La grimpe attaque la falaise

Fabien Tricoche est confronté au manque de structures dans l’Indre

par Nicolas Tavarès

Fabien Tricoche, président du comité territorial et de Raid en Indre

Dans le département, il est le monsieur sports de montagne. Président du comité et de Raid en Indre, il rêve de voir sa discipline atteindre les cimes. Le sommet pour lui, c’est à 11 mètres…

Du haut de ses 45 ans, Fabien Tricoche, président de Raid en Indre, aurait bien un début de solution pour régler le problème des retraites. «Si on gagnait des trimestres en fonction de l’engagement dans l’associatif, je n’en serai plus très loin. J’ai déjà 30 ans de bénévolat derrière moi» lâche-t-il mi-fier, mi-amusé. Pour lui tout a commencé à l’âge de 15 ans : «J’avais butiné au football, au rugby et au tennis ; je me suis arrêté sur le mur de Déols, celui du château d’eau, là où est toute l’histoire de l’escalade dans l’Indre.» Il n’en est plus jamais redescendu. Certes, Fabien reconnait avoir connu un gros passage à vide il y a une dizaine d’années, limite burn out du bénévole. «À l’époque, j’étais beaucoup trop investi. Ça m’a servi. Après, je n’ai plus eu la même approche dans mon engagement. J’ai trouvé mon équilibre et je dois remercier ma femme pour ça. Aujourd’hui, je peux bosser avec tout le monde, mais uniquement avec les gens qui ont envie d’avancer.»

Accroche-toi à la prise, on retire le bloc

Pour le suivre, il faut toutefois du souffle. Car à sa casquette de président de club (depuis 2002), il a ajouté celles de président du comité territorial et de vice-président de la Ligue du Centre- Val de Loire, les deux en 2021. Il a même trouvé la place sur sa carte de visite pour glisser des responsabilités de référent régional au sein de la commission canyon et montagne de la Fédération Française de montagne et escalade. Et n’oublions pas une collection de diplômes (initiateur escalade et canyon, moniteur d’escal’arbre). Bref, dans l’Indre, si vous avez envie d’avoir un interlocuteur au faite des disciplines montagnardes, c’est à Fabien Tricoche qu’il faut s’adresser. Et tant pis si le point culminant du département n’est qu’à 467 m.

Plus de 350 licenciés dans l’Indre

Un peu plus près des étoiles

Quoi qu’il en soit, le dirigeant dresse volontiers l’état des lieux d’un comité fort de cinq clubs (GAME Val de l’Indre Châteauroux, CERB Le Blanc, Grimpeurs Argentonnais Galtois, La Châtre Vertigo, Raid en Indre Déols) pour un peu plus de 350 licenciés, de falaises à gérer et d’un noyau dur de compétiteurs argentonnais qui vont régulièrement se frotter aux joutes nationales. C’est lorsqu’on lui demande si le statut de sport olympique profite à ses ouailles que Fabien Tricoche évoque le plafond de verre de son sport. «Nous sommes propriétaires de carrière à Bois-Ramier, nous avons des contrats d’entretien de zones d’escalade avec des communes, mais à part à Argenton, nous manquons cruellement de structures.» Conséquence, les clubs indriens bloquent volontairement le nombre de leurs adhérents pour s’éviter de l’attente au pied des blocs.

Un projet au fond d’un carton

«On ne voit que le revers de la médaille olympique, plaisante-t-il. À une époque, j’avais un projet de mur à Déols. Il a basculé sur Châteauroux Métropole. Le dossier est aujourd’hui dans les cartons. À la base c’était un projet Raid en Indre, mais on pouvait parfaitement cohabiter sur la structure avec le GAME Val d’Indre.» Alors à l’exception du mur fédéral d’Argenton, les autres clubs se contentent de blocs à 7m de hauteur. Parfois de qualité à l’image de la structure de Raid en Indre qui a supporté des championnats d’Europe dans une autre vie. Mais on est encore loin des blocs culminant à 11m qui offriraient de nouvelles perspectives au département. Encore faudrait-il trouver la salle capable d’abriter la chose. Fabien se targue de connaître la hauteur de tous les gymnases de l’agglo castelroussine. Ça fait certes briller en société, mais ça ne fait pas avancer le Schmilblick pour autant.

Forcément, les rêves de développement sont mesurés : «Ce serait d’avoir un vrai championnat de l’Indre et un mur d’escalade digne de ce nom dans l’agglo sans attendre qu’un privé monte un jour une structure.» L’horizon est tout aussi vaporeux lorsque l’on demande à Fabien s’il assistera aux épreuves d’escalade des Jeux de Paris 2024. Il esquisse un sourire : «J’aimerais bien aller au Bourget, site des compétitions, mais ce n’est même pas notre Fédération qui gère les billets !» Le revers de la médaille qu’il disait…

Open Time

Le 1er avril à Argenton, ne manquez pas l’open de difficulté sur le mur du GAG au Lycée Rollinat. En novembre, Raid en Indre, pour sa part, propose un open de bloc interclub hors du giron fédéral et en public au gymnase Lemoine de Déols.

Rechercher
X