Bouges réveille la féérie

À partir du 15 novembre et pour trois semaines, Fabrice Férin devient le seigneur du château

par Nicolas Tavarès

Savoir susciter l’impatience chez le visiteur est un art que le château de Bouges et Fabrice Férin maîtrisent à la perfection. Depuis 2016, un an sur deux à quelques semaines des fêtes de fin d’année, le site géré par le Centre des Monuments Nationaux s’associe à l’artisan fleuriste castelroussin. Ce partenariat convoque alors la magie de Noël en les murs du château. Une seule édition aura suffi pour que la manifestation trouve sa place au calendrier. «Parce qu’il fait rêver et que Fabrice Férin est un artiste en soi, ce rendez-vous est particulièrement attendu, souligne Elisabeth Braoun, administratrice du lieu. Cela fait partie de nos temps forts et nous y réalisons quasiment la fréquentation de l’année.» En 2022, plus de 10900 visiteurs avaient ainsi franchi les portes de cette demeure construite à partir du XVIIIe siècle et à laquelle Henry Viguier, directeur du BHV à Paris, et son épouse Renée donnèrent ses lettres de noblesse après l’avoir achetée au début du XXe siècle.

Après la traversée des jardins

Mais revenons à ce « Rêve de Noël » imaginé par Fabrice Férin. Il s’ouvrira le 15 novembre pour se refermer le 1er décembre, et succèdera à l’exposition « La traversée des jardins ». Pour tenir les délais, l’artisan fleuriste et son équipe de Jardin d’Ombres ont investi les lieux dès la mi-octobre et se sont mis au travail. Il leur fallait au moins cela pour procéder à la décoration de toutes les pièces : «Et c’est pour cette raison que l’on propose cette animation à ce moment de l’année. Pour Noël, nous devons être en boutique, à Châteauroux. C’est le moment où je dois préparer les décorations des boutiques et des intérieurs de maison. Mais le château de Bouges nous permet de mettre notre travail en valeur. On est là pour faire rêver les visiteurs dans un château à taille humaine qui n’est pas assez connu à mon goût. Ici, on me donne les clés à l’entrée et je les redonne en sortant», ponctue le fleuriste.

Difficile de dévoiler ce que sera « Rêve de Noël ». L’événement se vit avec les yeux, mais Fabrice Férin accepte d’en donner les grandes lignes : «Nous allons revenir à un Noël traditionnel avec beaucoup de rouge, de vert, de blanc ; une thématique très nature en tout cas.» Elle formera ainsi une transition naturelle vers un lieu emblématique du château de Bouges : l’Orangerie. Jardin d’Ombres y est associé avec la boutique Campagne en Ville pour transformer là encore l’endroit en écrin pour le marché de Noël.

L’Orangerie…cet écrin

Elisabeth Braoun : «Notre marché de Noël promeut le local autour de la gastronomie et de la décoration. Il y aura une dizaine de producteurs et d’artisans travaillant le cuir ou le tissu. On y proposera des chants de Noël aussi. Les visiteurs pourront également profiter des flâneries lumineuses, quelque chose de très contemplatif, un véritable tableau lumineux qui s’intègre au paysage.» L’occasion pour l’administratrice d’ouvrir une parenthèse et évoquer la particularité de Bouges, son parc à l’anglaise, son jardin à la française, «véritable invitation à la promenade et à la découverte.»

Et Elisabeth Braoun de reprendre : «Pendant longtemps au château de Bouges, il ne se passait rien à Noël. Nous avons d’abord commencé à décorer le château par nous-mêmes avec des chandelles.» Puis Fabrice Férin est arrivé. Début décembre, il repartira après avoir illuminé Bouges qui sera ouvert du 22 décembre au 5 janvier notamment pour « Contes et Histoires » (les 30 décembre et 3 janvier). Il faudra ensuite attendre mars 2025 pour que le château sorte de son sommeil et entame une nouvelle saison.

« Rêve de Noël » au Château de Bouges
Vendredis, samedis et dimanches
du 15 novembre au 1er décembre
www.chateau-bouges.fr

D’un château à l’autre

«L’histoire de Bouges n’est en rien comparable à celle de Valençay; à l’exception de Talleyrand bien sûr (propriétaire du château de Bouges de 1818 à 1826, ndlr). Nous traçons notre propre chemin en essayant d’être complémentaire » souligne Elisabeth Braoun lorsqu’on lui demande si Bouges ne pâtit pas de l’ombre du voisin valencéen. Des échanges existent entre les deux monuments afin de s’accorder sur les temps forts de chacun pour éviter qu’ils ne se chevauchent au calendrier. En cette fin d’année, une campagne promotionnelle est lancée à Bourges et le Centre des Monuments Nationaux vont cibler des influenceurs pour amener le château de Bouges dans la lumière.

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