Berry Lait #4 : le festival passe partout

Trois coups pour voir. Un quatrième pour asseoir sa position dans le paysage culturel. Voilà résumée l’évolution du festival Berry Lait présenté mardi matin au 9 Cube. Miossec, La Caravane Passe, Minou ou Chevalien n’ont plus qu’à lâcher les chevaux du 5 au 7 mai…

Association Berry Lait @Photo Agence Com'Bawa

Association Berry Lait @Photo Agence Com’Bawa

Il faisait bon, très bon même ce mardi matin pour la présentation de la programmation du 4e Festival Berry Lait (5, 6 et 7 mai) au 9 Cube de Châteauroux. Le FBL, une histoire de potes, tous ceux qui composent l’asso du même nom que préside Charles Guilloteau.

Un rapide historique de l’aventure du 9 Cube, intimement lié à Berry Lait. La genèse du festoche printanier au sein duquel l’asso, Balistiq, iMedia et Caiman forment les piliers, et Charles pouvait lever le voile sur une édition en plein essor. « On a coutume de dire qu’il faut de trois à cinq éditions pour qu’un festival trouve sa place. L’aventure a commencé en 2014, un peu à l’arrache. En 2015, pour notre deuxième expérience, nous avions choisi le circuit court avec des athlètes locaux. Il a fallu ensuite avoir plus de rigueur financière. Pour le troisième Berry Lait, nous avions attaqué avec plein de bonne volonté et une locomotive (Thomas Fersen) que l’on avait eue un peu par connaissance, grâce à un technicien qui travaille ici. On s’était mis une énorme pression. Si ça ne marchait pas, on arrêtait… »

Tout le comité d’organisation présent pour répondre à l’appel de la conf’ de presse de ce 7 mars, c’était évidemment un signe fort. Ce que commentait un Charles Guilloteau apaisé : « Nous voilà pour la quatrième édition, c’est la preuve que nous y avons trouvé notre compte. » Comprenez que ceux de l’édition précédente étaient assez bons pour remettre le couvert. En route pour le premier week-end de mai, donc, avec une philosophie à laquelle les membres de Berry Lait tiennent plus que tout : « Nous voulons qu’il soit confortable pour le public. En plus des concerts, nous avons donc insisté sur une démarche plus artistique dans le village, à coups de performance. Un barbier, un sculpteur, entre autres, vont nous permettre de proposer du culturel dans son sens transversal. »

Le paquet cadeau du Festival Berry Lait 2017, parfaitement mis en lumière, restait à ouvrir pour découvrir les surprises concoctées par Michael Chéré, Nicolas Lamatière et Olivier Thillou, le trio chargé de la prog. Avouons-le, on ne pourra pas grand-chose pour les éventuels déçus. Difficile, en effet, de faire plus éclectique quand on le dévoile par le menu.

Electro, chanson française et musique festive

Charles-Guilloteau-2Le vendredi 5, coup d’envoi avec les No Money Kids, du bon vieux rock tourbé que les aficionados de la série labellisée HBO, Banshee, auront entendu en clôture d’un épisode avec « Government ». Dans la foulée, Aki Akora retrouvera une scène déjà fréquentée pour délivrer sa musique spontanée, dynamique et teintée de sons jazzy. De la vraie performance live. Et puisque l’électro amplifiée sera le fil rouge de la première soirée, Chevalien sera chargé d’enfoncer le clou dans un style qui n’appartient qu’à lui. L’univers personnel de Moldav finira d’envoûter le public.

A peine le temps de se remettre que Berry Lait vous adressera un direct au foie pour sa deuxième journée. Laura Cahen apparue au grand jour avec « Mon Loup » posera une voix si particulière dans le décor. Après elle, Christophe Miossec en personne apportera sa caution artistique au festoche. « Mammifère », son dixième album studio, cartonne et le Brestois est une bête de scène dès que l’ambiance s’y prête. Les Issoldunois de Minou ponctueront la soirée. Leur pop électro décomplexée les dispense désormais de l’habituelle litanie : Minou, c’est qui, c’est quoi ? Minou, c’est Minou. Un duo qui partage avec Miossec et Cahen la bienveillante attention de France Inter. Un gage de qualité pas forcément voulu par les programmateurs castelroussins, mais le hasard faisant souvent bien les choses…

Le label « esprit Berry Lait » pour l’OQNEP

Restera à terminer en beauté ces trois jours écrémés. Place dès lors à une musique beaucoup plus enjouée. Combo Salsa arrive tout droit du conservatoire à rayonnement départemental et vous invite à chalouper sur les rythmes ensoleillés, initiés par Céline Poggioli. L’Orchestre qui n’existe pas (L’OQNEP) viendra lui aussi faire des siennes dans la bonne humeur. Les organisateurs lui ont déjà décerné le label « Berry Lait » ! Distinction honorifique à laquelle prétend également La Caravane Passe. LCP c’est un univers délirant. Tout aussi foutraque, en fait, que l’esprit qui soufflera au-dessus du festival car la Fanfare du Colonel GRK aura la lourde charge de fermer le site. Le soviet-beat vous connaissez ? C’est un savant mélange de cuivres balkaniques, d’accordéon et de riffs de guitare rock. La musique les a jeté à la rue et c’est tant mieux pour le tombé de rideau final.

Vous le voyez, le Berry Lait 2017 s’annonce tonitruant. Michael « Mickey » Chéré s’inquiétait de savoir si la programmation aurait de la gueule : « Avoir la tête d’affiche a été relativement facile cette année. Le plus dur, c’était de réaliser le meilleur pont entre les trois jours, trouver un lien pour que ça monte crescendo. » Sur le papier c’est déjà mission accomplie. Sans doute parce que la réputation du festival est déjà faite auprès des artistes… Charles Guilloteau le sait : « Ils ont évidemment quelques talents, mais il faut surtout les accueillir de façon à ce qu’ils se sentent bien chez nous. L’alchimie technique et l’accueil que nous réalisons permettent ensuite de donner une ambiance au festival. »

Trois à cinq ans pour s’installer dans le paysage ? Il n’en aura fallu que quatre pour le Festival Berry Lait (le teaser).

Festival Berry Lait
Tarifs et Billetterie : 10€ (5 mai), 15€ (6 & 7 mai), 30€ (pass 3 jours)
Billets en vente sur place, 93 rue Ampère ou sur www.weezevent/festival-berrylait
Renseignements, tel. :09 83 65 49 24 ou association.berrylait@gmail.com

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