Toute une histoire à rejouer

Indre’n Tutti apporte un souffle nouveau à l’Orchestre départemental

par Nicolas Tavarès

L’Orchestre d’Harmonie Départemental de l’Indre change de partition ; où il est question de partage, de rassemblement et de musique évidemment.

Si tous les musiciens de l’Indre se donnaient la main, le département vivrait en harmonie(s). Sans doute portée par cette belle volonté, l’association Indre’n Tutti présidée par Valérie Gatefait mène désormais l’Orchestre d’Harmonie Départemental de l’Indre (OHDI), «pour rassembler, rencontrer, partager». Ce n’est pas un virage à 180°, «juste l’envie de promouvoir les harmonies municipales de l’Indre (une trentaine en tout) et de répondre à un besoin des musiciens : celui d’être fédéré», raconte Ludovic Rabier, le directeur artistique. Nous souhaitons faire de l’OHDI une vitrine et pour cela, plein de forces vives sont maintenant mises à contribution. On a tout de suite senti de l’enthousiasme autour du projet.»

Le grand public, qui a toujours suivi l’OHDI depuis son premier concert en 2014, le plébiscitant même en 2019 pour « Silence on joue », ses 90 musiciens et 300 choristes, devra patienter jusqu’à l’été pour le vérifier. Le temps que Ludovic Rabier et Fabien Cyprien, son adjoint, bouclent les cinq répétitions programmées menant aux deux concerts de juillet. La première d’entre elles s’est tenue au tout début de l’hiver dans la salle des fêtes de Valençay.

Un vivier de 150 musiciens

Fabien Cyprien à la baguette…mais sans la baguette !

Ce jour-là, ils ne sont « qu’une » cinquantaine à participer à la lecture des pièces. Ils seront 75 pour jouer « Histoires & Destins », point d’orgue de la saison. «Nous avons un vivier énorme de quelque 150 musiciens», s’emballe le directeur artistique. Et de détailler les cases à cocher pour être de l’aventure : «L’association est là pour promouvoir les harmonies de tout le département ; surtout pas pour « piquer » des musiciens. Les membres sont des amateurs de bon niveau, mais il y a aussi quelques professionnels, des anciens du conservatoire, qui n’hésitent pas à revenir juste pour l’orchestre.»

«C’est le cas de Fabien (Cyprien), par exemple, qui joue habituellement dans la musique des gardiens de la paix à Paris. Avec l’OHDI, nous voulons offrir quelque chose que ses membres ne peuvent pas trouver ailleurs et qu’ils soient reçus comme des pros!» Cela passe par les petites attentions qui transforment les répétitions en moments de convivialité. Ludovic Rabier : «Nous nous accordons avec les communes qui nous accueillent pour qu’elles nous offrent la salle, le couvert et l’intendance. Une répétition commence toujours par un café croissant. C’est devenu incontournable!»

« Histoires & Destins »

La collation avalée, les musiciens travaillent donc sur « Histoires & Destins », une partition avec laquelle l’orchestre va «écrire l’Histoire à coup de notes et de traités musicaux» promet Valérie Gatefait. Un voyage à travers le temps où le public passera de l’évocation de Bonaparte à Ben Hur ou Pearl Harbour par le truchement d’arrangements de pièces classiques ou de bandes originales de films à succès. Un grand écart musical à vivre dans des sites d’exception puisque les deux concerts estivaux seront joués à l’abbaye de Déols (2 juillet) et au château de Valençay (9 juillet).

Ludovic Rabier dirige l’Orchestre d’Harmonie Départemental de l’Indre

«Ce sont deux lieux parfaitement en lien avec la thématique, admet Ludovic. Nous ne voulions pas forcément jouer dans un lieu de prestige d’autant que généralement, vu le nombre de musiciens dans l’OHDI, nous sommes voués à jouer dans des gymnases. Mais pour la première fois, nous jouerons en plein air.»

Cette perspective hante déjà les nuits de la direction de l’orchestre qui redoute de voir les partitions s’envoler si une brise accompagnait juillet. Le compte à rebours est en tout cas entamé, ce qui n’empêche nullement Ludovic Rabier (ci-dessus) de penser à la saison prochaine. «Nous cherchons des lieux où nous ne sommes pas encore allés. L’idée étant de travailler avec deux communes chaque année. Dans le même temps, nous préparons une harmonie de chambre de 15 musiciens…» Avec l’association Indre n’ Tutti à la baguette, l’Orchestre d’Harmonie Départemental de l’Indre entame le second tome de son histoire. Elle va se jouer dans un bel ensemble.

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