Les Bodin’s – chronique d’un succès annoncé
Les Bodin’s s’affichent grandeur nature dans tout l’Hexagone
La Maria et le Christian sont sur les routes de France et leur spectacle «Les Bodin’s grandeur nature», de retour à Déols, fait salles combles jusqu’au printemps… 2017. Rencontre.
« Jamais nous n’aurions imaginé ça. Évidemment, on a toujours l’espoir que ça marche, mais là, la tournée, le Palais des Sports de Paris, c’est du délire. Alors chaque moment qui s’offre à nous, on le goutte en se disant que ça ne nous arrivera sans doute pas tous les jours… » Jean-Christian Fraiscinet (Christian à la scène) et son compère Vincent Dubois (Maria Bodin’s) vivent un rêve éveillé. Leur bonheur, ils vont le partager quatre jours durant au M.A.CH.36 de Déols (du 4 au 7 février, quatre spectacles qui affichent complet), là même où tout a commencé en août dernier pour «Les Bodin’s grandeur nature».
« C’est une adaptation du spectacle joué à la ferme de Descartes depuis 2005. Lorsque nous avons fêté les 10 ans de ce spectacle, nous nous sommes dit : «Et si on faisait une tournée». Coco, de Cheyenne Production, n’a jamais peur de rien. Il était enthousiaste à cette idée. La difficulté est venue de l’adaptation du décor en tournée (voir ici). Nous voulions vraiment que ceux qui connaissaient le spectacle en plein air s’y retrouvent. Alors nous avons pensé à quelque chose de plus petit », raconte Jean-Christian pour expliquer la genèse du projet. Et voilà comment, en août dernier et jusqu’à la mi-septembre les Bodin’s ont posé leurs bagages au M.A.CH.36 pour un mois de résidence et de rôdage scénique. « Le décor a été fabriqué au Portugal et si on connaissait l’histoire du spectacle, il a fallu reformer des comédiens puisque l’on tourne avec une double équipe (voir ci-dessous). Nous avons créé une ambiance qui plonge les spectateurs dans la nuit avec des grillons, des chouettes. Il y a même un diffuseur d’odeurs de sous-bois, de brûlé, de foin fraichement coupé. À Descartes, nous étions au milieu des champs. Dans les Zenith, il y a un écran vidéo de 40m sur 16 et nous utilisons le procédé du mapping, une projection vidéo en 3D. »
Des chiffres qui font rougir
Les Bodin’s sur la route, c’est un grand cirque itinérant qui nécessite rien moins qu’une dizaine de semi-remorques chargés de l’acheminement du seul décor. C’est lui qui impose de rester 2 à 4 jours dans une même ville. Initialement programmée pour 80 dates, la tournée a également grossi : plus de 120 spectacles sont désormais à l’agenda de la troupe jusqu’au premier trimestre 2017. Évidemment, cela nécessite de disposer de 2 troupes de comédiens qui se relaient sur scène.
3D et diffuseur d’odeurs
Sujets d’un reportage dans «50 Inside» diffusé le mois dernier (retrouver le reportage de TF1), voilà les Bodin’s désormais installés dans la cour des grands. Le petit écran leur fait les yeux doux, mais l’objectif est ailleurs pour Vincent et Jean-Christian : « Le duo existe depuis 20 ans. Nous avons fidélisé le public. Maintenant, il faut aller en chercher un nouveau, détaille Jean-Christian. Cela passe par une médiatisation nationale. Nous avons débuté la tournée dans l’ouest où l’on a déjà un bon public. À Nantes, à la sortie de trois jours de spectacles complets, il y avait déjà 1000 places vendues pour notre retour en fin d’année… Début 2017, il y aura Nice ou Marseille. Nous n’y avons pas un potentiel de public, mais on veut quand même y aller pour marquer le terrain ! Il nous manque en fait le sud-est et l’Alsace, des régions où l’on rempli moins vite. »
La ménopause de Maria
Leur long périple à travers la France passera par Paris et le fameux Palais des sports, on l’a évoqué, où une captation en direct et en prime-time sur le petit écran est à l’étude. Une juste récompense pour le duo et toute l’équipe qui l’accompagne dans l’ombre, une soixantaine de personnes en tout.
L’été prochain, les Bodin’s feront toutefois une pause pour retrouver l’indispensable ferme de Descartes. Puis la tournée reprendra ses droits. « D’ici-là, on a du mal à se projeter sur autre chose. Avec Vincent, nous devons réécrire un duo. Nous devions jouer au Palais des glaces aussi. Mais nous allons repousser ça le plus loin possible. Jusqu’à ce que Maria (NDLR, plus de 80 ans tout de même) arrive à la ménopause en fait ! »
Et maintenant les plateaux TV
«Ze fiesta» pour Noël. «Le plus grand cabaret sur son 31» pour le passage de 2015 à 2016. Les Bodins ont bénéficié d’une belle exposition télévisuelle, taille XXL grâce à Patrick Sébastien qui en a fait de nouveaux pensionnaires de ses émissions sur France 2. « À notre premier passage dans son émission, il voulait que l’on présente un seul sketch. Ce n’était pas simple puisque les Bodin’s racontent une histoire. Donc on en a écrit 4 ou 5, tournés à l’Espace des Halles. Le jour de la répétition, Patrick Sébastien nous a invité à sa table et là, nous avons improvisé. C’est partie en délire. Qu’il accroche, ce n’était pas gagné ! » Du coup, les passages répétés du duo comique (les Années Bonheur) ont également attiré l’attention de Michel Drucker qui les voudrait également sur son plateau…