FGI, l’attraction des astres

Depuis 1989, le Festival Guitare Issoudun est une référence nationale.

par Nicolas Tavarès

L’air de rien, il a bien grandi, ce petit Festival Guitare Issoudun né en 1989. D’ailleurs, toute l’équipe entourant Gérard Sadois et Alex Costanzo (photo) va vous en convaincre à l’heure où s’annonce la 35e édition du 2 au 4 novembre. Le FGI, c’est «une formule qui tient la route. Un modèle qui fonctionne très bien» se félicite le grand moustachu. Tout y est en effet réuni pour que le grand public, fait pour partie de passionnés pour ne pas dire d’esthètes, le décline à l’envi. Car si Issoudun est devenu une place forte de la guitare dans l’Hexagone, c’est parce que son programme de novembre est particulièrement dense. Concerts à la maison dans la semaine précédant l’événement, « aft’heures » électriques à La Paix et acoustiques au Bon Libanais pour terminer la soirée, master-class au contact de « gratteux » de talent, Guitar’Broc pour dénicher la pièce rare, salon des luthiers pour les amoureux du beau et de l’artistique… Et puis bien sûr, les concerts (18 en tout) qui pimentent le FGI du Dadgad Café à l’auditorium du Centre des Congrès en passant par le Centre culturel Albert-Camus.

Un cap a été franchi

«Nous avons toujours le même contenant ; on change simplement le contenu» plaisante Alex Costanzo pour résumer le fonctionnement du FGI. Les organisateurs sont donc rodés et ont même trouvé un côté positif au COVID qui les avait privés du festival en 2020 : «Le confinement nous a confortés dans l’idée qu’il n’y avait plus besoin de faire réunions sur réunions. Désormais on en fait quatre dans l’année et quand on se voit, comme chacun sait ce qu’il a à faire, c’est pour un point rapide et ensuite boire un coup !» sourit le duo. «On a quand même des coups de chaud pour le choix des artistes, avoue Alex. Il peut y avoir débat, mais on trouve toujours des solutions. Avec le temps, maintenant, on est connu.» Gérard reprend la balle au bond: «On a franchi un cap. Nous sommes devenus attractifs pour le territoire comme on dit.» Des jeunes dans l’organisation. Le Festival Guitare Issoudun génère des retombées économiques certaines.

Gérard Sadois a eu les poils

Presqu’aussi nombreuses, en fait, que les petites anecdotes qui jalonnent la grande histoire du FGI. L’épisode Francis Cabrel (lire par ailleurs) n’est pas le moindre. Sadois et Costanzo avaient savamment orchestré les fuites autour de la venue du plus célèbre citoyen d’Astaffort. «Quand il est apparu sur scène et qu’il a commencé à parler, j’avais des frissons. On a pris sa présence comme une reconnaissance pour le festival.» Ce jour-là, Gérard Sadois n’a pas seulement eu « les poils », il a compris que la machine FGI filait grand train sur les rails de la réussite avec une conséquence à faire pâlir d’envie le milieu associatif local : «Nous avons toujours le feu ardent, et nous sommes poussés par les jeunes qui nous ont rejoint dans l’organisation. Ce sont des proches, des gens passés par le club guitare de la Meli…» Le festival ne connait donc pas la crise. La seule ombre au tableau, l’incongruité que personne ne s’explique, pas même Alex, bassiste de Acoustic Puzzle, c’est que Gérard ne se soit jamais essayé à la guitare. «Je ne sais pas en jouer. Je vais même être honnête : ce n’est pas l’instrument que je préfère. Pourtant il y a une énorme fierté à organiser le Festival Guitare Issoudun

Festival Guitare Issoudun
du 2 au 4 novembre (lire agenda)

Axel Bauer après Francis Cabrel


Il y a un an, le FGI accueillait Francis Cabrel (voir ici), arrivé au festival comme quelqu’un qui aurait aperçu la lumière de l’auditorium et serait entré par hasard. En fait de visite surprise, Gérard Sadois et Alex Costanzo confessent que la venue de Cabrel à Issoudun était un coup préparé de longue date. «Le premier contact avait eu lieu en 2019. Nous avons une connexion forte avec les gens du festival « Acoustic Guitare Rendez-Vous » d’Astaffort où vit Cabrel. Son luthier est également un habitué de notre salon. Au début de l’année 2022, Cabrel avait demandé à connaître les dates du festival pour bloquer son agenda. Il venait pour une masterclass ; ça a été un moment magique. Les gens présents ont compris qu’ils ne revivraient jamais ça» se rappelle Gérard Sadois. Cette année, la tête d’affiche du FGI se nomme Axel Bauer. Tout sauf un hasard, là encore, puisque derrière l’interprète de Cargo se cache un guitariste réputé. «Pour nous il est 50% chanteur, 50% guitariste, concède Alex Costanzo. C’est un concert que nous organisons en partenariat avec le Mupop de Montluçon où Axel Bauer sera passé une semaine plus tôt. Il présente son dernier album, « Radio Londres » en partie réalisé par François Poggio, qui est d’Issoudun.» Le monde est décidément tout petit.

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