Crève-Cœur mais pas pour tous

Le centre équestre issoldunois se fait une place au soleil du calendrier

par Nicolas Tavarès

Les 8 et 9 octobre, les Écuries de Crève-Cœur à Issoudun organisent un concours de saut d’obstacles pro et amateur, l’Autumn Jump…

C’est une évidence pour les membres de l’Association équestre du Pays d’Issoudun (AEPI), les écuries de Crève-Cœur n’accueilleront jamais un jumping international ni même des épreuves majeures du calendrier des concours de saut d’obstacles (CSO) : «Nous sommes un petit centre équestre, il faudrait une structure plus grande, une deuxième piste, éclaire Alexandre Chauvet, le président de l’AEPI (photo ci-dessous). De toute manière, on ne concevrait pas d’avoir une épreuve sans qu’elle conserve un côté familial. Pour nous, c’est essentiel, c’est même la fibre des écuries de Crève-Cœur. »

Plantées au beau milieu des champs, à une poignée de kilomètres d’Issoudun, les écuries gérées par Nicolas Delaveau (lire encadré) ont toutefois crânement tenté leur chance pour s’inscrire dans le calendrier officiel sans avoir à rougir de la comparaison avec les gros rendez-vous régionaux comme Lignières, Brinon ou Nouan-les-Fontaines. Surtout, les Issoldunois n’ont pas trainé en route pour y parvenir. C’est en pleine pandémie que l’AEPI a lancé ses CSO pro et amateur. «Il y a toujours eu du saut d’obstacles et du horse-ball à Crève-Cœur, mais Nicolas Delaveau souhaitait qu’il y ait des épreuves pro et amateur de très bon niveau» explique Alexandre Chauvet. Manquait juste quelques bonnes volontés pour porter le dossier.

Spring et Autumn Jump

Alexandre Chauvet, par exemple, est arrivé au club il y a 8 ou 9 ans pour accompagner sa fille Mélanie, aujourd’hui compétitrice émérite. Le papa, alors président du club de handball de Vatan, n’a pas eu de mal à s’investir dans le club équestre jusqu’à se retrouver acteur du projet de Nicolas Delaveau. Quand l’AEPI est créée, il y a deux ans, il en prend la présidence. À partir de là, tout s’enchaîne. Affiliée à la Fédération Française d’équitation comme organisateur de concours, l’association lance sa première épreuve pro amateur en juillet 2021. Le Spring Jump, c’est son nom, trouve immédiatement son public avec ses 600 engagés pendant les 4 jours d’épreuves (cette année, le Spring Jump s’est définitivement positionné en avril). En octobre de la même année, l’histoire bégaie avec l’Autumn Jump organisé sur 2 jours seulement mais avec une aussi belle affluence. Il n’aura donc fallu que deux épreuves pour que l’AEPI appose sa patte sur le calendrier et attise l’intérêt des cavaliers.

En avril dernier, le deuxième Spring Jump valide cette fois 800 engagements. Il y en aura un peu moins les 8 et 9 octobre pour l’Autumn Jump, mais Alexandre Chauvet n’hésite pas à dire que l’association «a les moyens de se hisser dans les références régionales. Nous voulons rendre nos épreuves plus attractives, voire incontournables pour les cavaliers pros. Ça passe évidemment par un plus gros budget, par plus de partenaires et de sponsoring, mais nous avons une personne dans l’équipe qui n’est chargée que de ça.»

Pour bien faire comprendre qu’ils sont animés par une belle énergie, les membres de l’AEPI aiment aussi innover : «Nous organisons un derby nocturne pendant l’Autumn Jump. Nous sommes les seuls à le faire.» Premiers, encore, à pousser l’inclusion au-delà des limites habituelles. Alexandre Chauvet : «Depuis longtemps, Nicolas (Delaveau) travaille avec le service de soins de suite et de réadaptation d’Issoudun. Nous sommes les premiers en France à inclure dans un concours officiel le dispositif fédéral « Inclusion cheval et diversité » dédié aux personnes en situation de handicap.»

Une fierté pour les Écuries de Crève-Cœur qui démontrent ainsi que l’on peut être petit mais costaud.