Karine Icher, sa vie américaine

Rencontre avec la golfeuse castelroussine, membre du très fermé LPGA

Profitant d’une coupure dans le calendrier du circuit féminin, la golfeuse Karine Icher est venue se ressourcer chez elle, dans l’Indre. La Castelroussine, numéro un française, nous parle de sa vie sur le circuit mondial, le LPGA.

Flashs en série pour survoler une carrière de golfeuse professionnelle. D’abord, une gamine de 10 ans qui se prend de passion pour la discipline. La même, dix ans plus tard, qui s’offre un titre de championne d’Europe par équipes. Passage à l’an 2000 avec une couronne mondiale cette fois, toujours par équipes. Entrée sur le circuit pro européen. On pousse encore un peu le curseur : 2003 découverte du circuit mondial (le LPGA pour Ladies Professional Golf Association) ; 2013, victoire en Solheim Cup (le pendant féminin de la Ryder Cup) ; 2016, Jeux Olympiques à Rio… Dispersées sur le laps de temps, cinq victoires en tournoi.

Karine Icher a aujourd’hui 38 ans et toujours la même flamme qu’elle entretient au soleil du circuit mondial. Mais c’est dans l’Indre, où elle a posé ses valises quelques semaines au début de l’automne, qu’elle évoque son parcours. L’Open d’Évian – « Le seul tournoi majeur en France, c’est donc toujours plaisant d’y être » – vient de s’achever sur une modeste performance (70e). Il lui reste six tournois à disputer, tous en Asie, pour boucler la saison. Une dernière ligne droite contraignante qui n’entame en rien sa motivation : « J’aime la compétition, me mesurer aux autres. Mais le niveau du circuit augmente. J’arrive à m’en tirer et comme j’ai quelques bons résultats dans l’année, je continue. Le jour où j’en aurai marre, j’arrêterai. »

La chose n’est donc pas encore d’actualité. La joueuse profite du moment présent, « de la moitié du temps passé dans les avions » et de son premier cercle qui participe à son équilibre. Un préparateur physique, un entraîneur, mais surtout Fred Bonnargent, son cadet et accessoirement son mari, et la petite Lola née il y a six ans. Karine et Fred ont longtemps été copains de compétitions au golf du Val de l’Indre. Le temps les a rapproché jusqu’à aller s’installer ensemble à Orlando (Floride) pour les besoins du circuit mondial: « Les États-Unis, c’était un passage obligé. C’est le meilleur niveau au monde. Quand j’y suis arrivée, j’avais 26 ans, je ne savais pas ce que c’était. » Maintenant, elle sait. Et si l’après-carrière ne se dessine pas encore, l’avenir, lui, sera nord américain.

La vie aux États-Unis

« J’ai eu la chance d’avoir mon mari qui est mon cadet. Notre fille est née là-bas. On a plaisir à revenir en France, plaisir aussi à rentrer aux États-Unis car notre maison est là-bas, à Orlando. On ne s’est pas penché sur la question, mais je pense que l’on restera aux Etats-Unis après ma carrière parce que la vie y est quand même beaucoup plus facile. On verra où l’avenir nous emmène. Ça reste le gros point d’interrogation. »

Karine n’en fait pas secret, l’arrêt de sa carrière sportive marquera la fermeture de la parenthèse golfique. « J’ai passé un bon moment de ma vie à jouer au golf alors peut-être que je ferai quelque chose de totalement différent. »

Elle n’écarte pas l’idée d’une mission de développement du golf féminin, « j’ai de l’expérience, je pourrais apporter quelques détails aux jeunes joueuses, mais dans la vie il y a un temps pour tout et je n’ai pas envie de consacrer toute la mienne au golf. »

Quoi qu’il arrive, Karine convient qui lui restera de beaux souvenirs : « Les tournois en Solheim Cup (4 sélections) parce que c’est en équipe, il y a une telle pression. Tous les deux ans, ce sont des moments magiques où tu dois faire équipe avec des filles contre lesquelles tu te bats habituellement. »

Il lui restera également l’image de cette petite fille de 10 ans qui découvrait le golf à Villedieu.

Les nounous du circuit

Fred, Karine et la petite Lola

Le circuit féminin professionnel américain a instauré depuis plusieurs années le principe d’une garderie pour les enfants des joueuses. « Il n’en reste plus que deux dont Lola, ma fille, raconte Karine Icher. Deux nounous nous suivent à l’année. La maîtresse américaine envoie le programme scolaire et les nounous accompagnent l’enfant un peu à la manière du CNED. » Au gré des compétitions du calendrier et des périodes off, la petite Lola, 6 ans, partage également sa scolarité entre Orlando (Floride) et l’école de Brassioux à Déols.

 

 

 

 

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