SNK voit plus grand

Groupe de bar, Spirit n Kos fait un régime minceur pour monter en scène

par Nicolas Tavarès

Un solide don de persuasion fait parfois plus que tous les régimes miracles. Regardez Spirit n Kos. Porté par les compositions, la guitare et la voix d’Olivier, le groupe catalysait le quotidien pas toujours rose de son meneur, personnel de l’administration pénitentiaire. Mais de rencontres plus ou moins fortuites en envie de neuf, Olivier a été poussé «à sortir de ma zone de confort. Au fil des rencontres, il y a eu une évolution.» Une révolution plutôt, menée en partie par Sylvain et Alex, responsables de la cure d’amincissement de Spirit n Kos devenu SNK. Quant à la zone de confort, Olivier explique qu’il a décidé de ne plus traîner dans les bars qu’il écumait jusque-là avec son combo.

S’il reste leader de SNK, le Castelroussin s’est désormais adjoint le renfort de Nico, batteur sur le premier album (« Dans ma mémoire »), Alex et Sylvain. «Les deux premiers ont amené la stabilité ; le troisième la mélodie.» C’est même allé beaucoup plus loin comme l’explique Sylvain : «Olivier découvre peu à peu qu’il est bon et qu’il sait faire. On va donc l’emmener sur scène et passer en mode festival. J’ai fait de la scène, je connais. On est prêt.» Si Sylvain est aussi affirmatif c’est que deux lignes sur son CV suffisent à rappeler son expérience : les Breuvachons et les Lupins. Il en était le guitariste et le flûtiste.

Aujourd’hui, sous le nom de Sweet Spot, il embarque le public avec ses airs irlandais. Il a retrouvé Alex, vieux pote passé sur le deuxième album de Spirit n Kos en 2016. «Moi, dès que j’ai une basse en main, je suis content» raconte l’ancien informaticien devenu intermittent du spectacle et qui a pas mal bourlingué avec The Rolling Waves, groupe de covers de Pink Floyd, Radium Valley ou Lord Shades. «La scène, c’est vachement agréable, ça permet de donner un truc qui nous appartient. L’esprit copain de Spirit, ça me plaisait et j’ai trouvé mon compte avec Olivier, mais quand tu joues dans les bars, c’est étriqué, tu fais des pauses. L’envie de tourner a été plus forte.»

Des rêves de festival Darc

«On a commencé par travailler les sonorités, les ambiances puis le visuel du groupe. On gagne petit à petit en niveau» estime pour sa part Sylvain. «Olivier est arrivé avec ses accords et ses textes. Nous on lui a fait la production» rebondit Alex. En résulte « L’artiste », sept titres dans lesquels Nico s’est activement investi et que SNK va rôder jusqu’au printemps. Ballades saupoudrées de rock et de ska, «anciens morceaux retravaillés avec la flûte de Sylvain qui leur donne un côté celtique. Ça a été trois mois de boulot pour quelque chose de plus abouti, avec plus d’arrangements» se félicite Olivier qui voit SNK opérer sa mue pour s’endurcir et voyager.

Nico, batteur de Bellallure et Lee Moozin, va ouvrir les connexions avec la Creuse où il demeure, mais les quatre de SNK se disent «ouverts à bouger partout.» Le groupe est en quête d’un tourneur et a déjà pris date avec des festivals pour l’été 2024. Alex dévoile un projet de clip pour donner un petit frère à « Fosse d’infos » le premier extrait de l’EP. Olivier, à qui l’on demande s’il ne prend pas un risque à courir après un nouveau statut, reconnaît que «c’est l’inconnu.» Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? «Olivier, ce qu’il veut, c’est faire la fête avec les potes, rigole Alex. Mais maintenant, il faut tourner.» Et voilà Sylvain qui rêve d’un troisième passage sur la scène de Darc. Avec les Breuvachons il a déjà fait le grand écart artistique en première partie de Gilles Servat et de Boy George. Olivier n’y verrait aucune objection. Tant que les copains sont là…

SNK
FB : SpiritnKos
Site : www.snk.fr

Manquab sort son album


Manquab«capable de» en parler de la Marche – est un groupe de bal trad à maturation lente. Lancé en 2018 par Séverin Valière (basse, guitare, cistre, chant), Sébastien Daubord (guitare, mandole), Pauline Floury (accordéon, chant), Fabien Bernard (percussions africaines) et Arnaud Rossin (flûtes), le quintet a joué sa première date presqu’un an plus tard. Rien de surprenant, dès lors, à découvrir que « Manquab », premier album éponyme, aura mis deux ans à voir le jour. «Il a été enregistré dans mon studio à Badecon-le-Pin à partir du début de l’été 2020, raconte Séverin Valière. Arnaud (Rossin) est arrivé après il a donc fallu refaire des sessions. On a terminé l’album au printemps dernier.»

«C’est l’aboutissement d’un long travail qui marque en fait les vrais débuts de Manquab» estime Sébastien Daubord. La galette sera officiellement présentée le 10 novembre prochain à Saint-Benoît-du-Sault (voir agenda). Le public y découvrira un trad contemporain, «une sorte de tour du monde musical» fait pour danser. « Manquab » annonce un deuxième opus alors que les cinq veulent faire parler d’eux en 2024. «Nous avons envie de consacrer du temps au projet et donc de passer à une vingtaine de bals par an» ambitionne Séverin. Et le pire, c’est que le groupe en est capable.

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