« Le Grand Bain » version NCC

La natation artistique reprend des couleurs au Nautic club castelroussin

par Nicolas Tavarès

Encore novices dans la discipline, de jeunes castelroussines se frottent à l’exigeante natation artistique. En ligne de mire un premier gala au printemps. La compétition viendra plus tard.

Il fut un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître où, pour le grand public, la natation synchronisée renvoyait à Muriel Hermine, multiple championne d’Europe dans les années 80, puis plus tard à Virginie Dedieu, triple championne du monde et bronzée aux Jeux Olympiques de Sydney. Mais nous voilà contraints de faire table rase du passé et de retenir les mots de Fanny Closson, l’entraîneure du Nautic club castelroussin (NCC): «On ne parle plus de natation synchronisée depuis trois ou quatre ans, mais de natation artistique!» Va pour l’artistique alors puisque c’est justement le sujet qui nous intéresse ici.

Au sein du club présidé par Christophe Le Bris, la discipline est en effet en reconstruction : «Notre section artistique est née en 2019 sous l’impulsion d’Anne-Laure Mesnières, se remémore le président. Mais elle a quitté le département pour raisons professionnelles et ce départ a mis en péril la discipline d’autant que nous ne disposions plus d’encadrant diplômé.»

Une rencontre fortuite va toutefois tirer le club castelroussin de ce mauvais pas. «En juin dernier, à quelques jours de prendre la décision de fermer la section, j’ai rencontré FannyClosson à Balsan’éo. Elle était là comme cliente, mais j’ai très vite vu son aptitude dans l’eau et la qualité de ses appuis.» Christophe Le Bris entame la conversation. Fanny Closson vient en fait d’arriver à Châteauroux pour prendre un poste de maître-nageur sauveteur à la piscine Firmin-Batisse.

Le hasard faisant bien les choses, la jeune femme connaît la natation artistique sur le bout des doigts : «Je l’ai pratiquée pendant douze ans dans les clubs de Fleury-les-Aubrais et Saran, à niveau interrégional.» L’opportunité est trop belle et le président Le Bris vend parfaitement son projet sportif. «Une heure après le début de la discussion, nous sommes tombés d’accord, Fanny acceptait de reprendre la section!» Quelques semaines plus tard, la rentrée sportive digérée, le décompte des troupes est conséquent dans un NCC qui repose sur 230 licenciés.

«J’ai un groupe de 16 nageuses ce qui n’est pas mal, mais il est difficile d’avoir une continuité dans le travail.» Ce soir-là, elles sont en effet neuf dans le bassin sous les ordres de la coach. Ça fait des longueurs, ça parle torpille, godille… Vient le travail sur les portés. Pas faciles les portés, surtout pour des demoiselles qui sont encore loin de cocher toutes les cases requises par l’artistique. «Exigence, rigueur, perfection: c’est compliqué d’avoir ces éléments en tête lorsqu’il n’y a pas d’objectif de compétition» reconnaît Fanny Closson.

Un gala et la compétition

Certaines nageuses sont passées par la danse et ont quelques prédispositions, mais au NCC, pour le moment, cela reste du loisir au grand dam de l’entraîneure qui a dû revoir sa position: «Pour quelqu’un qui a fait de la compétition, c’est un peu frustrant. Mais c’est à moi de m’adapter aux filles. Au moins, on peut tout construire. Là, je défriche.» Elle s’est également remise en question: «Au début de l’année, je voulais les amener vers l’esprit compétition. Trop peut-être. On s’est donc mis l’objectif du gala.» Le mot est lâché. «Ce gala aura lieu fin mai début juin. Il constituera un véritable événement pour nous, argumente Christophe Le Bris. D’ores et déjà, le club de Tours nous a confirmé qu’il répondrait présent.»

Fanny Closson attend beaucoup de ce rendez-vous printanier et veut l’appréhender comme une approche de la compétition: «Pour le moment, les filles sont là pour s’amuser, il n’y a pas de pression. Elles ne s’imaginent pas encore ce que ça sera de nager devant les parents et le public! Ce sera un gala fait rien que pour elles.» Il pourrait également servir de produit d’appel à de nouveaux membres. Fanny ne le cache pas, le Nautic club castelroussin est prêt à accueillir large. Même la gente masculine: «Si des garçons arrivent, il n’y aura aucun problème pour nous.» Reviennent alors les images du formidable film de Gilles Lellouche, « Le Grand Bain » (teaser ci-dessus), dans lequel des cabossés de la vie y reprennent goût grâce à la natation artistique. Sans vraiment le vouloir, Mathieu Amalric, Virginie Efira et leur bande ont fait plus pour la discipline que toutes les campagnes promotionnelles de la Fédération.

«C’est vrai que ça a fait connaître la natation artistique, admet Fanny Closson. On en a parlé avec les parents et je leur ai dit que je les accueillais volontiers s’ils avaient envie de se mettre à l’eau.» Faire le nombre pour différencier les niveaux et goûter enfin à la compétition, c’est le credo de la technicienne du NCC. Celui de Christophe Le Bris pourrait bien le pousser à relancer désormais sa section water-polo «embryonnaire». Justement, il y a aussi un film pour se charger de faire la promo du water-polo ; il s’appelle « Les Crevettes Pailletées« , mais c’est une autre histoire.

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