Tant qu’il y aura du chocolat

Quelle que soit sa forme ou la tendance, en avril, on se pâme pour lui

par Nicolas Tavarès

Noir, au lait ou blanc. Fritures ou oeuf. Lapin ou extraterrestres. Avec Pâques qui s’annonce, les gourmets vont se régaler.

Franck Grabowski (Au Péché Mignon)

Les gourmands vous le diront, quand on aime le chocolat, peu importe l’époque pourvu qu’on ait l’ivresse. Mais il faut bien avouer que c’est à l’approche de Pâques que les vitrines des pâtissiers, chocolatiers et autres confiseurs revêtent leurs plus beaux atours. Tout devient même prétexte aux formes les plus insolites pour attirer «une clientèle qui aime picorer d’une boutique à l’autre selon ses envies» souligne Franck Grabowski. Difficile, dès lors, de dégager une tendance en matière de chocolat. Le président des artisans pâtissiers de l’Indre, lui, n’en voit pas : «Chaque artisan va développer sa propre thématique. C’est ta clientèle qui va définir la tendance par ses préférences. Mais c’est vrai, il faut se démarquer, être innovant, créatif.» Dans son laboratoire du Péché Mignon, le pâtissier castelroussin explique qu’il va «faire ma collection d’oeufs, d’animaux, peut-être même des personnages de BD. Ce sera selon mon inspiration. Et évidemment, en chocolat noir, blanc ou au lait. Pour ma part, j’évite les couleurs qui font trop appel aux colorants.»

Un détail partagé avec Adrian Oprea. Le franchisé Jeff de Bruges (à Châteauroux et Cap Sud) explique ainsi que sa marque «a fait le choix de retirer de sa gamme la friture à l’orange au profit d’une friture à la fraise.» Pâques oblige, une partie des chocolats en vrac est remplacée par des animaux de saison, pralinés ou ganaches. Une exclusivité maison. «De toute manière, les clients savent ce qu’ils veulent. On vend d’ailleurs beaucoup plus de chocolat noir. Les enfants en mangent de plus en plus. Mais on restera malgré tout dans les classiques lapins, poules, canards, oeufs ou cloches.» Le chocolat noir comme tête de gondole. Une constante qui se vérifie à La Châtre, au coeur de la si typique Confiserie Saint-Yves (lire par ailleurs). Les vrais connaisseurs aiment les gros pourcentages de cacao. Mais comme Franck Grabowski, Adrian Oprea convient que le client aime aussi l’innovation.

Lulia et Adrian Oprea (Jeff de Bruges)

Chez Jeff de Bruges, le détail qui fait la différence c’est la personnalisation de l’oeuf «avec du sucre glace. On fait ça en direct et ça marche très bien (voir ici). Nous avons également développé l’oeuf croustillant avec de la crêpe dentelle dans la coquille.» Au Péché Mignon, à l’instar des autres artisans-pâtissiers membres de l’association, Franck Grabowski met en valeur l’émouchet né au coeur de l’hiver. Il est estampillé du rapace, emblème de l’Indre, et mêle chocolat noir, pâte de fruit, massepain aux noix et vin de Reuilly ou Valençay selon l’humeur. Cela n’a rien d’une spécialité de Pâques, mais il figurera en bonne place dans les vitrines entre cloches, lapins et friture chocolatée… Puisqu’on vous le dit : pour le chocolat, y a pas de saison !

Au Péché Mignon
rue Grande, Châteauroux

Jeff de Bruges
rue Victor-Hugo, Châteauroux & Cap Sud Saint-Maur

Confiserie Saint-Yves
Pl. Laisnel de la Salle, La Châtre

«Je craque pour l’oeuf pirate !»
Clothilde Loiseau, Confiserie Saint-Yves

À La Châtre, la Confiserie Saint-Yves est une institution que dirige Clothilde Loiseau. Depuis quelques semaines, la jeune femme prépare activement Pâques mais de son propre aveu si une tendance se détache, c’est celle d’un intérêt prononcé pour le chocolat noir : «On le conseille pour avoir de l’énergie ! Pour autant, dans la boutique, vous trouverez plus de 90 sortes de chocolats différents : noir, blanc ou au lait. Pour Pâques, nous proposons une arche de Noé très variée avec poules, lapins, poissons, canards, poussins, hérissons, oursons, d’autres animaux rigolos, des extraterrestres sans oublier les classiques : nos oeufs garnis de friture marine. J’avoue craquer pour le hérisson et l’oeuf pirate» sourit Clothilde. Si elle rappelle que sa clientèle peut profiter d’un espace décoration qui permettra de trouver l’écrin idéal pour ses friandises chocolatées – «ou même un thé de Pâques de chez Mariage Frères» – Clothilde met en avant le chocolatier normand Michel Cluizel que la Confiserie Saint-Yves distribue depuis maintenant quarante ans : «Il ne travaille qu’avec des produits nobles dont la qualité se ressent immédiatement en bouche.» Alléchant.

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