Quatre huskies et un musher
Fred Berton, ses chiens nordiques et son traineau partent à l’assaut de l’hiver
La pratique de la course de chien de traineau n’a rien d’incongrue dans le Berry. Plusieurs équipages y demeurent à l’année. Parmi eux, celui de Fred Berton.
Une étendue d’un blanc immaculé, balayée par un blizzard pénétrant. Laissez votre imaginaire faire le reste. Au loin, d’une forêt de sapins s’extirpe un attelage de chiens de traineau encouragé par son musher. Les aboiements, le froid. Ne manquent que les loups dans ce décor à la Jack London.
Mais vous avez du mal à reconnaître un paysage berrichon. Pas faux. Pourtant, la course de chiens de traineau a bien ses aficionados dans l’Indre. Plusieurs équipages s’y préparent même aux grandes courses du calendrier hexagonal. Jura, Vercors, Auvergne… Avant d’emprunter les traces enneigées, les épreuves s’envisagent d’abord sur terre. Voilà pourquoi il n’est pas rare de voir surgir un équipage au détour d’un chemin de forêt.
Pour Frédéric Berton, tout a commencé par le plus pur des hasards. « Avec Elisabeth, ma compagne, nous allions visiter un salon canin. Je lui ai dit : » Je te préviens, on ne ramène pas de chien ! » Finalement, c’est moi qui ait craqué sur une boule de poils avec de beaux yeux bleus. » La boule de poil s’appelait Anook. C’était un husky (prononcez Youski), disparu en 2014 après avoir accompagné son maître sur ses premières courses. « Je faisais de la course à pied et du triathlon et j’ai été cycliste jusqu’à 25 ans. J’ai découvert les courses de chiens de traineau et la fédération française de pulka et traineau à Saint-Pardoux. Plutôt que me promener simplement avec mon chien, j’ai investi dans du matériel. »
Un partenaire croquettes
L’hiver approchant, Fred et ses quatre chiens rongent leur frein. Ils ont soif de neige. « Cette saison, je participe à cinq courses sur terre et trois courses sur neige fin janvier dans le Vercors, en mars dans le Doubs et au Mont-Dore. »
Loin de la Grande Odyssée en Savoie ou de l’Idita Road au Canada (4000km en 15 jours !), Fred va toutefois goûter à la Vercors Quest, 300 bornes et 4 jours de bivouac. « On fait ça par passion, pas pour les titres. D’ailleurs, nous n’avons pas de sponsors, à la rigueur un partenariat de marque de croquettes pour les chiens… »
La liberté est à ce prix.
