La fin de l’incroyable tournée

Le rideau va tomber sur les Bodin’s Grandeur Nature, de retour à Déols

par Nicolas Tavarès

Après sept ans de tournée triomphale, le spectacle les Bodin’s Grandeur Nature tire sa révérence. Il fera une dernière halte au M.A.CH 36 en février avant le grand final à Nantes.

Le 29 avril prochain Vincent Dubois, Jean-Christian Fraiscinet et toute leur troupe joueront l’ultime représentation des Bodin’s Grandeur Nature au Zénith de Nantes. Ils quitteront alors la scène avec panache, en direct sur M6, à l’endroit même où leur tournée a commencé en septembre 2015. Les Bodin’s sont désormais un peu comme chez eux à Nantes puisqu’ils y ont joué à 52 reprises dont une, déjà, diffusée en direct à la télévision et vue par 4,7 millions de téléspectateurs. Rien que pour ça, la Maria mériterait amplement les clés de la ville et le titre de Lady de Nantes.

Dubois et Fraiscinet, eux, n’imaginaient pas que le courant ligérien les porterait aussi loin. Sept ans de tournée, 500 Zénith, plus de 1,5 million de spectateurs. Grandeur Nature frisait la démesure pour un spectacle du genre avec ses 25 tonnes de décor promenées dans une dizaine de semi-remorques ; il a pourtant mené les Bodin’s vers les sommets. «Nous avions répété le spectacle au M.A.CH 36 de Déols puis il a été créé à Nantes. Au départ, nous ne partions que pour le jouer une seule saison, se souvient Jean-Christian Fraiscinet. En fait, le producteur du spectacle nous a incité à continuer au moins six mois après la première année.» Il s’agissait de rentabiliser l’investissement. Mais un heureux hasard a mis Les Bodin’s sur la route d’un incroyable succès.

Un super attaché de presse

Jean-Christian Fraiscinet au naturel dans les rues du vieux Châteauroux

«Un super attaché de presse nous a fait entrer chez Patrick Sébastien dans « Les années bonheur ». Pour l’occasion, il avait fallu créer trois sketchs ; Patrick Sébastien en a choisi un que l’on présentait en toute fin d’émission. Il nous a fait venir à sa table quelques minutes pour nous présenter et là, on a improvisé et il est parti dans un fou rire. Dans l’émission suivante on se retrouvait à nouveau à sa table mais cette fois pour toute la durée de l’émission!» L’audience est au rendez-vous ; les Bodin’s viennent de décrocher le jackpot et une notoriété nationale. 

«Du jour au lendemain on passe de 800 à 20 000 réservations par semaine. Jusque-là on remplissait les salles grâce au bouche à oreille. La première année, on jouait plutôt dans notre secteur géographique. Après on est allé partout en France. Dans l’est et même à Marseille où on a joué plusieurs dates!» En sept ans, Les Bodin’s ont tout connu : des fous rires, évidemment ; un raté au Palais des Sports de Paris «où la scène était comme dans un creux. Avec notre décor, c’était compliqué. Au bout de trente minutes, on a commencé à entendre le public crier : «On ne voit rien!». Ils ont été obligés de déplacer les gens pour qu’on puisse jouer.»

À la manière des chansonniers

Et puis il y a ce 13 novembre 2015 de sinistre mémoire lorsqu’à l’entracte le régisseur leur annonce qu’il vient d’y avoir un attentat au Bataclan. «Le lendemain, on s’est posé la question de savoir s’il fallait jouer le spectacle : à un moment, Maria fait sauter ses taupes à la dynamite. Alors avoir une explosion dans une salle de spectacle à ce moment-là…»

Sept saisons durant, Grandeur Nature a toujours rebondi sur l’actualité. C’est même devenu la marque de fabrique de Maria et Christian. «Grandeur Nature a changé notre façon de travailler, poursuit Jean-Christian. Avant, nous écrivions à la virgule près. En humour, l’actualité, c’est une question de rythme. Lorsque nous partons sur une date, nous voyageons tous les deux avec Vincent. Nous écrivons un peu à la manière des chansonniers et arrivés sur place, on fait part des modifications aux membres de la troupe.»

En avril, Vincent Dubois et Jean- Christian Fraiscinet, amis de 30 ans, vont tourner une page de leur vie artistique. Lors du confinement, en 2020, les deux compères s’étaient essayés sur des projets personnels. « La Fine équipe » à Villentrois (la saison 2, du 1er au 17 juin prochains), pour l’un, qui verrait bien cette fresque historique tourner à son tour sur les routes de France et de Navarre ; un retour à la chanson en compagnie de l’accordéoniste Didier Buisson pour l’autre.

La Fine équipe en juin

Mais c’est une fois encore ensemble qu’ils envisagent l’avenir. «Nous venons de travailler sur une émission pour la télé belge avec les frères Taloche; on va retrouver Frédéric Forestier, le réalisateur du film « Les Bodin’s en Thaïlande » pour un projet et nous allons sans doute repartir sur un nouveau spectacle mais cette fois plus léger en structure. J’adorerais jouer dans un théâtre à l’italienne. Il faut juste que nous trouvions une intrigue.»

Les Bodin’s Grandeur Nature feront une dernière halte au M.A.CH 36 de Déols (10 au 12 février). Ensuite viendra l’ultime représentation à Nantes et «le temps des larmes, une sorte de deuil. On jouera encore le spectacle à la ferme de Descartes. Mais plus dans les Zénith. On se sera quand même pas mal démerdés non?»

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