Tristesse et sensualité tango

En confinement, Sebastian Escobar partage virtuellement sa passion

par Nicolas Tavarès

Même en période de Covid, l’Argentin Sebastian Escobar parvient à entraîner ses élèves dans l’univers du tango.

Georges Clémenceau, ancien président du Conseil, savait sans doute de quoi il en retournait lorsqu’il lâcha : «Le tango, des figures qui s’ennuient et des derrières qui s’amusent…» La saillie du « Père la victoire » tirera sans doute un sourire à Sebastian Escobar. Car le tango, c’est sa vie et l’enfant d’Almagro, berceau du tango argentin à Buenos-Aires, sait combien la sensualité de cette danse fait chavirer les esprits. À 40 ans, Sebastian a fait du tango son métier. Danseur du ballet national argentin, il a débarqué en France il y a 20 ans. Un an à Paris, près de 20 à Limoges et depuis une paire d’années, Châteauroux.

En temps normal, le professeur distille ses leçons de Paris à Périgueux, de Limoges à Rouen en passant par Châteauroux. Ses cours sont comme l’agenda : bien remplis. Le confinement l’a toutefois obligé à revoir sa copie. «J’avais ouvert un groupe Facebook dans lequel je déposais un résumé de mes cours pour mes élèves, comme un outil pédagogique. Mais avec le confinement, il a fallu s’adapter. Je n’avais absolument pas prévu d’utiliser internet pour proposer des cours.» Concrètement, les lives qu’il propose sont réalisés au 9 Cube de Châteauroux où Sebastian dirige ses leçons en compagnie de Lydie Ballereau, sa compagne et cavalière pour l’occasion. «Nous travaillons essentiellement la technique puisque sur les lives, ce sont généralement des personnes seules qui sont présentes. La technique, c’est un aspect que je n’avais pas l’habitude d’explorer pendant les cours. J’ai commencé à danser à 6 ans et cette technique que j’ai apprise très tôt, ça n’intéresse pas forcément les gens. Ils viennent surtout assister à mes cours pour rencontrer du monde.»

Le tango comme lien social, Sebastian ne dira surtout pas le contraire lui qui avait pour dessein initial «d’ouvrir un club de tango comme on en trouve à Buenos-Aires lorsque je suis arrivé à Paris. Mais il y avait évidemment un décalage et en France, il manque cette culture argentine.» Ce sera donc les cours à la Française et tant pis si le côté charnel du tango y perd en intensité. Sebastian se chargera toutefois d’apporter sa touche personnelle en jouant sur les canons traditionnels du danseur de tango.

Sa réputation n’est plus à faire, mais Sebastian Escobar s’est découvert de nouveaux adeptes pendant les confinements, «de nouveaux abonnés via les live qui sont gratuits (comptez 30€/an d’adhésion et 10€ pour un cours en présentiel, ndlr) et où je peux avoir jusqu’à 250 élèves.» Qui découvrent que les derrières s’y amusent et les figures ne s’ennuient pas.

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