L’iceberg de Compagnies 36
Le Temps Fort, le festival des énergies créatives, s’arrête au Magny
par Nicolas Tavarès
Né en 2020 au cœur de la crise sanitaire, le collectif Compagnies 36 atteint sa cible. C’est un événement culturel qui n’est pas passé inaperçu. Il y a tout juste un an, 13 compagnies artistiques se retrouvaient à La Pratique à Vatan pour mettre en lumière leur travail. Le collectif Compagnies 36 lançait le Temps Fort, «la partie visible de l’iceberg» commente Élodie Bretaud (FA.Dièse) en souvenir de cette première qui en appelait d’autres. Septembre 2022, les graines semées au plus fort de la crise du COVID quand la situation des intermittents du spectacle tournait au critique, continuent de pousser. Pour s’en convaincre, il faudra se rendre au Prieuré du Magny (du 22 au 25 septembre prochains) où le Temps Fort#2 laissera libre cours à 22 compagnies venues se livrer face aux programmateurs et aux collectivités.
C’était le projet initial: «Faire force vive pour qu’autour de l’Indre on se dise qu’il s’y passe quelque chose.» Autour, mais plus précisément en région Centre-Val de Loire. Car jusque-là, les compagnies de l’Indre se contentaient des miettes au moment de la distribution des subventions publiques, notamment celles de la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles). Le premier Temps fort a permis à certains d’inverser la tendance.
Un spectacle coproduit
Élodie Bretaud : «Il y a encore 3 ans, je devais m’auto-financer. L’an dernier, Hervé Pépion (le monsieur culture d’Issoudun) et Jérôme Montchal (directeur d’Équinoxe – La Scène nationale de Châteauroux) ont vu mon spectacle à Vatan. Cela a été deux belles rencontres. Cette saison, je serai dans la programmation d’Après le dégel à Châteauroux et la ville d’Issoudun coproduit mon spectacle.»
Tout le monde n’a pas cette chance. Bréa Jimenez et Mondo proposent des ateliers de danse inclusive à destination d’un public en situation de handicap ou de pensionnaires d’Ehpad. Une adaptation du Boléro de Ravel est actuellement en préparation, «mais nous sommes obligés de revoir nos créations à la baisse faute de financements. Nous venons d’entrer dans le Collectif. Pour faire connaître Mondo, le Temps fort est donc essentiel.» D’autant que le Magny n’a pas été choisi par hasard: «Nous avons axé le festival sur un endroit plus rural afin de voir comment travailler avec les mairies des petites communes, continue Élodie. Une énergie créative est née et le collectif continue son travail de visibilité. Nous voudrions l’ouvrir à d’autres champs artistiques, le pictural par exemple.» Le Temps fort a donc encore de belles heures devant lui.
Le Temps Fort#2
Prieuré du Magny du 22 au 25 septembre
Facebook : Compagnies 36