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Jules Bellon : séjour londonien pour l’ancien basketteur issoldunois

A Londres, l’Issoldunois Jules Bellon est employé dans deux start-up. Jeune diplômé, il révise ses gammes en anglais tout en vendant des salades en distributeurs ou des fromages et saucissons au marché de Borough.

Jules Bellon

© Jules Bellon

Un an. Un an pour « booster mon anglais et vivre l’expérience londonienne. Au bout, soit je resterai là-bas si j’ai de réelles opportunités, soit je reviendrai en France finir mes études dans le marketing et la finance. » En attendant, une partie de son temps Jules Bellon vend des produits frais en bocaux dans des distributeurs répartis dans la capitale anglaise; le reste, il l’occupe en vendant des fromages ou des saucissons au Borough Market. Bon, on résume, mais l’exil londonien de Jules, c’est un peu ça.

« Je travaille pour la start-up « Green Rendez-Vous » qui propose des produits frais conditionnés pour être vendus sous forme de salades composées dans des distributeurs. Je gère la logistique des produits et le business développement de la marque. Ça représente une quinzaine d’heures par semaine et ça me permet de me faire une réelle expérience dans le milieu de l’entrepreneuriat. J’ai aussi trouvé un second job chez « Une Normande à Londres » (voir par ailleurs). Là, je vends des fromages et de la charcuterie fine sur l’un des plus beaux marchés de Londres. Je suis responsable du shop une fois par semaine. » Au bout du compte, le jeune français de 20 ans enchaîne une soixantaine d’heures de boulot tout au long de la semaine. « Il y a beaucoup de Français fraîchement débarqués à Londres qui cherchent une première expérience, reconnaît Yann Le Blais, le patron d’Une Normande à Londres. Pour nous, le fait d’en employer un est un plus. Les clients se trouvent en confiance ! »

Lors de ses rencontres quotidiennes avec une clientèle à 95% non française, le choc des cultures n’est jamais très loin : « Comme les Anglais n’ont pas vraiment celle du fromage ou plus généralement de culture culinaire, il faut leur faire beaucoup de dégustations. Pour le saucisson, en revanche, des clients, souvent venus d’Asie, nous demandent si ça se mange cuit ou même si c’est du fromage ! »

Londres prend l’accent tricolore

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© Jules Bellon

En débarquant à Londres en août dernier, Julien savait qu’il suivait l’une des destinations préférées des expats’ français. Mais à ce point, sans doute pas… « Avec les 250 000 français qui y vivent, Londres est la 6e ville « française ». Entre nous, il y a une grosse entraide, notamment grâce au groupe Facebook « Le cercle des Français à Londres ». C’est grâce à ça que j’ai trouvé mon appart’ et mon job… »

En alternance chez PSA

Cocasse pour le diplômé d’un DUT en gestion administrative et commerciale des organisations (GACO) que rien ne prédisposait à vendre des pâtes molles ou des bûches caprines à des Anglais toujours perdus dès qu’ils sont loin de leur traditionnel Cheddar. Jules est donc fromager par défaut et ça fait bien rire ses parents connus, eux, pour brasser des bières artisanales du côté de Villedieu… Et dire qu’il suivait un cursus en alternance dans le groupe automobile PSA à Montbéliard avant de décrocher son diplôme. Mais puisqu’il faut que jeunesse se passe, Jules fait désormais dans le produit frais et le lait caillé ! A l’en croire, même s’il passe l’essentiel de son temps à bosser, Jules est ravi de l’expérience. Une expérience qu’il toise de haut. De 2,02m très exactement. Pour un peu, avant d’aller goûter outre-Manche si le gazon y est plus vert, Jules Bellon aurait pu devenir basketteur professionnel.

Il s’en est fallu d’un rien. « J’ai commencé à l’âge de 12 ans à la Saint-Cyrienne d’Issoudun. Puis je suis parti à Tours, au pôle espoir régional. J’y passais la semaine et le week-end, je jouais pour le CJM Bourges en minimes France. à 16 ans, j’ai été recruté au centre de formation de l’Elan-Béarnais à Pau. J’y suis resté deux ans en jouant une Coupe de France à Bercy et en devenant vice-champion de France scolaire. Après, j’ai choisi de revenir à Issoudun pour privilégier mes études et passer un bac STMG. J’ai toujours été attiré par la gestion, le management et le marketing. » Arrivera la parenthèse montbéliarde, l’éloignement parental parfaitement assumé et désormais cette escapade outre-Manche pour être parfaitement raccord avec son temps.

Normande et volontaire

Créée au début des années 90, « Une Normande à Londres » fait partie de ces start-up françaises qui ont rapidement grandi. Yann Le Blais, l’un des créateurs de l’enseigne : « Nous sommes Normands et fromagers depuis très longtemps. L’Angleterre, c’était notre voisine. C’était donc tout naturel de traverser la Manche. Au début il a fallu batailler pour trouver sa place, mais nous avons développé notre activité sur les marchés dont les fameux Borough Market et Portobello. Aujourd’hui, nous sommes également présents auprès d’une clientèle pro qui va du pub londonien au petit daily écossais en passant par les cuisines des chefs français. Nous avons aussi ouverts quatre boutiques autour du concept fromage et champagne, « Champagne plus Fromage ». » Yann Le Blais le concède, « Une Normande à Londres » est un peu une terre d’accueil pour les expatriés. « Le recrutement se fait essentiellement au feeling. Les diplômes comptent peu en fait. Le plus important, c’est leur motivation. »

Site Une normande à Londres : http://unenormandealondres.co.uk

Site Green Rendez-Vous : http://thegreenrendezvous.com/

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