Revivez l’épopée napoléonienne

Châteauroux va vivre son Week-end Impérial. Un rendez-vous attendu par les passionnés.

par Nicolas Tavarès

On peut être joaillier belge, parfaitement inconnu du grand public et se voir remettre les clés d’une ville le temps d’un week-end. C’est l’honneur que rendra Châteauroux à Jean-Gérald Larcin les 16 et 17 septembre prochains à l’occasion du Week-end Impérial. Car si l’habit ne fait pas le moine, le bicorne fait en revanche le Napoléon et en la matière, Jean-Gérald est une sommité. Voilà plus d’une vingtaine d’années qu’il est en effet reconnu dans le monde des reconstitueurs comme l’un des trois sosies officiels de Napoléon 1er. Au petit jeu des erreurs, le natif de Mons concède un demi-centimètre de plus que les 1,68m de son modèle et un léger embonpoint dont les spécialistes ne lui ont jamais tenu rigueur. Châteauroux l’avait déjà convié pour l’inauguration de la place Napoléon et lors de son premier Week-end Impérial en octobre 2021.

Au premier jour, l’édition avait été flamboyante, quelque 3000 spectateurs visitant le bivouac de Belle-Isle. C’était juste avant que la nuit castelroussine ne vire au Waterloo par la mauvaise grâce d’un orage qui noya le programme dominical et le bivouac avec. Jean-Gérald Larcin n’étant pas responsable de la pluie et du beau temps, il sera l’attraction de l’événement de cette fin d’été. Trois visites castelroussines en si peu de temps, c’est en soi beaucoup mieux que Napoléon lui-même qui n’a jamais mis les pieds dans la ville. Jean-Michel Lavaud, responsable régional du Souvenir Napoléonien le certifie : «Au plus près, l’empereur n’est passé qu’à La Ferté-Beauharnais, dans le Loir-et-Cher!» 93km si loin, si proche. Fort heureusement, la marque Ville impériale échoit à Châteauroux grâce au général Bertrand, fidèle parmi les fidèles de Napoléon, et enfant du Berry.

Napoléon est un joaillier belge.

Depuis 2018, Châteauroux valorise l’héritage d’Henri- Gatien Bertrand en organisant, entre autres, le Week-end Impérial. Dans les locaux de Châteauroux Events, maître d’oeuvre des festivités, Sophie Dejoie est en charge du dossier depuis maintenant six mois. En concertation avec le Souvenir Napoléonien, indispensable soutien à la manifestation, elle a préparé le programme dans ses moindres détails. L’événement cherchant le soleil d’Austerlitz plutôt qu’une débâcle météorologique, le rendez-vous a été avancé d’un mois au calendrier. De gros moyens ont été mis dans l’organisation. Ainsi quelque 150 reconstitueurs, un spectacle équestre, un défilé dans la vieille ville, des démonstrations de tirs au canon et au fusil, un marché de producteurs locaux, l’incontournable bivouac des grognards ou la possibilité de se faire photographier en uniforme d’époque s’annoncent pour que le Week-end Impérial soit haut en couleurs.

Un artificier réquisitionné.

Sophie Dejoie s’est d’ailleurs retrouvée confrontée à certaines contraintes d’intendance, obligée «de trouver des écuries (celles de la Garenne) disposant de boxs spécifiques pour héberger les étalons du spectacle équestre. Nous avons également dû faire appel à un artificier pour la gestion des stocks de poudre destinée au canon et aux fusils. C’est quelque chose de très réglementé.» Quand le souci du détail vous tient.Les passionnés n’en auront que plus de fierté à participer au rendez-vous castelroussin. Mais au fait, comment en vient-on à se piquer de la chose napoléonienne? Jean-Michel Lavaud tient un début de réponse : «Il faut déjà être un peu passionné d’Histoire. Pour ma part, cela remonte à 1961. J’étais scout et nous avions séjourné sur l’île d’Aix où l’on nous avait ouvert les portes de la maison de Napoléon.»

Il n’en fallait pas plus pour que Jean-Michel épouse la cause de l’empereur au-delà du raisonnable. Au printemps dernier, il a réalisé le voyage d’une vie en se rendant sur l’île de Sainte-Hélène pour commémorer la mort de Napoléon 1er le 5 du mois de mai. «Initialement, ce voyage était prévu en mai 2021, pour le bicentenaire de la mort de l’empereur. Le COVID était passé par là.» La délégation castelroussine a profité de son voyage pour jeter les bases d’un jumelage que le gouverneur de l’île de l’Atlantique sud a récemment validé. Chez le responsable du Souvenir Napoléonien, l’émotion est palpable. Un peu à l’image de ce qu’il a ressenti lors de ses voyages à «Austerlitz, un 2 décembre bien sûr, à Wagram, à Moscou. J’ai fait Waterloo aussi» dont il soutient, malicieux, que c’est bien une victoire! En revanche, il considère comme hérésie qu’un navire battant pavillon français ait participé aux commémorations de la bataille de Trafalgar. On peut rire de tout, mais chez les passionnés de Napoléon, il est des sujets sur lesquels on ne transige pas.

Week-end Impérial, les 16 & 17 septembre à Belle-Isle, Châteauroux

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