Du monde sur le Touch
Le Châteauroux Touch Rugby attire de plus en plus d’adeptes pour une pratique mixte
par Nicolas Tavarès
Des plaquages ? Non. Du jeu au pied ? Aucun. Des mêlées ? Rien à l’horizon. Avec le Touch Rugby, oubliez tout ce que vous connaissiez du rugby à XV. N’allez pas marcher sur les plate-bandes du VII doré aux Jeux Olympiques et ne tentez surtout pas la comparaison avec le Touché à V. D’ailleurs, ne faites aucune référence à la FFR, ce n’est pas la même cantine. Le Touch Rugby, c’est le Touch, avec sa Fédération, Touch France, basée à Vence (Alpes-Maritimes), elle-même affiliée à la Fédération internationale installée en Australie. Point final. Le Touch se joue à 6 avec des milieux, des extérieurs et des ailiers. Surtout, la discipline use à fond la carte de la mixité, s’inscrivant ainsi parmi les rares sports collectifs rassemblant femmes et hommes dans une même pratique. Pour compléter sa carte de visite, le Touch privilégie le jeu d’équipe faisant appel à des qualités de techniques individuelles et collectives, de rapidité, d’agilité. C’est un jeu d’évitement.
Débuts entre copains à Belle-Isle
Depuis un peu plus d’un an, il a officiellement ses adeptes dans l’Indre, qui se retrouvent tous les mardis soir sur le terrain de rugby de la Plaine départementale des sports à Châteauroux. Dès la reprise en septembre dernier, ils étaient une grosse vingtaine à prendre part à l’entraînement dirigé par Fabien Cellitti, le référent providentiel qui participe au développement du Touch dans l’agglomération. Lui est à la barre, mais c’est en fait un trio qui mène la barque mise à l’eau il y a trois ans (photo ci-dessus avec Fabien, Maxime et Emmanuel de g. à d.). Explication d’Emmanuel Sellier, premier président de l’association : «Nous avons débuté à Belle-Isle avec quelques copains en 2021. C’était surtout un passe-temps une fois par semaine. Le fait qu’il n’y ait pas de contacts nous plaisait. Mais pour avoir accès à un stade pour s’entraîner, il fallait monter une association. Je vivais à Neuvy-Pailloux. Le club a été créé là-bas. Quand nous avons rencontré Fabien, ça a tout de suite matché ; il nous apportait son expérience.»
Arrivé à Châteauroux en 2018, Fabien s’est d’abord illustré dans le rugby traditionnel. Parisien d’origine, il a été formé à l’ASPTT Paris Pantin dès l’âge de 4 ans. Des classes à Drancy, puis l’ACBB et Bobigny font de lui un bon joueur de Fédérale 2. Il ira même tâter de l’ovale en Angleterre. Mais pour Fabien, 37 ans aujourd’hui, le tour de la question rugbystique est presque fait. «Je commençais à ne plus me reconnaître dans le rugby que j’avais appris chez les jeunes, convient-il. Je n’avais pas réussi à en faire mon métier, alors j’ai arrêté ma carrière en 2019 et je me suis promis que je ne remettrai pas les crampons avant très longtemps.»
Le côté « social » du jeu
Sauf qu’il avait déjà découvert le Touch Rugby «en 2015, à l’occasion d’un déménagement.» Ses qualités de trois-quart explosif aux appuis de feu allaient enfin trouver un terrain à leur convenance. Aujourd’hui, Fabien est bien décidé à faire la promotion du Touch en terre berrichonne: «C’est un sport qui nécessite un peu de caisse, mais c’est avant tout un travail d’équipe. Il est un peu dans la même lignée que le rugby à VII, mais il ne s’adresse pas forcément au même public. Nous souhaitons inscrire le club dans l’esprit social tel qu’on le pratique dans l’Hémisphère sud et notamment en Nouvelle-Zélande.»
Par social, Fabien évoque le sens anglais du mot soit tout ce qui est relatif aux activités dans lesquelles vous rencontrez et passez du temps avec d’autres personnes pendant votre temps libre. Alors pour développer la pratique et toucher un public plus important, Neuvy Touch Rugby est devenu Châteauroux Touch Rugby à la rentrée dernière et c’est un autre copain de la première heure, Maxime Descout, qui le préside.
Lui vient du handball et trouve quelques similitudes dans le Touch, «notamment dans la défense. Le Touch est joué partout dans le monde et est ouvert à tous, même à des non sportifs» estime le dirigeant. «Pour disputer un match, il faut être au moins 12 donc l’objectif est de maintenir un groupe régulier» rebondit Emmanuel Sellier. Pour entretenir ce début de flamme, les membres du CTR tablent sur une forte présence sur les réseaux sociaux et sur le bouche-à-oreille. Fabien Cellitti, lui, joue sur le moyen terme : «Il existe des championnats de France et régionaux, mais nous ne sommes pas encore prêts pour ça. Il y aura d’abord des tournois.» Et des efforts en direction des plus jeunes parce que le Touch, c’est aussi une belle école technique. Venez le découvrir par vous-même.
Châteauroux Touch Rugby
Tél. : 06 10 95 83 64
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