Boules de Noël sur le Fenioux
L’AC Bas-Berry boucle l’année sportive 2023 sur le vélodrome de Bourges.
par Nicolas Tavarès
À Issoudun, ce n’est un secret pour personne, la piste est inscrite dans l’ADN de l’AC Bas-Berry cyclisme. Prendre sa licence au club s’accompagne immanquablement de la découverte de la discipline. Parce que Roger Hervouet, le président issoldunois, son fils Éric et les éducateurs locaux savent combien la piste est une formidable école. En attestent les résultats de purs produits locaux : Kévin Sireau et Morgan Lamoisson, hier ; Nathanael Boutron aujourd’hui, tous arrivés discrètement sur les cale-pieds et qui ont ensuite récolté les fruits dorés de la réussite. Pour Sireau, on vous parle de médailles d’argent olympiques tout de même ! Il faut enfin avoir vu le vénérable Roger sortir son derny (une sorte de petite mobylette dont on se sert pour entraîner les coureurs ou donner le tempo de l’épreuve de keirin, ndlr) pour comprendre que dès qu’il s’agit de tourner dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, l’AC Bas-Berry prend son rôle très à coeur.
La piste, cette formidable école
Si les dirigeants issoldunois réclament exemplarité et exigence de la part de la jeune garde rouge, ils mettent à profit ces mêmes critères au service des organisations dont ils ont la charge. La chose se vérifiera le samedi 23 décembre avec la tenue du GP Fenioux-Souvenir Malard, épreuve organisée par les Issoldunois sur le vélodrome de Bourges. Aussi surprenant que ce soit à cette époque de l’année, elle va réunir un plateau d’exception. Jusqu’à l’année dernière, le rendez-vous avait tout du gala. Cette année, son déplacement d’une semaine au calendrier, deux jours avant Noël, laissait croire que le GP Fenioux n’échapperait pas à sa condition d’épreuve sans enjeu. Sauf que ce voyage dans le temps calendaire positionne la petite fête de fin d’année à dix jours des championnats de France au Vélodrome national de Saint-Quentin-en- Yvelines (4 au 7 janvier 2024). Et ça, ça change tout.
Cela fait même les affaires d’Éric Hervouet : «C’était d’abord une contrainte ; nous n’aurions pas organisé le Grand Prix s’il n’y avait eu de la place que le 24 décembre. Si ça reste un gala, ce sera malgré tout une épreuve de très haut niveau. Donc oui, nous sommes très contents de cette date qui constituera un test grandeur nature pour les coureurs.» Une occasion que ne laisseront pas passer les membres des collectifs élites piste comme le Fenioux Team Piste ou le Track Team Arc Alpin qui déploieront de solides arguments. Marc Sarreau, le routier-sprinter d’Ag2r de retour chez Groupama FDJ est annoncé avec Nicolas Hamon ou la championne d’Europe Léane Tabu. «Nous proposerons des tableaux de 20 coureurs et quatre épreuves : scratch, madison, élimination et course aux points, prévient Éric Hervouet. Notre objectif est de réunir le plateau le plus riche possible pour conquérir le public.»
Les France dix jours après
À charge pour les champions d’assurer le spectacle (gratuit), chose relativement aisée sur un anneau surtout si on s’appelle Nathanael Boutron (sur la photo, en maillot bleu blanc rouge). Manquer le GP Fenioux? Impossible pour lui. «C’est très important pour le club et puis il arrive à dix jours des France. Ce sera donc une répétition générale.» Surtout, le triple champion de France (course aux points cadets 2022 et junior 2023, relais mixte sur route 2023) s’apprête à quitter le nid issoldunois. Le jeune homme intègre la catégorie espoir et c’est à Limoges (Nationale 2) qu’il a choisi de poursuivre son apprentissage. Il fera donc ses adieux au maillot qui l’a vu grandir. «Le club de Limoges n’était pas très loin d’Issoudun où je suis en DUT logistique. Je voulais commencer en Nationale 2 plutôt qu’à l’étage au-dessus.»
Membre de l’équipe de France junior piste cette année, il a alterné avec la route et convient «vouloir aller le plus loin possible en se faisant plaisir. Je suis meilleur sur la piste, mais j’aime la route et les deux disciplines se complètent bien.» Pour intégrer le groupe tricolore chez les espoirs, le jeune coureur entend aller chercher quelques résultats. On ne saurait trop conseiller à ceux qui n’ont pas encore vu son agilité sur un anneau de rejoindre Bourges fin décembre. Ils auront tout loisir d’assister à la course aux points où Boutron excelle : «C’est un mélange de stratégie et d’endurance ; ça me correspond bien.»Avec le GP Fenioux, l’AC Bas-Berry bouclera l’année après les 6 heures de Bourges (novembre) et l’Amitiés Piste (décembre). «Je rêve d’organiser des 2 ou 3 jours en classe 2 à l’image des 4 jours de Genève. Attirer le public passe de toute façon par l’augmentation de la fréquence des épreuves.» Le 23 décembre, l’AC Bas-Berry pourrait bien adresser un clin d’oeil à la Suisse : le speaker des 4 jours de Genève, Emmanuel Chaussard, a été approché pour faire vivre la course sur l’anneau berruyer…