Le Moderne habillé de neuf
Après quatre mois de travaux, le cinéma aigurandais rejoue la comédie
par Nicolas Tavarès
À Aigurande, le Moderne a pris un coup de jeune. Visite en compagnie de Moïse Jourdain, son régisseur.
Les nez les plus délicats diront que cela sent encore la peinture. Depuis le 10 août, pourtant, l’odeur s’est dispersée. Mais il est vrai que de mars à août derniers, Aigurande a offert un grand lifting à son vieux cinéma et la commune n’a pas lésiné sur les pinceaux. Aujourd’hui, le Moderne n’a jamais aussi bien porté son nom : rafraîchi, accessible aux personnes à mobilité réduite, isolé thermiquement et branché à neuf, le voilà prêt à vivre de nouvelles aventures cinématographiques. Et drôles les aventures de préférence. Car pendant cette fermeture de 4 mois, le public local – des spectateurs venus du canton, de la Creuse, parfois même de la région castraise pour 6111 entrées en 2021 – a vu plusieurs comédies françaises, son péché mignon, lui passer sous le nez.
Moïse Jourdain, régisseur du Moderne depuis 2016, le concède : «Un Marvel ne fera pas forcément la source principale des entrées. Ici, on préfère la comédie. Le dernier film des Bodin’s a fait un carton avec 1 000 entrées en 5 jours. J’ai essayé plusieurs choses au Moderne, mais ce sont souvent les comédies qui ressortent. Je dois rester à l’écoute du public. Et comme je suis très influençable…» Il, part dans un éclat de rire avant d’avouer qu’il n’y a qu’un seul cinéma de genre qu’on ne voit quasiment jamais sur l’écran aigurandais : «Les films d’horreur. Tout simplement parce que personne n’en demande.» En revanche, une fois par semaine, le répertoire art et essai est projeté tandis que les films d’animation reçoivent un beau succès en période scolaire. Pour des longs métrages en VO, c’est un par quinzaine.
Le Moderne propose également des séances débats. Ainsi le 9 octobre, en partenariat avec Ciclic et la Cinémathèque de Nouvelle-Aquitaine les Aigurandais pourront-ils découvrir « Mémoire filmée : entre Indre et Creuse ». Des temps forts que Moïse reconnaît «trop peu nombreux.» Et dire que le régisseur ne se destinait pas à une carrière dans les salles obscures. Originaire de Chassignolles, Moïse, 32 ans, s’était lancé dans des études d’assistance technique d’ingénieur. «Lorsque je les ai terminées, j’ai cherché un emploi dans ce domaine. Sans le trouver. Le responsable du cinéma partait en retraite, j’ai répondu à l’annonce pour un contrat de 3 ans.» Voilà près de sept ans que cela dure et que ce passionné «de films où l’on ne s’ennuie pas», fait tourner le Moderne.
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