Toutes les guitares pour Marcel

Issoudun rend hommage à son père spirituel disparu il y a 20 ans

electric guitar bridge in vintage effect

L’influence de Marcel Dadi sur le festival de guitare d’Issoudun est indéniable. La 28e édition (28 au 30 octobre), que son président Alex Constanzo nous présente, salue sa mémoire et met plus que jamais la cité à l’heure de la guitare. 

Marcel Dadi. Disparu en juillet 1996 dans le crash du vol TWA, Marcel Dadi incarne l’âme du festival issoldunois. « Il avait créé une association de guitaristes aux États-Unis, du côté de Nashville. Il cherchait un endroit en France pour tenir une convention. Marcel avait pensé à la Bretagne. Christian Laborde, qui encadrait alors des stages de musique à la Meli, lui a parlé d’Issoudun. La première convention s’est montée en 3 semaines au foyer du lycée et au cinéma Le Paris, détruit depuis. Ça a été du bricolage et du coup, on a demandé une seconde chance. Voilà comment le festival a démarré. »

L’ambiance du FGI. « C’est l’accueil et l’esprit de famille qui nous caractérisent. On devrait d’ailleurs appeler ça les rencontres plutôt que le festival. Pour un hommage à Dadi, quatre musiciens se sont rencontrés ici. Ils ont fondé les Superpickers. C’est typique de ce qu’il se passe à Issoudun. Aujourd’hui, nous sommes connus dans le monde des guitaristes. Je ne m’explique pas vraiment pourquoi. Nous ne sommes pas les Francofolies ou le Printemps de Bourges ! Oui, je pense que ça tient surtout à l’état d’esprit qui règne ici. »

Dad’Gad kézaco ?

Parlez-vous le FGI ? Un langage étrange et venu d’Issoudun. FGI pour Festival Guitare Issoudun, évidemment. Mais aussi Fréquence Guitare Issoudun, la radio éphémère sur 99,4FM le temps des festivités dont le centre névralgique reste le célèbre Dad’Gad, le bar du centre des congrès où se déroulent les scènes ouvertes. Le terme emprunte son nom à un accord de guitare plutôt traditionnel celtique…

Le salon de la lutherie. « Nous nous limitons à 50 exposants et chaque année, nous en refusons près de 90. Les luthiers savent qu’ils viennent à la rencontre de leur public à Issoudun. Ça discute, il y a des commandes et des livraisons passées. Il y trois ou quatre ans, le trio Joubran, des Palestiniens, est venu jouer chez nous. L’un des musiciens a séché la balance pour aller au salon. L’année suivante, il est arrivé par le train, est venu acheter son bois de guitare et est reparti aussitôt. Il y a de sacrées pointures qui viennent chez nous. Cette année, c’est Franck Cheval, présent depuis le premier salon et qui a travaillé pour Cabrel, Halliday ou Michael Jones qui est mis à l’honneur à travers un documentaire. »

Les Aft’heures. « C’est grâce à Franck Bellon qu’ils ont démarré. Les festivaliers avaient déboulé à l’Atelier de la Bière à la fin d’une soirée. Ça a été un véritable « bordel » (rire). Depuis 2005, on a tourné dans différents bars. Le bistrot Pop, l’Univers, le Jardin ou le Café de Paris. Chacun accueille un style. »

Le public. « Il vient de la grande région et d’un peu partout en France. Nous avons des musiciens italiens qui viennent aussi par le biais d’un festival avec lequel nous sommes jumelés. Un festival international ? Non, restons humbles. Les gens d’Issoudun, eux, connaissent le festival. On essaye de les inciter à se mettre à l’heure de la guitare, mais ce n’est pas toujours facile. C’est un peu pour cela que nous avons lancé les concerts à la maison. »

L’affiche. « Lorsque nous choisissons les artistes, il faut être prudent. Les puristes veillent ! Le rêve ultime serait d’accueillir Robben Ford. Mais ça n’a pas pu encore se faire. Cette année, on a John Scofield. C’est le Top 5 des musiciens de jazz, c’est quand même pas mal, non ? Une tête d’affiche, on est obligé d’en avoir une mais on ne court pas forcément après. Compte tenu de la réputation du FGI, la programmation se boucle en à peine une semaine. Et une fois ici, les musiciens ont souvent l’habitude de jouer ensemble… »

Concert à la maison : J’irai gratter chez vous

p5-evenement-olivier-giry-heinz-dieter-fink-1C’est une initiative tombée comme une cerise sur le gâteau du festival. Une idée géniale, en fait : les concerts à la maison. « Puisque beaucoup d’artistes sont hébergés chez les bénévoles de l’association, il s’improvisait des bœufs et des afters dans les bars de la ville. Mais pour diverses raisons, beaucoup d’Issoldunois n’avaient pas le temps d’y participer » raconte Marie des Neiges Chèze.

Les concerts à la maison se sont alors naturellement imposés. « Comme certains artistes arrivent à Issoudun jusqu’à dix jours avant le festival, nous en avons profité. Ça leur permettait de faire des dates en plus. » La formule a été inaugurée avec une seule soirée. Aujourd’hui, deux soirées sont à chaque fois programmées chez l’habitant, « souvent des gens qu’on ne voyait pas forcément sur le festival » commente encore Marie des Neiges. De ces rendez-vous, il ressort « un moment privilégié avec l’artiste. Il a le temps, il se pose pour une heure de concert, parfois plus s’il se sent bien. »

Deux formules sont proposées : le concert privé qu’un particulier offre à ses amis pour 250 € ou l’organisation du concert, toujours à domicile, avec un public qui mettra la main à la poche. Un prix libre pour un moment de partage et de convivialité avant de rejoindre le festival In au centre des congrès, point de convergence.

Site association : http://www.issoudun-guitare.com/

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