Jean-Jacques Annaud. Grinçant et savoureux. Tout autant que le « College » de Buster Keaton qui aura ouvert le festival au cours d’une soirée où les spectateurs auront le loisir de découvrir une création originale du Ciclic avec des images portées par une création musicale de Damien Duris sur un commentaire live de Gilles Boizeau (La Bouinotte) et Bruno Mascle (La Nouvelle République). «Avec cette soirée d’ouverture, on retrouvera le côté fédérateur du sport, l’émotion. Tout ce qui fait que le sport se rapproche du cinéma» estime Camille Girard. Avant de conclure : «La thématique sportive pourrait faire un Retours vers le Futur tous les ans !» Elle pourrait, en effet. Mais cette année, le programmateur de RVF n’a pas dévoilé ce que sera la thématique de l’édition 2020…

Cinéma l’Apollo
du 27 mars au 2 avril
Voir programme dans l’agenda

Bilitis : psy et boxeuse

Installée à Blois, Bilitis Gaucher a longtemps porté les couleurs de l’US Saint-Maur boxe et c’est à ce titre qu’elle interviendra lors de la soirée noble art du festival. Boxeuse donc (4 années pro jusqu’à sa retraite sportive l’an dernier), mais surtout psychologue en milieu hospitalier… «Et de ce fait, je ne suis pas une grande cinéphile parce que ma vie a été remplie, d’abord, par les études et la boxe, puis par mon métier et la boxe.» Pour RVF, c’est «Rocky» qui sera porté à l’écran de l’Apollo : «Avec un grand acteur, mais un cliché et tout ce que je n’aime pas voir dans la boxe !» Bilitis aurait aimé parler de « Million Dollar Baby » «qui n’est pas très réaliste en termes de boxe, mais que je regardais plutôt en psy, pour le lien coach-boxeuse».

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