C’était la première séance

Le 11 septembre 1920 ouvrait l’Apollo. 100 après, le cinéma sera en fête

par Nicolas Tavarès

L’Apollo souffle ses cent bougies le temps d’un week-end anniversaire. Expo, cabaret, séances non-stop : tout le monde est invité à venir souffler les bougies du vénérable cinéma.

On a connu Camille Girard plus serein. Mais pour le programmateur du cinéma l’Apollo, 2020 n’est décidément pas une année comme les autres. «Peut-être aurions-nous dû fêter les 101 ans de l’Apollo…» Sauf que la culture doit se réinventer. Relever les défis fait donc partie des figures imposées. Dans un laps de temps plus que réduit – la salle d’art et d’essai castelroussine a rouvert le 22 juin -, Camille Girard (photo ci-dessus) a donc tracé les grandes lignes des festivités des 100 ans de l’Apollo et a concocté un programme qui devrait s’attirer les faveurs d’un large public. On ne peut que lui souhaiter. D’abord parce que l’Apollo est une institution cinématographique dans la cité; également parce que du 11 au 13 septembre, ce sera gâteau, cerise dessus et supplément crème chantilly ! «Dans un premier temps, nous avions une imposition : la date, raconte Camille. L’Apollo a proposé sa première séance le 11 septembre 1920. Même si cela semblait inimaginable de fêter l’anniversaire cette année alors que nous rouvrions seulement en juin, nous avions beaucoup d’ambition.»

Au début de l’été – «une période où l’on part habituellement avec la satisfaction du devoir accompli pendant la saison» -, les idées sont tombées sur une page blanche. Le scénario pensé pendant l’hiver devait s’adapter à une période trouble. Au bout du compte et de façon triviale, disons que Camille Girard et les équipes de l’Apollo vont offrir une affiche qui a de la gueule. Articulée autour de trois axes : «L’Apollo est un cinéma d’art et d’essai depuis 20 ans, mais tout Châteauroux n’y vient pas. Il nous semblait donc important de lancer les festivités dans un endroit où, en revanche, le grand public se rend régulièrement.» Ce sera la médiathèque Équinoxe, théâtre d’une exposition interactive et ludique. Le 3 septembre, un pan de l’histoire du cinéma sera dévoilé grâce au fonds de Bruno Bouchard, collectionneur et déposant à la Cinémathèque française.

Les années 50 à 4 heures du mat’

Le vendredi 11 septembre, les fantômes du passé s’empareront de l’Apollo avec une soirée concoctée par le Caboulot Tracté (lire ci-dessous), première partie d’une avant-première surprise. «Nous envisagions quelque chose dans l’esprit de l’Apollo d’il y a cent ans quand une séance durait trois heures avec actualités, attractions et projections, mais sans que ce soit muséal.»

Arrivera ensuite un long week-end de fiançailles avec la toile. À partir de 11 h le samedi 12, les spectateurs pourront se lancer dans un marathon cinématographique aux tarifs attractifs (4 € la séance, 30 € le pass week-end) : «Un film par décennie en partant des années 2010!» « La leçon de piano », « Retour vers le futur », « Les Mariés de l’an 2 » ou « Boudu sauvé des eaux » figurent notamment dans une liste de dix films marquants. «On devrait en être aux années 60 vers 1 h du matin, les années 50 à 4 h» dévoile un Camille Girard enfin ragaillardi. Au bout de 100 ans, on apprend à être plus philosophe.

Cinéma l’Apollo
4, rue Albert-1er à Châteauroux
du 11 au 13 septembre

Le Caboulot Tracté fait « attraction(s) »

Un voyage dans le temps, dans l’esprit du cinéma de Grand Papa… Le décor est planté. Le vendredi 11 septembre, le coup d’envoi des 100 ans de l’Apollo sera festif, décalé et surtout rondement mené par le Caboulot Tracté à qui Camille Girard a confié les clés de la salle castelroussine. Le collectif est né il y a 13 ans, mais depuis six ans, il est passé maître dans l’art d’offrir un spectacle cabaret collant parfaitement au cahier des charges des festivités de l’Apollo. Mieux, Marc Aubert, l’une de ses têtes pensantes, a un temps été projectionniste en ces lieux. S’appuyant sur quelques textes bien sentis de Maurice Brimbal, père-fondateur de l’Apollo, Marc a profité de la résidence d’été du Caboulot, celle qui préparait le nouveau spectacle automnal, pour concocter une animation qui n’engendrera pas la monotonie. Pas question de dévoiler la trame de la soirée du 11 septembre, «on peut simplement dire que deux chanteurs et deux artistes circassiens du Caboulot Tracté seront présents. Il faut s’adapter aux contraintes de la salle, mais nous allons puiser dans les images d’archives et réaliser des interventions liées aux 100 ans de la salle.» « Attractions », une heure de spectacle cabaret repensé par le Caboulot Tracté. Incontournable, forcément.

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