Vers un accord parfait

Salon de la Gastronomie : le tapis rouge devait être déroulé devant les vins

Le Salon de la Gastronomie et des Vins de Châteauroux n’aura pas lieu. La manifestation devait faire plein feu sur les producteurs de vins et notamment ceux de Reuilly et Valençay.

Vingt-troisième Salon de la Gastronomie et des vins, du 20 au 22 novembre 2020… Avec autant de vingt dans une même phrase, c’était tout sauf un hasard si le grand rendez-vous castelroussin se plaçait sous le signe de la vigne, du raisin, des crus de France et de Navarre, de la sommellerie bref de l’oenologie en long et en large. En prime, les organisateurs avaient fait du Castelroussin Fabrice Sommier, parmi les pointures de la sommellerie hexagonale, son invité d’honneur.

Las, les amateurs de bonnes bouteilles ne trouveront pas de quoi remplir leur cave sous la « Bulle » de Belle-Isle, le coronavirus ayant eu raison du salon. Alsace, Bordeaux, Beaujolais, Ventoux, Cahors, Champagne ou Bugey… La carte de France des appellations devait y être représentée dans ses grandes lignes. Et au milieu, les producteurs de Reuilly et de Valençay. Des habitués plutôt puisque l’EARL Dumez et la SCEA Leclair y ont leur rond de serviette et le tire-bouchon qui va avec.

David Dumez, producteur de Reuilly installé à Diou

Ce n’est pas si vieux que ça, du reste, pour David Dumez : «Je suis venu pour la première fois en 2015. Le Domaine Charpentier s’était désisté et, à trois semaines du Salon, les organisateurs m’avaient prévenu. J’étais débutant dans la profession. Ça a été important pour moi puisque quelque part, ils m’ont un peu lancé.» C’est que l’histoire du Domaine de La Marguillerie n’est pas banale. «Dans les années 70, mes parents avaient de la vigne sur Reuilly. Et puis tout a été arraché au profit de grandes cultures. Je me suis installé en 1998 et je suis parti à la pêche au droit de plantation en 2000. Je n’ai eu l’autorisation qu’en 2010. Mes parents avaient fait leurs dernières vendanges en 1982, j’ai fait mes premières en 2012, trente ans après !» Le genre d’anecdote qui ravit les clients au moment de la dégustation. Depuis l’exploitation de David Dumez s’étend à Diou. Un peu plus d’un hectare de sauvignon, 75 ares de pinot noir, 35 ares de pinot gris. David fait son vin avec humilité et ne court surtout pas après la gloire. «Puisqu’au début j’avais peu de bouteilles à vendre, j’ai saisi l’opportunité de faire les marchés de producteurs. Je ne suis jamais allé dans les grands salons ou les concours nationaux. Le Reuilly y est déjà présent».

Le rouge mis en avant

Serge Leclair en pleine vendange tardive

David Dumez apparait plutôt au Printemps de Bourges, à Vitiloire à Tours, à Roanne ou à Châteauroux. «Le Salon de la gastronomie devait être le premier de l’année. Je pouvais y mettre en avant mon pinot noir 2018. » Il aurait également pu rendre visite aux autres producteurs exposants à Châteauroux, « un petit plaisir que je me fais quand c’est calme, histoire de découvrir quelques belles choses.»

Marylène et Serge Leclair font la même chose au demeurant. Pour le couple producteur de Valençay installé à Fontguenand, Châteauroux, c’est une vieille histoire qui remonte à vingt ans maintenant. Échanger avec les autres producteurs est un passage obligé «pour parler méthodes de travail avec les problèmes de chacun qui sont différents d’une région à l’autre» confie Serge Leclair. Mais l’essentiel est bien entendu de renouer le fil avec les visiteurs. Là, c’est son épouse Marylène qui entre habituellement en scène : «Toujours au même endroit car d’une année à l’autre, les gens nous cherchent.» Un petit secret que les Leclair allaient donc appliquer à Châteauroux.

Après viendrait le temps de dévoiler les spécificités de sa production. «Certains visiteurs sont plus curieux que d’autres sur nos modes de culture, bio ou non, explique Serge. Sur les assemblages de cépages, aussi.» Les goûts et les couleurs ne se discutent pas, mais le Domaine du Bois Gaultier sait mettre en avant ses réussites, «notre rouge 2018 qui a obtenu une étoile au Guide Hachette des vins 2021 alors qu’habituellement, on nous complimentait surtout pour notre Valençay blanc… Il y a aussi notre nouveauté, du jus de raisin…» Trois jours de salon s’offraient à eux pour faire connaître toute leur production. Il restera toujours la possibilité de leur rendre visite dans leurs exploitations respectives après le confinement.

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