Noël s’embellit en Berry

À la découverte des décorations de fête estampillées « made in Indre »

par Nicolas Tavarès

Pour Lumifête et les Sapins du Berry, Noël a débuté bien avant l’heure. En route pour Issoudun et Ségry, là où poussent et se créent le décor de vos fêtes de fin d’année.

Si l’on devait classer les entreprises, celles de Jacques Guyard et Marc Étave verseraient dans la catégorie des indispensables. Sans l’entrepreneur issoldunois ou l’exploitant agricole ségrien, les fêtes de fin d’année n’auraient pas la même saveur. Le premier est à la tête de Lumifête et créé des guirlandes lumineuses que s’arrachent de nombreuses communes dans toute la France. Le second cultive sapins Nordmann et épicéas.

Lorsque vous lirez ces lignes, Jacques et Marc seront sortis (ou presque) de la période la plus chargée de l’année. C’est courant octobre, à quelques jours du rush, que nous les avons rencontrés. «Chez moi, les décorations de Noël, c’est plutôt sobre» sourit Jacques Guyard, patron de Lumifête. Compréhensible : des guirlandes lumineuses, il en voit des centaines dans ses ateliers issoldunois. La société a été créée en 1989 par son père, Michel.

Celui-ci avait d’abord mis son savoir-faire au service des équipements campanaires et de l’éclairage public. En 1972, il décrocha même la médaille d’or au concours Lépine avec son système de fabrication de guirlande lumineuse sans fil et sans douille. Ce n’est que plus tard qu’il se tournera vers l’illumination de fête. Aujourd’hui, Lumifête ce sont 10 employés qui deviennent 14 ou 15 au plus fort des commandes.

Tendance rouge pétillant et blanc

«La plupart des communes de l’Indre font appel à nous, explique Jacques Guyard (ci-dessus). Ici, tout le monde participe à la création des structures.» Les tendances du moment ? «Le rouge pétillant et le blanc. Mais nous faisons aussi beaucoup d’or et d’argent.» L’air du temps, c’est aussi s’adapter aux enjeux énergétiques. «Ces questions nous préoccupent depuis longtemps, explique tranquillement le chef d’entreprise. Au début des années 2000, nous sommes passés à la LED (importé de Chine, ndlr) et nous proposons désormais des structures en bambou très décoratives de jour également. Nous les remplissons de matière irisante  pour un effet supplémentaire au coucher du soleil.»

Le bambou prend à ce point le pas sur l’aluminium que Jacques Guyard envisage de planter sa propre bambouseraie. En attendant, autour de lui, les petites mains s’affairent sur les structures imaginées dans l’atelier. Un portique de 12m de long est alors en instance de départ pour une commune d’Île-de-France. Plus loin, une boule hamac et une licorne patientent pour un prochain départ. Ils deviendront décor à selfies sur la place d’un village…

À chacun son aiguille

À quelques kilomètres de là, toujours au cœur de la Champagne berrichonne, Marc Étave se prépare à l’ouverture de la saison. Céréalier bio, l’exploitant agricole est venu au sapin «en 2003 pour diversifier mon activité. Il faut 5 à 8 ans pour faire un sapin.» En 20 ans, il a planté Nordmann et épicéas sur une vingtaine d’hectares. Depuis quatre ans et les épisodes de canicule répétés, la vigilance s’impose, mais pour l’heure ses conifères résistent. «Mais si ces épisodes de canicule devenaient récurrents, cela pourrait devenir problématique…»

Sur les terres des Sapins du Berry, on trouve les espèces les plus courantes : 75% de Nordmann, reconnaissable à son port si particulier et à ses aiguilles douces au toucher. Le reste est fait d’épicéas caractérisés par l’odeur qu’ils dégagent. À leurs aiguilles, aussi, qui se ramassent à la pelle dans la chaleur du foyer. Tout est question de choix en somme. Quoi qu’il en soit, l’entreprise de Marc Étave poursuit son développement.

Pour une raison simple : «Les gens sont attachés au sapin pour les fêtes.» 80% des sapins vendus sont cultivés en France, mais la Belgique, la Pologne et le Danemark investissent le marché hexagonal. À Ségry, c’est en juillet qu’arrivent les premières commandes. En novembre, d’un employé à plein temps qui gère les trois tailles annuelles, l’équipe passe à une douzaine de saisonniers recrutés pour la cueillette. Les sapins partent alors vers des enseignes de la grande distribution.

Les petites communes, elles, viennent chercher leurs conifères directement au domaine du Mardereau. Elles y croisent, notamment, les associations qui se fournissent pour assurer leurs ventes de bienfaisance. Les particuliers ont également droit de cité à Ségry «sous la forme de trois ou quatre ventes à la ferme de fin novembre à décembre. Il suffit de surveiller notre page Facebook, elles y sont annoncées!» Les fêtes s’avancent ; les yeux tournés vers les décorations de vos rues ou devant le sapin dressé dans votre salon, vérifiez que ne s’y cache pas une petite étiquette mentionnant « Made in Indre »…

Lumifête à Issoudun
www.lumifete.com

Les Sapins du Berry à Ségry
FB : les sapins du Berry

 

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