Une Coupe dans les têtes

Le Rallye de l’Indre retrouve Valençay avec l’espoir de battre un record de participation

Par Nicolas Tavarès

Les organisateurs du Rallye de l’Indre ont un rapport particulier à la Finale de la Coupe de France. À l’automne 2021, ils avaient transformé l’événement en parenthèse enchantée, organisant de main de maître l’édition castelroussine. Cette finale, l’ASA du Berry l’avait obtenue pour la seconde fois après 2008, privilège rare lorsque l’on se souvient que seules Tournus (1991, 1994, 1998) et La Rochelle (1992, 2014) jouaient jusque-là les cumulards. Le 30 septembre dernier, les locaux de NSL MotorSport à Châteauroux, recevaient la présentation du Rallye de l’Indre-Valençay (9-10 novembre) et il en fut souvent question, de la Finale. En premier lieu parce que des pilotes de l’Écurie berrichonne, Christophe Lucas, son fils Calvin ou Julie Plat, n’étaient plus qu’à trois semaines de leur participation à la finale de Nice (17-19 octobre) ; mais aussi parce qu’à l’intérieur de l’édition Valençay 2024, il y aura une « petite » Finale, celle du Challenge R1 (1.6l avec très peu de modifications), la « petite » catégorie du rallye. «Une chance pour nous» résume Joël Guérin, président de l’ASA du Berry.

Un effet domino pour l’Indre ?

Pour participer à la finale de la Coupe de France, les pilotes doivent marquer un certain nombre de points et cette chasse aux forts coefficients dès lors qu’il s’agit d’épreuves de 2e division s’ouvre le 8 septembre de l’année précédente. En clair, pour entrouvrir la porte de la finale de Lisieux 2025, les équipages peuvent glaner leurs premiers points à Épernay, Valençay ou Châtelaillon, théâtre du Rallye d’Automne (28 novembre). Vous suivez ? Joël Guérin apporte les derniers éclaircissements : «La disparition des Vins de Champagne peut inciter des pilotes, normands par exemple, à venir marquer des points dans l’Indre…» Pas folle, la guêpe !

Franck Michaud, président du comité d’organisation du Rallye de l’Indre-Valençay.

C’est aussi ce que se dit Franck Michaud, le président de l’Écurie berrichonne qui scrute attentivement les premiers engagements. «On espère dépasser les 100 participants, nous avions 99 partants à Argenton l’année dernière.» Dominique Gabillon, adjoint au maire de Valençay qui retrouve le Rallye de l’Indre pour la première fois depuis 2019 s’enflamma même : «On est au taquet pour vous accueillir. On espère dépasser les 134 concurrents record. Chez nous tout est prêt !» Côté organisation, «la mécanique est bien huilée»confirme Franck Michaud lors de la présentation. L’huile, ce sont notamment les communes traversées par le rallye qui la mettent dans le moteur.

Le harceleur baudrien

Christophe Lucas sur la spéciale nocturne du Rallye de l’Indre 2023.

Et à ce titre, partenaires, organisateurs et pilotes eurent ce soir-là la certitude qu’ils seraient bien reçus lors des spéciales de Baudres, nouvelle venue sur le parcours. Élu maire en 2020, Bruno Lessault est un fou de rallye : «Depuis que j’ai été élu, j’ai tout fait pour avoir le Rallye de l’Indre dans la commune.» Le truculent édile n’a pas ménagé sa peine et y a même gagné un surnom : le harceleur baudrien. Mais il a gagné et Baudres accueillera notamment l’espace VIP et deux spéciales le samedi.

Quentin Trochu et Julie Plat, de la finale de la Coupe de France aux spéciales indriennes.

Et les pilotes locaux, dans tout ça ? Trop focalisés sur la finale de la Coupe de France à Nice, ils ont du mal à se projeter sur le Rallye de l’Indre-Valençay. Julie Plat : «Je serai au départ, mais cette fois en tant que copilote. Avec Quentin (Trochu), nous inverserons les rôles par rapport à la finale de Nice (175e). L’objectif sera de prendre du plaisir et de signer une belle performance à domicile.» Même son de cloche chez Christophe Lucas : «Après la finale (138e), nous viendrons terminer l’année en beauté. On ne peut pas faire l’impasse ici ; le Rallye de l’Indre on le ferait avec n’importe quelle voiture. On visera la victoire de classe ou au moins un podium.»

Calvin Lucas, 78e lors de la finale de la Coupe de France à Nice, va retrouver les routes de l’Indre pour le plaisir.

Calvin (78e à Nice), le fiston, cherchera lui aussi à se faire plaisir parce que «Le Rallye de l’Indre, on ne peut pas le rater. Il y a des super spéciales, même si j’ai tendance à préférer les routes du côté d’Argenton.» Michel Morin, pour sa part, a inscrit à deux reprises son nom au palmarès de l’épreuve. Originaire de Bouges-le-Château, le pilote a trois spéciales tracées sous ses fenêtres. Suffisant pour sortir de sa retraite : «Après la finale de la Coupe de France 2021, j’avais tourné la page. J’ai fait une pause de deux ans. J’ai ressorti une grand-mère qui était au fond du garage : la Mitsubishi Évolution 7. Carole (son épouse et copilote, ndlr) sera avec moi, ça nous fera plaisir de revoir tout le monde.» Lui aussi s’oblige à parler de la Finale de la Coupe de France ; sans doute parce qu’il en a disputé sept et qu’en 2015 à Samer (Pas-de-Calais), Michel Morin avait terminé deuxième de l’épreuve ; la meilleure perf d’un pilote Indrien à ce niveau de la compétition !

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