Ici comme à La Maisonnette
L’annexe d’Équinoxe est une discrète salle de création artistique
par Nicolas Tavarès
À une encablure de La Grande Salle, Équinoxe-La Maisonnette offre un terreau fertile à la création artistique.
San Francisco avait sa maison bleue, Équinoxe a sa Maisonnette. Elle n’est pas adossée à une colline de Châteauroux, il n’y a que l’avenue Charles de Gaulle à traverser pour la trouver. L’entrée de La Maisonnette en question est au début de la rue Raspail. L’endroit, tranquille, sied à merveille à ce pour quoi il a été fait. Pendant longtemps, ce fut une salle de sport où l’on transpirait en soulevant de la fonte. Aujourd’hui la culture y est plus que jamais présente. Moins physique (quoi que…), mais plus cérébrale.
La Maisonnette est un outil autant qu’un cocon, «une salle de rodage de spectacle, d’atelier de formation ou de réunion pour les équipes d’Équinoxe, détaille Jérôme Montchal, directeur de la scène nationale. Elle a aussi vocation à offrir une opportunité aux artistes qui bénéficient là d’un bon endroit pour répéter en plateau ou s’isoler pour un travail à la table.» En novembre, le collectif du Cirque Pop s’est ainsi invité en résidence. Avant lui, Arnoud Samba, de la Compagnie Noura, avait profité de la salle pour y peaufiner sa dernière création, « Instinct ». «J’y ai fait deux semaines de résidence en deux fois, rappelle le danseur chorégraphe congolais. La Maisonnette, c’est un véritable soutien de la part d’Équinoxe. Travailler avec la scène nationale, c’est une chance pour moi. Le lieu est idéal pour effectuer des recherches. Ce côté intimiste de la salle m’a permis de trouver l’inspiration. On ne se croit pas à Châteauroux même si, parfois, on entend les sirènes des ambulances qui filent vers l’hôpital» lâche Arnoud dans un éclat de rire.
Des résidences, donc, mais également des passages éclairs «pour des représentations à destination de publics restreints compte tenu de la taille du lieu» note Jérôme Montchal. Ainsi, début novembre, Guillaume Gras (Cie À Table !) devait-il y jouer « Un ennemi du peuple » «devant un public de professionnels. Avec la crise sanitaire, sa création a manqué de visibilité et, à ses frais, mais avec notre soutien, il souhaitait proposer sa pièce à des programmateurs.» Las, le confinement est tombé, repoussant le rendez-vous. Au début de l’échange, Jérôme Montchal avait glissé une phrase presqu’anodine. Elle résumait pourtant parfaitement le rôle de La Maisonnette : «Elle prend toute sa place dans le processus de création artistique et dans le tissu local culturel.»
