Les jardins, c’est si good !

Quand les Berrichons sont mis en lumière sur YouTube ou en podcasts

par Nicolas Tavarès

Stéphane Bonnot et Nicolas Pinot aiment aller à la rencontre des gens. Sur les réseaux sociaux, ça donne Good Berry et J’irai boire un verre dans ton jardin !

Lorsque la pandémie sera définitivement derrière nous et que chacun cherchera à tirer les enseignements de cette drôle de période, Nicolas Pinot (photo ci-dessous) et Stéphane Bonnot esquisseront un sourire et se rappelleront que sans le confinement, ils n’auraient sans doute jamais franchi le pas. Pourtant, de l’isolement sont nées des initiatives qui trouvent un écho surprenant sur les réseaux sociaux. Nicolas, patron bien connu du bar Le Jardin à Issoudun et Stéphane, manager marketing du Groupe automobile Faurie à Châteauroux, ne se connaissent pas. Ils ont lancé chacun leur concept très éloigné l’un de l’autre mais pourtant si proches. L’un avec sa chaîne YouTube Le Jardin TV, l’autre avec le podcast Good Berry, vont à la rencontre des Berrichons, jusqu’à plonger dans leur intimité.

«Avant de reprendre Le Jardin il y a sept ans, je faisais carrière dans la communication audiovisuelle. Lorsque j’ai pris un nouveau virage professionnel, j’ai bazardé tout mon matériel, se souvient Nicolas. Mais au moment du confinement, je me suis retrouvé avec beaucoup de temps à occuper et j’ai repiqué à ma passion. Je suis depuis très longtemps un gros consommateur de YouTube, abonné à une quarantaine de chaînes. Je n’aurai jamais assez de toute une vie pour tout voir.» Courant 2020, Nicolas lance sa propre chaîne, envisage les scénarii possibles et investit un petit millier d’euros dans du matériel. Six épisodes mis en ligne plus tard, « J’irai boire un verre dans ton jardin » et « Vers l’au-delà (à moins de 100km) » nous entraînent dans le secret des jardins de particuliers et des communes de caractère du Berry.

Approche différente pour Stéphane Bonnot : «Les podcasts, j’en écoute tout le temps. En février 2020, juste avant la crise, j’ai changé de job. Je devenais manager d’une équipe sur sept départements, mais je n’avais aucune expérience en la matière. Alors j’ai cherché des podcasts sur le management. Je ne trouvais rien. Pourtant, à Châteauroux, je connais des gens qui ont un parcours passionnant dans le domaine. Alors je me suis dit : « Pourquoi ne pas en créer un ? » En 15 jours, j’ai préparé les visuels, acheté du matériel et visité les plateformes. Le concept, c’était de rencontrer des entrepreneurs pour qu’ils me racontent leur façon de manager.»

Conversations à bâton rompu

Dès le premier épisode, ça ne se passe toutefois pas comme prévu. Stéphane Bonnot (photo ci-dessus) : «C’était avec l’imprimeur Serge Guillaneuf, un ami (à écouter ici). Comme je ne prépare jamais mes interviews, l’épisode se transforme en conversation entre deux potes. Ça dévie sur plein de sujets. Moi, ça me libère totalement et dès sa diffusion, les retours sont très bons.» Le ton Good Berry est donné, celui de portraits enjoués d’acteurs du monde économique, culturel ou sportif indrien. Le tout en 50 minutes chrono. Fin octobre, une trentaine d’épisodes étaient déjà en ligne.

Nicolas Pinot ne tient pas ce rythme de croisière. Il ne manque certes pas de propriétaires de jardins à visiter, mais il préfère prendre son temps. «J’ai tourné une dizaine d’épisodes à l’été 2020 et je les mets en ligne tranquillement. Mon but, c’est de comprendre pourquoi les gens ont un jardin et le rapport qu’ils entretiennent avec. J’ai fait un épisode avec un chef d’entreprise qui a un bout de jardin de 2m2 qu’il a même équipé d’un arrosage automatique !» Lors des entretiens, Nicolas et son hôte parlent secrets de jardinage mais également secrets de fabrication. Le fil rouge de Jardin TV, c’est en effet la dégustation d’apéritifs artisanaux, «les pousses d’épines, les vins de pêche… Je connais évidemment la plupart de ces boissons, moins leur fabrication. Oui, on peut dire que le jardin devient alors un alibi» rigole-t-il. Nicolas reste pourtant sérieux car un tournage s’accompagne de plans aériens léchés et d’un focus touristique sur les plus beaux atours des communes où il s’est déplacé. «Pour montrer que quoi qu’on en dise, il y a plein de très beaux coins à découvrir dans notre région.»

Le nombre de personnes qui les suivent, Stéphane et Nicolas s’y intéressent, mais de manière très détachée. Ils n’envisagent pas de monétiser leur production et ne sont pas en quête absolue de followers. «J’ai 90 abonnés, c’est embryonnaire» admet Nicolas. «Fin septembre, j’en étais à 2 500 écoutes pour 26 épisodes. Ça aide à relativiser. En revanche, des Berrichons m’écoutent à l’autre bout du monde et ça c’est drôle» dit Stéphane Bonnot. Pour lui l’avenir passera peut-être par «des épisodes sur le Cher.» Nicolas «prépare une série de tournages pour l’hiver. Les jardins à cette époque peuvent être magnifiques.» L’Indre et ses habitants sources d’inspiration, il fallait y penser.

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