Mes Jeux à moi

Des personnalités de l’Indre livrent leurs souvenirs olympiques.

Propos recueillis par Nicolas Tavarès

Jérôme Montchal, directeur d’Équinoxe, scène nationale

J’ai 20 ans, je suis chez moi à Lyon devant ma télévision et je suis scotché devant la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques d’hiver à Albertville. Elle est mise en scène par Philippe Decouflé. Je vois ça pour la première fois. Il y avait une incroyable dimension artistique, notamment avec les femmes boules à neige. C’était la représentation de la créativité française. Ça m’a donné l’envie de faire ce métier.

Michel Denisot, Journaliste

J’ai couvert deux Jeux Olympiques : Moscou en 1980 pour le journal télévisé de TF1 et Athènes 2004 comme patron des sports de Canal+. Mais c’est Moscou qui m’a le plus marqué. J’avais réussi à me faufiler dans le stade olympique, ce qui n’était pas une mince affaire là-bas. Je me retrouve au pied du sautoir avec les perchistes français Houvion (4e), Bellot (5e), Vigneron (7e) et évidemment Jean-Claude Perrin, leur entraîneur, quand le Polonais Wladyslaw Kozakiewicz remporte la médaille d’or. Notre métier, c’est de vivre les choses au plus près, mais faire ça à Moscou, ce serait tout simplement impossible aujourd’hui.

Éric Bellet, directeur artistique du Festival Darc

Il y a bien évidemment l’ouverture des Jeux d’Albertville par Philippe Decouflé en 1992. C’est l’imagination au pouvoir ! Lors des Jeux de Tokyo, je me suis pris à suivre le handball et le volley. J’adorais regarder l’athlé, mais là, j’ai été passionné par les tournois de ces deux disciplines sans en connaître toutes les règles de manière précise. J’ai été frustré de ne pas avoir pratiqué ces deux sports. Un autre souvenir marquant, c’est la médaille d’or de Dominique Bijotat. D’ailleurs l’olympisme résume tout Dominique.

Guillaume Ledoux, Blankass

Je suis fou de boxe, j’ai été président du club d’Issoudun. En 2000 aux Jeux de Sydney, on découvre un gamin boxeur, Brahim Asloum, qui va remporter la médaille d’or, la première pour la boxe française depuis 1936 ! L’autre souvenir concerne les Blankass : c’est la cérémonie de clôture de Sydney, toujours, avec Midnight Oil notre groupe préféré. Ses membres portaient une tenue noire avec des « Sorry » écrits en blanc. C’était des excuses adressées aux aborigènes pour avoir volé leurs terres. Ça a un écho particulier aujourd’hui avec la situation en Nouvelle-Calédonie où nous avons également volé la terre des Kanaks au XIXe siècle…

Jean-Christian Fraiscinet, les Bodin’s

Dans le sport, on se souvient surtout de l’émotion que procure le moment et en l’occurrence, la victoire. Je me souviens particulièrement de celle de Pierre Durand et Jappeloup car la tension était à son comble lors de ces Olympiades 1988. Si mes souvenirs sont bons, Jappeloup avait fait un sans faute sur la première épreuve mais avec un léger dépassement de temps et il fallait attendre le passage de tous les autres cavaliers. Je me souviens précisément l’explosion de joie du camp français quand le dernier cavalier rival de Pierre Durand a fait tomber une barre dans les derniers instants. C’était la consécration ultime pour Jappeloup, cheval petit par la taille mais extraordinaire de puissance et de légèreté.

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