Équinoxe, la scène nationale de Châteauroux, organise un Après le dégel sportif et féminin

par Nicolas Tavarès

Lorsque vous en aurez terminé avec Après le Dégel, ne resteront que deux regrets : celui de devoir attendre la fin de l’hiver prochain pour profiter à nouveau de la friandise d’Équinoxe la scène nationale de Châteauroux. Le second sera d’apprendre que le festival dans sa version 2024 restera une pièce unique bénéficiant du soutien de l’Olympiade Culturelle, le dispositif mis en place par le ministère de la Culture pour explorer les liens entre l’art et le sport à l’occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris. Il s’agira donc «de la plus grosse édition du festival Après le Dégel, prévient Jérôme Montchal, directeur de la scène nationale. Nous l’avons voulu ainsi parce que nous ne sommes pas détachés du quotidien des Jeux Olympiques. Châteauroux a connu deux dates majeures dans son histoire : l’installation des Américains et les Jeux Olympiques».

Équinoxe ne pouvait passer à côté et le thème de la présente édition (16 mai au 16 juin) embarquera donc le public dans les pas de la « Femme Olympique ». Vaste sujet qui a permis à Jérôme Montchal de concocter une programmation XXL capable d’établir un nouveau record de fréquentation et ainsi effacer les 8000 spectateurs de l’édition 2023. On devine même le tour jubilatoire qu’a pris la préparation d’Après le Dégel dans le propos de Jérôme Montchal : «Il y aura beaucoup de danse, de théâtre de rue et même du cinéma. En tout 40 propositions dont 29 spectacles gratuits. Après le Dégel est fait pour tous les Castelroussins. Il n’y a ni prérequis, ni code pour appréhender les spectacles. La programmation est conçue pour que les familles aussi bien que les spectateurs les plus exigeants, viennent et trouvent leur compte. C’est en fait un grand moment festif.» Pour ne pas dire délirant à l’image de l’entraînement du GIGN, le célèbre Groupe d’Intervention Globlament Nul (photo ci-dessus), prévu le 25 mai sur le parvis d’Équinoxe.

Avec Nelson Monfort

Car pour ceux qui ne le sauraient pas encore, Après le Dégel se déroule le plus souvent en extérieur. «Le hors les murs est dans l’ADN du festival. Après le Dégel, c’est sur l’espace public !» rappelle Jérôme Montchal qui, par le biais de coproductions, invitera à rompre la glace à Vatan (La Pratique), Argenton (Les Intemporel-les), au coeur de la médiathèque Équinoxe, aux Cordeliers ou dans le saint des saints en cette année olympique : la Maison départementale des sports. Le sport qui s’invite à l’ombre d’Équinoxe, la scène nationale : traité de manière humoristique (Olympicorama) ou dans un subtil mélange de poésie et de pure force physique (Bleu Tenace) ; mené à la force du mollet pour une tournée de concerts à vélo (Orchestre les Forces Majeures) décliné jusque sur la scène d’Équinoxe en compagnie de… Nelson Monfort ; chorégraphié puis posé sur un commentaire sportif de radio (Le tir sacré) ou présenté sous forme de performance artistique (Le poids des médailles, photo ci-dessus).

GIGN

«J’aime lorsqu’il y a des contraintes dans le montage d’une programmation, avoue Jérôme Montchal. Travailler autour du lien entre la femme et le sport m’a obligé à aller voir beaucoup de spectacles. Il fallait faire un tout cohérent. Maintenant, est-ce qu’avec du sport on va attirer un public de sportifs ? Je ne sais pas. Mais nous sommes en résonance avec l’événement majeur de Châteauroux.» Jérôme Montchal est même parvenu à réaliser des exploits avec sa programmation. Il n’avait pas de piscine olympique à disposition, il a opté pour une baignoire olympique.

Enfin, quand aucun tireur du cru ne participera aux épreuves de tir des Jeux Olympiques et Paralympiques, lui a sélectionné les artistes locaux Mélodie Joinville (#BE), Marie Schruoffeneger (Ondine sans filet) et la team foot freestyle de Paul Molina pour partir en quête de podiums et de médailles. Ça s’appelle Après le Dégel et tout commence le 16 mai par une avant-première cinématographique à l’Apollo. Puisque l’on vous dit que c’est un festival éclectique.