Au korfbal inconnu

Sport mixte, il se pratique au KC Déols qui veut le sortir de sa confidentialité

Par Nicolas Tavarès

A voir fait partie de la famille olympique est-il un gage de reconnaissance? Posez la question en juin et vous aurez le sujet parfait pour les épreuves de philo du bac. Ouvrir le débat en septembre est une autre histoire quand la priorité du moment est la quête de nouveaux pratiquants. Et malheureusement, à ce petit jeu, le korfbal ne sort pas souvent gagnant. Il mériterait pourtant une certaine déférence pour les valeurs qu’il véhicule et cette mixité qui le caractérise. Par deux fois dans son histoire (débutée en 1902 quelque part aux Pays-Bas), la discipline a été sport de démonstration aux Jeux Olympiques. On vous l’accorde, cela remonte. C’était à Anvers et Amsterdam en… 1920 et 1928.

Comble de malchance pour le korfbal, le jour où le train du succès est passé en gare, il a vu filer dans le bon wagon handball et basket avec qui le korfbal partage quelques gènes. De ce fait, en France, la discipline ne repose aujourd’hui que sur 14 clubs et un peu plus de 500 licenciés. Sa mixité obligatoire et la convivialité qui l’accompagne auraient pourtant de quoi en faire une activité en vogue. Au lieu de cela, les pratiquants se démènent pour exister. Et faire savoir qu’ils sont là. Au Korfbal club déolois, Joana Augros n’en démord pas : «Ce sport mérite de se développer et gagne vraiment à être connu. Il aurait même sa place aux Jeux Olympiques!»

Une joueuse en équipe nationale

Licenciée depuis son arrivée dans l’Indre en 2020, la jeune femme s’investit désormais dans la vie du club présidé par Alain Boréan en participant à sa communication. Un engagement justifié par «l’envie d’aider à ce que le club soit pérenne.» Créé en 2001, le KCD ne compte que 21 licenciés, «en accueillir de nouveaux serait plus sécurisant pour nos déplacements, nos matchs et les entraînements», et dispose de l’expérience d’Eve Gandolfi qui a eu l’opportunité d’évoluer en équipe nationale U19. Joana, elle, a d’abord pratiqué le basket et le volley, avant d’arriver au gymnase Lemoine de Déols sur les conseils d’une de ses colocataires de l’époque. «J’étais dans l’Indre depuis deux mois. À la première séance, je n’ai pas vraiment compris le jeu, mais comme j’ai toujours aimé découvrir des sports, j’ai eu envie d’y arriver.»

Sur le papier, le korfbal c’est simple. Deux équipes de quatre garçons et quatre filles s’opposent dans des mi-temps de 25 minutes. Le but est un panier fixé au bout d’une perche de 3,5m de haut. Une fois la partie lancée, l’équipe est partagée en deux groupes ; l’un évolue en défense, l’autre en attaque. Après, place à la tactique et à l’adresse pour marquer un panier. Le korfbal, c’est en fait un coup à prendre. «Tous ceux qui l’ont testé ont aimé, poursuit Joana. Ce que j’apprécie le plus dans ce sport, c’est le fait qu’il n’y ait pas de leader. Il faut bien sûr quelqu’un pour coordonner le groupe, les shooteurs de loin ou ceux qui ont de la vitesse, mais dès que tu as le ballon, tu dois t’arrêter et il faut alors compter sur tes coéquipiers pour te libérer. Bon, notre défaut à Déols, c’est que l’on fait souvent des shoots de désespoir» termine-t-elle en souriant.

Un nouveau championnat

Joana Augros en convient, le Korfbal club déolois pourrait peser un peu plus dans le paysage local. Pour l’heure, il se contente d’un créneau de deux heures le lundi soir et d’un bonus le dimanche matin en fonction des disponibilités. Bon an, mal an, le KCD dispute huit à dix matchs par saison et participe à un tournoi «pour diversifier les adversaires. Mais pour cette nouvelle saison, le règlement va changer. La Fédération (au sein de laquelle Devy et Gaëlle, deux membres du club, s’investissent dans le comité directeur ou les commissions) a décidé de regrouper tous les clubs dans un championnat unique et non plus par zones.» De Massy à Annonay, de Caen à Saint-Etienne en passant par Beauvais, les Déolois vont voir du pays.

C’est toutefois dans l’Indre qu’ils entendent faire parler d’eux. Il y aura d’abord un effort mené en direction des réseaux sociaux, puis les étudiants seront ciblés, enfin le KCD apparaîtra dans certains événements et notamment la prochaine Duck Race (voir agenda): «Plus nous montrerons notre sport, plus les gens auront envie de l’essayer.» En 2025, durant le week-end de Pâques, le club profitera d’ailleurs d’un joli coup de projecteur avec la tenue du premier tournoi de beach korfbal international organisé par la Fédération à la Plaine départementale des sports. De quoi s’attirer les faveurs du public à moindre frais et donner un peu plus de travail à Éric et François, joueurs qui se partagent également le rôle d’entraîneur du groupe déolois.Voilà, vous savez presque tout du korfbal et du KC Déolois qui vous attend les lundis à 19h au gymnase Marcel-Lemoine. Demeure toutefois une question sans réponse : comment appelle-t-on un joueur (ou une joueuse) de korfbal ? Vous avez quatre heures.

Korfbal club déolois
korfbal.deols@gmail.com
FB : korfbal club déolois

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