Attractivité du territoire : fonçons !

Le Département de l’Indre met les moyens pour devenir terre d’accueil

par Nicolas Tavarès

Le département de l’Indre veut mettre tous ses atouts en avant pour attirer de nouveaux habitants. Le président Serge Descout s’est lancé dans une véritable croisade.

«Ce dossier sur l’attractivité du territoire, nous n’avons plus d’autre solution que de le mener à marche forcée ! C’est le plus important et je prends un plaisir incroyable à le porter. Oui, c’est excitant !» Serge Descout, président du Département de l’Indre, est littéralement habité par la défense de son territoire. Jusqu’à l’avoir défendu corps et âme lors de la visite du président Macron à Gargilesse et même à l’Élysée lorsqu’il y a été invité. Depuis 2017 et l’initialisation de cette opération visant à rendre l’Indre attractif, jamais la collectivité territoriale ne s’est imposée un tel rythme. Il faut dire que le président Descout s’appuie sur un argument choc : «En 8 ans, le département a perdu 14000 habitants. Il faut inverser la tendance !»

Alors aujourd’hui, le dossier est entré dans la dernière ligne droite, celle qui va mener à la création d’une agence d’attractivité du territoire et avec elle, un avenir plus radieux. Serge Descout l’appelle en tout cas de ses voeux. Pour en arriver là, un comité de pilotage (Copil) a été créé (octobre 2018), puis un premier forum de sensibilisation et d’information s’est tenu (novembre) avant que ne soit laissé au cabinet de conseil Futourism le soin de lancer une enquête publique pour un diagnostic précis (décembre). «Nous avions tablé sur 2500 réponses, nous en avons reçu 4300 !» se félicite le président du Département. De cet engouement a découlé une cascade de chiffres qui ont remisé au second plan les freins à l’attractivité (manque d’opportunités d’emplois, de services et notamment la désertification médicale, l’accessibilité au numérique…) Serge Descout les connaît par coeur et les martèle du poing : «Dix ateliers, 4 thèmes, plus de 1200 participants dans les comités et les forums, 165 propositions, 114 contributions. Clairement, les Indriens se sont appropriés peu à peu leur département.»

La création de l’agence était prévue pour septembre, «elle le sera en juin. Le chantier est plus qu’avancé, prévient le président du Département. Et je suis convaincu qu’il faut oser confier les clés de la stratégie d’attractivité territoriale à un ou une chef d’entreprise. Mais surtout, que l’on se lance et que l’on parte pour les cinq-six ans à venir. Nous avons les moyens humains et financiers pour.»

La voix de Michel Denisot

Le consensus semble général, Serge Descout avouant qu’il n’y a aucune arrière pensée politique derrière le projet. «La réussite sera collective. Les élus de la majorité, mais aussi de la minorité ont tous dit « On suit ! » Lors de la tenue des dix ateliers, d’ailleurs, jamais il n’y a eu la moindre critique. Ce temps est maintenant dépassé.»

Concrètement, le Département a déjà commandé la réalisation d’un film promotionnel durant l’été : «Quand il y a une belle lumière, de belles couleurs. C’est une demande des chefs d’entreprises qui souhaitaient disposer d’un outil capable d’attirer les gens dans l’Indre. Michel Denisot a spontanément proposé de poser sa voix sur le film.» Une consultation porte également sur la création d’une marque Indre.

«Faisons preuve d’imagination et d’audace, s’enflamme le Président. Nous avons des atouts. Là encore, que les Indriens se réapproprient leur territoire.» Se faisant VRP de l’Indre, Serge Descout nous raccompagne en insistant : «On compte aussi sur vous !» Nous sommes tous des ambassadeurs de l’Indre en somme.

«Prêts à se battre pour cette cause !»
Jean-Christian Fraiscinet (Christian, des Bodin’s)


Présent dans le public à la salle Gaston-Couté pour le premier comité d’attractivité en février dernier ; témoin lors du 2e forum à Gaston-Petit en avril, Jean-Christian Fraiscinet (Christian des Bodin’s) n’est évidemment pas insensible à la démarche du Département de l’Indre. «Nous avions été sollicités pour faire de petites vidéos dans lesquelles nous vantions les mérites de l’Indre. J’ai été invité en tant que témoin pour, notamment, expliquer le fonctionnement de la ferme-théâtre de Bellevue et surtout dire que l’on peut parfaitement continuer à vivre dans l’Indre et mener sa carrière professionnelle. L’attractivité : cette cause nous plaît, on est prêt à se battre pour elle. Mais je crois qu’il y a d’abord une vraie réflexion politique à mener. Nous avons plein d’idées que nous souhaitons encore faire mûrir. Nous sommes très touchés que l’on fasse appel aux Bodin’s. À partir de septembre prochain, nous allons commencer le tournage de notre nouveau film. L’histoire nous emmènera à l’étranger, mais pour la partie du scénario qui se déroule en France, c’est dans l’Indre que nous tournerons. Nous voulions aborder le thème de la désertification des territoires. Ici, il y a tout pour réaliser un long métrage qui parlerait de l’Indre positivement, en n’étant surtout pas souffreteux !»

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