Le Dakar revient à Châteauroux

La Hubert Auriol Classic reprend le parcours de l’ancienne Nationale 20

par Nicolas Tavarès

Châteauroux va revivre les grandes heures du Dakar historique avec le passage d’un rallye historique. Jean-Christophe Vernet en sera le chef d’orchestre local. Souvenirs de passionné!

Évoquer l’édition du Dakar au Chili 2013, du Pérou, de l’Argentine ou de l’Arabie Saoudite depuis 2020 ne suscitera rien chez Jean-Christophe Vernet, sinon du dédain. En revanche, proposez-lui d’ouvrir sa collection d’albums photos du rallye Paris-Dakar de 1983 à 1990 ou sollicitez ses souvenirs pour parler de la longue attente sur le bord de l’ancienne Nationale 20, les matins de jour de l’An en compagnie de son père, alors là ses yeux se mettront à briller.

Pour le Castelroussin, il n’existe en effet qu’un seul Dakar, celui de Thierry Sabine et des pionniers des années 80, les frères Marreau, Cyril Neveu ou le regretté Hubert Auriol. Tous s’élançaient depuis l’esplanade du château de Versailles le 1er janvier et descendaient la 20 jusqu’à Sète où les attendait le ferry à destination du continent africain. Des nostalgiques de cette époque, il en reste beaucoup.

Ils se donnent rendez-vous virtuellement sur le site Dakardantan. Les 8 et 9 octobre prochains, sous la houlette de Philippe Vassard, 11 participations moto, et l’éditeur Alexandre Pierquet, certains d’entre eux reprendront la route pour un rallye empruntant la descente mythique. Ils l’ont baptisé la Hubert Auriol Classic et elle fera étape à Châteauroux, désigné halte déjeuner le samedi 8 sous la bulle de Belle-Isle. C’est à Jean-Christophe Vernet que les organisateurs ont confié les clés du camion pour la réception des participants. On ne pouvait pas faire mieux. Petit-fils du créateur de la Brocante des Marins, animateur du groupe Facebook «Châteauroux photos d’hier» où il rassemble les vieux clichés de la cité, Jean-Christophe voue en effet une passion sans borne au Dakar classique comme il l’appelle.

«Avec mon père, on se positionnait au bord de la Nationale 20 où se dressent aujourd’hui les concessions automobiles. On avait deux boitiers argentiques et on mitraillait. En 1985, comme il y avait beaucoup trop de monde sur le bord des routes pour le passages des concurrents, les organisateurs avaient décidé d’installer un point de contrôle à Belle-Isle. J’avais un pass, j’étais au pied du podium. Avec mon père, on avait acheté de la pellicule au mètre, on prenait les clichés et on développait dans la salle de bain. Il en reste des milliers de photos.»

Amoureux de sa ville

Jean-Christophe les a évidemment partagées sur Dakardantan et c’est là que Philippe Vassard l’a repéré. «En novembre dernier, il m’a demandé si j’étais OK pour accueillir l’épreuve et organiser le casse-croûte.» Demandez à un aveugle s’il veut voir… Le Castelroussin ne s’est pas fait prier et s’est mis en quatre pour que Châteauroux soit digne de l’honneur que lui font les anciens du Dakar. «À la base j’étais juste chargé du casse-croûte, mais je suis un amoureux de ma région et de ma ville. Je veux que les participants en gardent un bon souvenir.» Jean-Christophe a donc sollicité l’Office de Tourisme et l’Agence d’attractivité de l’Indre. L’association des Charcutiers de l’Indre, elle, se chargera de remplir les assiettes et l’écurie Terre du Berry sera aussi de la partie.

Une centaine de motos, une soixantaine d’autos et peut-être quelques camions sont attendus qui répondent tous au cahier des charges : ne peuvent participer que les véhicules de 1979 à 1994. Les répliques à l’identique sont tolérées pour une première édition qui aura Henri Pescarolo pour parrain. Jean-Christophe a évidemment prévu une exposition. Dans sa quête de traces du passé, il a retrouvé une planche à dessin sur laquelle des lycéens d’Argenton avaient préparé la maquette pour la décoration de la bâche du camion n°376 qui avait terminé 16e en 1982. «C’est devenu une sorte de fil rouge.» Il le sait, l’émotion va le submerger quand arriveront les premiers véhicules.

L’organisation l’a convié à se joindre au convoi pour aller jusqu’à Sète une fois l’étape achevée. «Ce sera un peu un rêve de gosse qui va se réaliser pour moi qui n’ai jamais fait le Dakar. En 1987, je passais mon brevet de chauffeur poids lourds. Il m’avait manqué 10000 francs (environ 2700€) pour en être…»

Hubert Auriol Classic
le 8 octobre à Belle-Isle

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