À trois pour Castelrou’Scène
Châteauroux retrouve un festival du théâtre amateur à l’initiative de troupes locales.
Par Nicolas Tavarès
Ceux qui s’emploieront un jour à établir la liste non exhaustive des troupes et compagnies de théâtre domiciliées dans l’agglomération castelroussine n’auront sans doute pas assez des deux mains pour toutes les répertorier. Et en soi, c’est une très bonne nouvelle pour le Festival Castelrou’Scène que le Baz’Arts Théâtre, le Masque de Sganarelle et la Compagnie de la Table Ronde vont lancer du 15 au 17 novembre. Car ces précurseurs qui ont travaillé leur projet depuis le début de l’année entendent non seulement «rendre ses lettres de noblesse au théâtre amateur» dixit Amaury Garnier (La Table Ronde), mais ils espèrent bien mobiliser les autres troupes de la ville pour les prochaines éditions. C’est ce qu’explique Alexandre Estève (Baz’Arts): «Castelrou’Scène sera organisé tous les deux ans. Nous sommes trois pour commencer, mais on reste évidemment ouvert aux autres et la première édition peut donner des idées.»
Ouvert aux autres troupes
«On se connaît tous plus ou moins, insiste d’ailleurs Amaury. Ce serait dommage de ne pas se regrouper. En attendant, il y a de l’excitation et de l’impatience.» Il est vrai que Châteauroux est orpheline des Nochtalies et des Balades Nocturnes depuis trop longtemps alors les trois troupes théâtrales vont essuyer les plâtres en y mettant toute leur bonne volonté. Quant au lieu choisi, c’est à la MLC Belle-Isle que Castelrou’Scène va prendre son envol. Tout sauf un hasard. «Nous avons tous une histoire avec la MLC. La salle Gaston-Coûté a une âme!» estime Amaury Garnier. Pour Jacqueline Pion (Le Masque de Sganarelle), la fréquentation du festival ouvrira de nouvelles perspectives: «Nous allons mettre en place une boîte à idées, mais le premier objectif sera de perdurer.»
Pour attirer le public Castelrou’Scène va appliquer une politique tarifaire abordable à l’image du Pass festival (4 pièces) pour 25€! Mais pour l’heure il s’agit de bien frapper les trois coups le 15 novembre. Alors depuis février dernier, un groupe de travail de 5 à 6 membres issus des trois compagnies se retrouve une fois par mois pour poser les bases de ce nouveau rendez-vous. «C’est beaucoup d’échanges, de concertation et de prise de décisions collégiales. L’idée, c’est de dire au public : « Venez nombreux, venez voir, amusez-vous ! » Ce qu’on souhaite, c’est montrer la richesse des troupes locales et l’exigence que nous avons envers nous-même.»
Amusez-vous !
Sur la scène de la MLC, la chose va se traduire par la présentation d’une pièce de chaque troupe : « La bonne planque » pour le Masque de Sganarelle, « Le Prénom » pour la Table Ronde, « 13 à table » pour le Baz’Arts qui proposera également sa version de « Alice au pays des Merveilles », clin d’oeil en direction du jeune public. «Ce sera la dernière fois que nous la joueront, commente Alexandre au sujet d’Alice. « 13 à Table » est en revanche notre nouvelle pièce pour les deux saisons à venir.» Du côté du Masque de Sganarelle, « La bonne planque » s’est frottée à ses premiers spectateurs courant octobre. Pour sa part, Amaury Garnier ne cache pas que dans les rangs de la Table Ronde, l’émotion sera grande: «Nous profiterons du festival pour jouer la dernière du « Prénom ». Ce sera d’autant plus fort qu’une de nos comédiennes va également partir.» Les aléas d’une troupe amateur dans une petite ville de province.
D’une même voix, Jacqueline, Alexandre et Amaury expliquent encore comment ils ont pensé le déroulement du festival, «il a fallu composer avec la durée de nos pièces. Chacune de nos troupes a son propre public qui va être amené à voir autre chose. Nous avons fait en sorte de présenter différents styles, du boulevard, du théâtre jeunesse ; après tout dépend de ce que le spectateur recherche.» Tout ne sera peut-être pas parfait, mais encore une fois, il fallait oser renouer avec l’âge d’or du théâtre amateur. Nul doute que les autres troupes de l’agglomération viendront bientôt frapper à la porte du festival pour préparer l’édition 2026. Parmi les pistes envisagées, les organisateurs imaginent déjà une passerelle entre elles pour jouer des saynètes. «Nous voudrions mettre plus de coeur pour créer un spectacle de tous les comédiens…»À quelques jours de l’ouverture du festival, il ne manquait en fait qu’une seule chose à Alexandre Estève : «Un parrain ou une marraine pour donner de l’éclat à Castelrou’Scène.»
Festival Castelrou’Scène
du 15 au 17 novembre
MLC Belle-Isle à Châteauroux
Infos : www.castelrouscene.fr
Facebook : Castelrou’Scène
Toutes les dates dans l’agenda (ici).