Un chemin sorti des oubliettes

Zoom sur la Fédération des chemins de la Guerre de Cent ans

par Nicolas Tavarès

Le sud de l’Indre est sur le chemin de la Guerre de 100 ans qui relie Chauvigny à Huriel. C’est une fédération qui se charge de mettre en valeur les vestiges médiévaux qui le jalonnent.

Le 4 avril prochain, la Fédération des Chemins de la Guerre de Cent ans (FCGCA) donne rendez-vous à ses membres et tous ceux qui se piquent d’Histoire, moyenâgeuse de préférence, à la ferme du château de Gargilesse. Chaque année depuis sept éditions, c’est là, dans l’auditorium, que la FCGCA organise un colloque «ouvert à tous les amateurs et les publics avertis, commente Alexandre Godin, président de la Fédération. Et nous veillons surtout à ce que les propos tenus soient accessibles au plus grand nombre.» Pour donner corps aux conférences, sont alors conviés quelques «doctorants qui ont réalisé de belles thèses trop rarement lues. De cette façon, leur travail ne tombe pas aux oubliettes !»

Alexandre Godin, président de la Fédération lors du dernier tournoi de Béhourd au Blanc

À ce stade, vous vous interrogez sans doute sur le rôle de cette fameuse Fédération qui, bien qu’elle ne fasse pas la une des journaux, n’en travaille pas moins d’arrache-pied pour mettre en lumière un chemin médiéval et ses nombreux châteaux et ruines méconnus entre Chauvigny (Vienne) et Huriel (Allier). C’est un livre d’Histoire à ciel ouvert qui serpente donc dans le sud de l’Indre, parenthèse au milieu de 160 kilomètres entre Poitou et Bourbonnais… La Fédération est née en 2011 du regroupement de l’Association de sauvegarde des sites de Cluis, celle du château de la Prune-au-Pot à Ceaulmont et enfin celle des Amis de la tour et du patrimoine sévérois. «J’en suis devenu le président en 2013. Je suis professeur d’histoire-géographie et j’ai toujours eu une passion pour la Guerre de Cent ans, explique Alexandre, 37 ans. Avant 2011, nous étions trois associations dans notre coin avec la même volonté de proposer des animations autour des sites. On ne le sait pas, mais nombre de compagnons de Jeanne d’Arc étaient originaires de l’Indre.» Pour développer son auditoire, Alexandre Godin insiste sur les efforts consentis «pour rajeunir l’assemblée et travailler plus fortement avec l’antenne de la fac d’histoire de Châteauroux.» C’est l’un des axes de développement engagé ces dernières années. Mais ce n’est pas le seul.

Un rallye de géo-catching

Concrètement, les efforts de la FCGCA sont validés sur le terrain à l’ouverture de la saison touristique avec la mise à disposition de guides (lire ci-dessous) ou l’animation d’un rallye de géocatching de juillet à août mené par le service civique de l’association. Et puis il y a le tournoi de béhourd dans la cour du Château Naillac au Blanc. L’an dernier, six clubs avaient mis en valeur ce sport de combat pratiqué en armures médiévales. Un véritable tournoi de chevaliers qui a attiré plus de 600 personnes. «Par ce biais, nous essayons de faire la promotion du Moyen Âge sur notre territoire. Depuis 2014, nous avons également mis en place une exposition itinérante» complète Alexandre. Désormais, lorsque vous visiterez l’un des 24 châteaux, bourgs castraux ou logis posés sur le bord du chemin de Chauvigny à Huriel, vous pourrez vous dire que c’est un peu grâce à la Fédération des Chemins de la Guerre de Cent ans si vous êtes arrivés là.

Fédération des chemins de la Guerre de Cent ans
Site : cheminsguerredecentans.com

Deux guides pour les « com com »


Pour mettre en valeur des sites remarquables du département, ceux du chemin médiéval en particulier, rien de tel que des guides touristiques. Partant de là, la Fédération des Chemins de la Guerre de Cent ans se transforme en prestataire de services pour les communautés de communes de la Marche Occitane-Val d’Anglin et d’Eguzon- Argenton-Vallée de la Creuse. «Nous faisons appel à deux étudiants en Licence ou en Master 1 d’Histoire, précise Alexandre Godin. Nous fournissons à chacun l’argumentaire pour cinq ou six sites comme ceux de Gargilesse, la Boucle du Pin, du château de Châteaubrun, deses ruines de Brosse ou le Saint-Benoît-du-Sault médiéval et les « com com » les prennent financièrement en charge. En mai, les étudiants viennent prendre contact pour s’approprier leurs textes et ils guident ensuite les touristes de juin à août.» En lien avec la Fédération, les communautés de communes tentent également de faire ouvrir certains sites généralement fermés au grand public.

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