Micro-Folie : culture à la campagne
La Communauté de communes de Écueillé-Valençay dans le bon wagon.
Par Nicolas Tavarès
Parmi les 500 Micro-Folies ouvertes jusqu’à maintenant en France, l’Indre en comptait trois à Reuilly, Châtillon et dans la Marche berrichonne. Réseau culturel de proximité, le projet Micro-Folie porté par le Ministère de la Culture et piloté par le Parc de la Villette est accompagné du soutien de la douzaine d’institutions fondatrices que sont le musée du Louvre, le Centre Pompidou, l’Opéra national de Paris, le château de Versailles, le musée d’Orsay, le musée Picasso, l’Institut du monde arabe, le musée du quai Branly, la réunion des musées nationaux Grand Palais, le Festival d’Avignon, Universcience ou la Philharmonie de Paris.
Outil d’éducation culturelle, le projet a vocation à mettre la culture à la portée de tous les publics. C’est dans ce contexte que la quatrième Micro-Folie indrienne vient de se poser au coeur de la Communauté de communes de Écueillé-Valençay (CCEV). Elle a la particularité d’être itinérante. Son inauguration a eu lieu début octobre à la médiathèque d’Écueillé où Micro-Folie fera étape jusqu’au 21 décembre prochain.
Le catalogue d’Arte
Plusieurs dizaines d’habitants de la ComCom avaient répondu présent à l’invitation d’Annick Brossier, présidente de la collectivité, et Hassina Tachouaft, représentante du Préfet de l’Indre. Tous ont pu découvrir concrètement ce qu’est une Micro-Folie en compagnie de son médiateur, Jordan Chaillou. C’est sous sa conduite que les publics du territoire vont découvrir tous les avantages du musée numérique, coeur du dispositif avec ses 5000 oeuvres présentées, qui se complète d’une ludothèque comprenant une centaine de références de jeux de société, de mallettes pédagogiques et d’un dispositif de réalité virtuelle constitué de huit casques et de tablettes numériques qui prennent leur pleine mesure avec une quinzaine de films documentaires produits par Arte ou lors des Discovery Tour d’Ubisoft, passerelle vers la Grèce antique, l’Égypte ancienne ou l’ère viking.
La CCEV entre ainsi dans un nouveau monde. Et Annick Brossier n’a pas manqué de rappeler qu’il n’y a pas si longtemps de cela, «la culture et notre territoire très rural étaient deux choses qui s’opposaient.» Mais en 2019, la création du collectif Arts en Communes a renversé les idées reçues grâce à la synergie mise en place entre les différents acteurs culturels de la CCEV. C’est maintenant au tour de la Micro-Folie, déclinée en Arts en Folie, de s’intégrer naturellement dans le paysage local.
Discovery Tour d’Ubisoft
Ce que n’a pas manqué de saluer avec enthousiasme Hassina Tachouaft : «C’est un projet culturel innovant et cette première Micro-Folie itinérante va permettre d’être au plus près des habitants. Avec le musée numérique, c’est le Louvre ou La Villette qui sont désormais à Écueillé ou Valençay. C’est un boost supplémentaire pour l’accès à la culture.» À Jordan Chaillou de mettre le tout en musique en «créant un maillage territorial entre les associations, les écoles…»
«C’est un pur historien et un atout pour nous car l’art ne va pas sans Histoire, a souligné Annick Brossier. Les premières médiations de Jordan ont d’ailleurs ravi les auditeurs.» Confirmation le soir de l’inauguration à la médiathèque d’Écueillé où le médiateur n’a eu besoin que d’une poignée de secondes pour donner la pleine mesure du dispositif Micro-Folie. L’auditoire a été conquis.
Il ne reste plus qu’à promener le dispositif dans la ComCom. Après Écueillé, ce sera La Vernelle-Fontguenand puis les autres communes suivront. La Micro-Folie pourrait également profiter de la vie de château à Valençay, une piste encore à l’étude. Les habitants se verront proposer différents rendez-vous (gratuits) faits de projections, de visites de musée thématiques, de soirées jeux, de quiz, d’ateliers créatifs ou de conférences. Il est vivement conseillé de réserver pour chacune des animations.
Charlotte Taboyer, le jazz manouche et plus rien d’autre
Charlotte Taboyer vient de boucler dix ans de carrière. Déjà dix ans à tâtonner, à se chercher un style, «mais aujourd’hui, ça s’accélère parce que j’ai trouvé la carte et la boussole : c’est le jazz manouche!» Il faut dire que l’Argentonnaise a trouvé le guide qui lui manquait. «Il y a 4 ans, j’ai rencontré de manière fortuite Ninine Garcia qui m’a fait rencontrer pas mal de monde, notamment Thomas Dutronc et il m’a surtout conseillé de garder le cap. Le jazz manouche, c’est une sorte de niche dans laquelle tu ne peux rentrer que si tu as les codes et c’est du travail, beaucoup de travail.» Alors Charlotte s’astreint à gratter trois heures tous les matins et en ce début novembre, elle s’est enfermée à l’Avant-Scène d’Argenton pour une résidence qui débouche sur un concert le 9 novembre. Pour l’occasion, elle sera accompagnée de Nitcho Reinhardt, neveu du grand Django. «Le choix s’est porté sur deux guitares en scène pour quelque chose d’épuré. Et dans la foulée de la résidence, je vais faire une maquette pour aller frapper aux portes des maisons de disque» comme lui a conseillé la manageuse de Ninine Garcia. Pour ses prochains concerts, Charlotte ne s’interdira pas d’être accompagnée d’une contrebasse et d’un violon parce que, enfin «les planètes s’alignent.»