Une opposition de style

Brahms et/ou Liszt… Les Lisztomanias 2022 vous laissent le choix

par Nicolas Tavarès

Faut-il choisir entre Liszt et Brahms ? Les Lisztomanias de Châteauroux vous laissent cinq jours pour vous faire votre propre opinion sur l’oeuvre des deux compositeurs.

Aimez-vous Brahms et Liszt ? Une conjonction de coordination fait croire qu’apprécier la musique des deux compositeurs ne coule pas forcément de source. Traduire le propos des spécialistes au sujet de Johannes Brahms et Franz Liszt, fait même penser que les deux contemporains n’auraient pas eu assez d’accointances pour partir en vacances ensemble. Jean-Yves Clément (photo ci-dessous), maître à penser des 21e Lisztomanias (20-25 octobre) l’a évidemment dit en d’autres termes lors de la présentation en septembre dernier. Pour autant, il ne s’est pas longtemps posé la question lorsqu’il a fallu inscrire Brahms et Liszt sur un même programme : «Aussi divergentes que soient leurs musiques, on peut effectivement aimer Brahms et Liszt» a-t-il tranché. Brahms «et son piano orgiaque» ont donc été convoqués pour faire de cette nouvelle édition un événement majeur dans le paysage local. Pour convaincre son auditoire, Jean-Yves Clément a mis en avant la présence d’artistes de renommée internationale dans la cité castelroussine. Un plateau qu’il a survolé.

Car ce soir-là, le pianiste Gaspard Thomas venait jouer des pièces de Brahms et Liszt, et le directeur artistique tenait à ce que les spectateurs en profitent pleinement. Il ne s’est donc pas attardé sur sa programmation (voir agenda) et les thématiques autour desquelles se déclineront quotidiennement les « Lisztos » : « La fascination Paganini », « Brahms et Liszt intimes », « Brahms, Liszt, Wagner et Scriabine », « Le monde de Brahms » seront ainsi prétextes aux prestations de haut vol du pianiste virtuose Joseph Moog ou de Geoffroy Couteau, «fil rouge du festival» (video ci-dessus) pour ses deux apparitions avec le quatuor Hermès puis en récital. Très attendus également, Philippe Bianconi et Marc Coppey, l’ensemble vocal Aedes (photo ci-dessous), – «le concert phare de ces lisztomanias» pressent Jean-Yves Clément -, ou Jean-Baptiste Doulcet.

Aimez-vous Brahms et Liszt ? Laissez-vous porter par le programme des Lisztomanias pour décider. De la Chapelle des Rédemptoristes à la grande scène d’Équinoxe, le rendez-vous castelroussin offre une succession de récitals, d’académies de piano, de conférences et de rendez-vous hors les murs qui viennent non seulement ravir les oreilles des mélomanes, mais livrent également quelques clés pour mieux appréhender l’œuvre de Liszt et Brahms.

Officiellement, le festival s’avance dans la cité castelroussine pour cinq jours ; au vrai, les Lisztomanias essaiment bien plus encore. Ainsi, c’est à la collégiale de Levroux, le 2 octobre dernier, que se sont jouées les premières notes du festival avec le récital Liszt et Scriabine du pianiste John Gade. Une mise en bouche qui aurait ravi le président fondateur des Lisztomanias, Claude-Julien Cartier. Celui-ci s’est malheureusement éteint au coeur de l’été et sa mémoire flottera inévitablement au-dessus des Lisztomanias. «Nous aurons le bonheur de poursuivre son oeuvre avec cette 21e édition au programme si riche» a rendu hommage Jean-François Mémin, adjoint à la culture. «Claude-Julien avait un enthousiasme tout lisztien» s’est souvenu pour sa part Jean-Yves Clément. En vous laissant porter par cet enthousiasme communicatif, peut-être sortirez-vous de ces Lisztomanias en aimant Franz Liszt et Johannes Brahms.

Facebook : Lisztomnias